La vérité ou presque

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Film La vérité ou presque

Ou encore « True enough » dans sa version nord américaine, puisqu’il s’agit d’une adaptation cinématographique du best-seller américain de Stephen McCauley (True Enough).

crédit photo : Rezo Films,
Réalisateur : Sam Karmann,
Sortie en salle : 2007,
Genre : Comédie,
Origine : France.

Distribution des rôles : Karin Viard (Anne), André Dussolier (Vincent), François Cluzet (Marc).

Infidélité, homosexualité, turpitudes de bourgeois blasés, pouvoir et manipulation sur fond de bonne musique jazz, « On peut s’aimer, mais pas en même temps », c’est à peu près de cette façon que je pourrais qualifier ce film en quelques mots, même si sur la forme les critiques ne l’ont pas tous perçus de cette façon.

Plus prosaïquement, l’histoire est quelque peu torturée sur la forme, socialement parlant, jugez plutôt :
Thomas (Sam Karmann) l’actuel mari de Anne (Karin Viard) elle même ex conjointe de Marc (François Cluzet), invite Vincent, professeur de littérature homosexuel et auteur de biographies d’artistes plus ou moins connues, à se rendre à Lyon pour donner une série de conférences.

C’est ainsi qu’il fait la connaissance d’Anne, journaliste pour une télévision Lyonnaise.
Pour Vincent c’est l’occasion de rassembler des informations au sujet de Pauline Anderton une chanteuse de jazz des années 50, qui a vécu dans la région, mais qui est décédée il y a plusieurs années; il souhaite retracer sa vie dans son prochain livre.
Vincent de part son charisme éveille l’intérêt d’Anne, qui lui propose de réaliser un documentaire sur le sujet de ses recherches. Les méthodes peu orthodoxes du travail d’Anne, contrarient Vincent, qui dans un mouvement d’humeur refuse de collaborer avec elle et rentre à Paris.

Puis il se ravise et … c’est là que ça devient intéressant 🙂
Cette comédie ne restera pas dans les anales comme celle du siècle, mais elle a retenu mon attention du fait d’un plateau d’acteurs haut de gamme et d’une bande son de très très bon niveau, on s’y croirait et pour tout dire on en redemande.
Les passionnés de matériel hifi vont a-do-rer, mais ce sont les mélomanes qui y trouveront leur compte …
Comme quoi tous les goûts sont dans la nature et il n’en faut pas plus pour m’émoustiller 🙂
Le sujet de l’histoire est bon et aurait pu être mieux agencée, si le fil conducteur du film, qui est je vous le rappelle de retracer la vie d’une artiste de jazz supposément disparût dans la totale indifférence, avait été plus étoffé, il apparaît toujours en fond éthéré, sauf vers la fin, ce que j’ai trouvé un peu dommage, on reste sur un goût de trop peu.
Malgré tout, Karin Viard est rayonnante (quel beau visage), son personnage la rend à la fois détestable et attachante à la fois.

André Dussolier dans son rôle d’écrivain homosexuel, n’est pas à sa place, on passe rapidement cette erreur de script pour nous concentrer sur le charisme de l’acteur imprégné de son rôle de romancier, qu’il tient à merveille.
Dussolier possède cette attitude naturelle qui font les grands acteurs de ce siècle.
Dans la comédie dramatique « Les enfants du marais » il incarnait à la perfection un rentier simple et naif, limite benet, qui s’émerveillait de tout, dans le film « Ne le dit à personne » son personnage dramatique lui donnait un regard dur et faisait de lui un homme qui pouvait devenir dangereux, idem dans « 36 quai des orfèvres » où il campait un rôle de chef de la police judiciaire autoritaire et strict.

Il semble que rien ne lui fasse pas, c’est un comédien complet et accompli.
François Cluzet, que j’ai adoré dans le film « Ne le dit à personne » (décidément ce film revient souvent dans nos présentations) est lui aussi en décalage constant, passant volontiers de victime à bourreau voire de manipulé à manipulateur, sans ride ni soupir, il en devient agaçant à force de détachement.
J’ai le goût de revenir un instant sur ce que je considère être le point central du film et qui pourtant est la grande oubliée, je veux parler de Pauline Enderton.

