Maurice le siffleur

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affiche du film Maurice le siffleur
Maurice le siffleur, le film

Notre coup de cœur cinéma dans la catégorie : Comédie

Philippe Lefebvre, scénariste (Seuls Two, Pur week-end, et l’excellent film Ne le dis à personne…), réalise avec Le Siffleur son premier long métrage.

Une adaptation du roman de Laurent Chalumeau : « Maurice le siffleur ».

On y voit dans la distribution des rôles, des figures emblématiques du cinéma français, avec en particulier : François Berléand (dans le rôle principal), Thierry Lhermitte (le promoteur véreux) , Sami Bouajila (le voyou et homme de main), Clémentine Célarié (la maîtresse), le tout planté dans un décor de carte postale qui pris au premier degré saura vous ravir de ses couleurs méditerranéennes, puis de l’histoire, que nous avons trouvé intéressante du fait d’une adaptation fidèle du livre de Laurent Chalumeau.

Seuls les personnages campés par les deux nervis (Sami Bouajila et Fred Testot ) cassent un peu le rythme du film, c’est semble t il voulu dans le scénario d’intégrer cette caricature, qui devient pénible au fil de l’histoire, tellement c’est grotesque … mais bon, on reste dans la comédie n’est ce pas 🙂

Sami Bouajila est un très bon comédien, pour preuve, regardez sa récente prestation dans le film avec Jean Réno et Gaspard Ulliel, « Le Premier Cercle », rien de comparable.
Concernent François Berléand (Armand / Maurice Teillard), il est excellent, comme à son habitude, en plus il roule, dans le film, en Aston Martin cabriolet, non je plaisante, il a un rôle bien plus important dans le scénario et porte le film à bout de bras.

Son charisme donne à son personnage tout son charme, son regard à demi clos et ses mimiques dont il a le secret, il assure le fil conducteur, il reste sympathique et attachant d’un bout à l’autre du film; lui le mélomane tranquille, dont la vie semblait trop plate en tant que gérant mollasson d’une boutique de prêt à porter; il ne faudra pas longtemps dans la chronologie du film pour que cette situation change.

Quelques mots sur François Berléant, un acteur que j’affectionne particulièrement et son parcours cinématographique dans les grandes lignes :
Marche à l’ombre,
Ma petite entreprise,
Le Transporteur,
Mon idole,
Les Choristes,
Le Convoyeur,
Le Transporteur 2,
Ne le dis à personne,
Le Transporteur 3.

Pour en apprendre plus sur ce formidable comédien, je vous invite à visiter la page exhaustive sur wiki : http://fr.wikipedia.org/wiki/François_Berléand
La suite des aventures du « Siffleur ».

Clémentine Célarié incarne Viviane Vatinet, qui tiens le commerce de lingerie fine situé en face de celui de Armand, elle est aussi sa maîtresse, toujours fougueuse avec ce regard de braise, la quarantaine bien sonnée (je reste polie), le teint hâlé, les formes encore très agréables, le tout associé à un tempérament de feu, comme elle se complaît dans ce rôle au fil des films, mais reconnaissons le, ça lui va comme un gant.

Thierry Lhermitte (Jean-Patrick Zapetti ), en truant immobilier de la Côte d’Azur, est plus ou moins crédible, mais il apporte un brin de dérision à la farce, ce qui n’a pas été pour nous déplaire en fin de compte, il devient donc le méchant gentil.
Alain Chabat est détestable dans le rôle du fonctionnaire véreux, à chaque fois que je le vois je pense à son rôle dans le film « Didier », son regard peut être, dont il a du mal à se défaire, ce n’est pas un rôle de composition.

Sofia (Constance Dollé) qui incarne la gérante du restaurant de bord de mer l’Aline Roc, est fraîche et sincère, elle conserve un regard plein de tendresse, ce qui est sa marque de commerce, mais dans ce rôle, c’est à peu près tout ce qu’elle apporte.
On retiendra de Candice (Virginie Efira) un rôle fait sur mesure pour une plastique pas désagréable du tout, seuls les maladresses du rôles la rende moins intéressante parfois, mais ce n’est pas elle qui a écrit le script, on l’excuse.
Une petite apparition de Anne Marivin (la standardiste chez Zapetti) rien à voir avec celui quelle tenait dans Les Ch’tis.

L’histoire? si je vous la raconte, ça n’a plus aucun intérêt, le mieux est de commencer par jeter un œil sur la bande annonce, question de vous donner envie de visionner le film si vous y voyez de l’intérêt, ce qui est le but de la présentation « coup de cœur cinéma de la semaine » 😉

Conclusion

C’est une comédie légère, rafraîchissante, dont on ne se lasse pas, nous l’avons vu 3 fois, les paysages sont beaux, la photo également, ce qui contribue selon nous à offrir un vrai divertissement, sans prise de tête ni intellectualisation.
Certes, le scénario décousu s’enlise parfois dans des situations chaotiques, ok, je vous l’accorde, mais est ce vraiment l’important?

La fin est un peu rapide et semble avoir été camouflée, ce n’est pas la première fois que l’on vit ce genre de situation au cinéma, comme si réussir une fin relevait du domaine de l’exploit… enfin, c’est la fête quand même.
Si vous êtes de nature simple et curieuse, alors cette comédie saura vous réjouir et vous passerez en famille un excellent moment de détente.

Si en revanche vous êtes en quête du fils spirituel de Audiard, je vous le dit tout de suite, la sortie c’est par là.

La preuve est faite que le cinéma français a encore des choses à montrer et sait plaire, ce qu’à un moment donné j’avais du mal à croire.
Heureusement, les films : Ne le dis à personne, RTT ou encore Le Mac et Le Hérisson, sont également là pour nous rappeler que l’industrie n’est pas à la traine et s’adapte constamment pour nous offrir des divertissements de qualité.

Je vous parlerai bientôt de mon second coup de cœur cinéma dans une prochaine chronique avec la présentation du film « La vérité ou presque » (True enough), une comédie, remplie de tendresse et d’humour, parfois décapant, avec des caractères détestables et superficiels, comme je les aime 🙂

Le fil conducteur est un sujet sur la musique au travers l’histoire vraie d’une artiste peu connue, mais qui a fait date dans l’histoire du jazz.
J’ai également trouvé la bande sonore de ce film absolument délicieuse, si je peux employer ce qualificatif.

Bref, en terminant, les plus mélomanes d’entres vous auront remarqué la collection de vinyls de Armand/Maurice et son copain pourvoyeur de disque aux allures peu orthodoxes, mais bigrement efficace, le Higgy les bons tuyaux à la sauce française 🙂
Dans tous les cas, bon film, mais surtout, bon divertissement, car c’est ce qu’il y a de plus important, ne laissez aucune critique vous faire croire le contraire 😉

Cet article a été rédigé par Marc PHILIP, rédacteur indépendant, tous droits réservés, copyright 2010, les textes et photos sont la propriété de l’auteur et du magazine.

Bonne journée et bonnes écoutes.