Les titres que vous pouvez retrouver sur la B.O.F :
1. Catherine Olson / Eric Teruel – Why don’t we (4:29)
2. Eric Teruel Trio – Bluetooth (3:21)
3. Paris Jazz Big-Band – Run ! (4:13)
4. Catherine Olson / Eric Teruel – Pretending (1:55)
5. Eric Teruel Trio – Around eleven (3:36)
6. Paris Studio Orchestra / Eric Teruel – Union libre (1:12)
7. Paris Studio Orchestra- Manhattan ou presque (2:27)
8. Catherine Olson / Eric Teruel – I belong to where I’m in love (3:36)
9. Eric Teruel – Tu veux la vérité? (1:31)
10. Catherine Olson / Eric Teruel – Merry-go-round (3:56)
11. Paris Studio Orchestra / Eric Teruel – Gin Rami dans les traboules (1:17)
12. Eric Teruel Trio – Almost truth (1:00)
13. Catherine Olson / Eric Teruel – Up and donw (3:31)
14. Eric Teruel Trio – Introducing Pauline Anderton (2:15)
15. Catherine Olson / Eric Teruel – So true (3:38)
16. Paris Jazz Big-Band – Back in Lyon (1:09)
17. Eric Teruel – Caroussel (3:53)
18. Pierre Adenot – La tour rose (2:13).

Texte et musique de : Catherine Olson et Pierre Adenot.

Pour la petite histoire, Catherine Olson qui se trouve être également la compagne du réalisateur Sam Karmann, incarne dans le film Pauline Anderton, la chanteuse de jazz imaginaire dont Vincent (André Dussolier) veut écrire la biographie.
Catherine Olson s’est si imprégnée du rôle qu’elle a elle même écrit les textes des chansons, puis les a interprété, il y a comme un vent d’authenticité troublant.
Est ce réellement un personnage fictif ou a t elle véritablement existé cette Pauline Anderton?

Catherine Olson
Catherine Olson

Catherine Olson : « Je pense que la musique est un personnage à part entière… C’est une chanteuse de jazz, donc toute la musique.
Le jazz, c’est de l’improvisation, donc c’est de la liberté, donc ça a un rapport direct avec ce que raconte le film.
En ce sens-là, c’est donc un personnage, et Pauline Anderton est un peu ce qu’Hitcock appelait le MacGuffin du film… C’est à dire que tout tourne autour d’elle à un moment donné du film, mais finalement qui elle est n’est pas vraiment intéressant. Ce qui compte, c’est ce qu’elle fait naître entre les deux personnages principaux. »

Alors, ne considérez pas cette bande original du film comme tel, c’est de mon point de vue, un disque de jazz à par entière, qui saura encore une fois vous apporter le swing nécessaire à une écoute pétillante au son des cuivres de big band en passant au jazz feutré des clubs enfumés de la belle époque.

J’aurais également bien vu Liane Foly interpréter le rôle de cette chanteuse de jazz des années 50′.

Conclusion

Si les personnages de ce vaudeville à la sauce « Parisianiste » dans toute sa splendeur (et décadence), pardonnez moi l’expression, sont à la limite de la caricature, les dialogues et le jeu d’acteur lancés comme un sprint, parviennent à rendre cette comédie dramatique divertissante au point de se prendre au jeu et de se demander s’il n’y a pas deux histoires en une, on finirait par croire que les baudruches sont de véritables lanternes 🙂
Pauline Anderton, qui est le personnage central est quasi effacée, trop de mon point de vue, j’en aurais bien vu et entendu plus 🙂
Nous en tous cas, nous avons passé un très bon moment, divertissant à souhait, ce qui nous aussi donné le goût d’acheter le CD de la B.O.F.
Comme d’habitude, dans tous les cas, bon film, mais surtout, bon divertissement, car c’est ce qu’il y a de plus important, ne laissez aucune critique vous faire croire le contraire.

Cet article a été rédigé par Marc PHILIP, rédacteur indépendant, tous droits réservés, copyright 2010, les textes et photos sont la propriété de l’auteur et du magazine.
Bonne journée et bonnes écoutes.