L’idée de posséder un lecteur universel a fait son chemin et l’offre commence a être tentante.
Nous arrivons à un point où pour nous adapter aux nouvelles normes et standards multimédias, il faut s’équiper d’une source universelle capable de satisfaire aux normes actuelles et futures.
C’est du moins sur ce point que nombre de mélomanes fanas de cinéma maison pensent et à raison, si on fait confiance à ce qui est écrit sur les brochures.
Mais qu’en est il dans la vraie vie?
Selon moi, c’est une toute autre histoire, je suis plus tempéré depuis quelques temps.
Nous vous présentons aujourd’hui le lecteur universel Marantz UD 7006, un petit surdoué qui sait tout lire ou presque, ce qui constitue une solide base pour qui veut s’équiper pour élaborer un système cinéma maison à vocation multimédia.
Nous avons eu en même temps le Oppo 95, que beaucoup de gens encensent dans les médias, moi en tous cas, je cherche encore pourquoi.
Tarif
Prix de détail au Canada du Marantz UD7006 : 999$
Origine du manufacturier : Japon
Matériel reçu le : 23 décembre 2011
Sur le papier, les chiffres sont impressionnants, comme c’est le cas sur les quelques lecteurs du genre, mais j’ai appris depuis longtemps à prendre tous ces chiffres avec un certain recul, au delà des apparences, il faut aussi creuser plus avant afin de s’assurer de ce que nous avons entres les mains.
En préambule de nos écoutes, j’ai demandé l’avis de notre consultant technique Eric Juaneda, de ce qu’il pensait de la conception de ce lecteur universel Marantz UD7006, sachant que lui même est expert dans le domaine de l’électronique, puisqu’il conçoit et réalise des appareils numériques sur des circuits propriétaires.
L’avis du technicien
Eric, quelles sont tes impressions sur la conception interne de cet appareil?
Ce Lecteur Marantz est équipé d’une alim à découpage (ce n’est pas son point fort).
La carte de sortie est bien fournie, pas moins de dix canaux monophoniques (8 pour le 7.1 et 2 pour la sortie stéréo).
Il utilise cinq convertisseurs stéréo 24bit PCM1795 de chez Texas Instruments suivis de nombreux amplificateurs opérationnels.
Le châssis semble un peu léger, pas étonnant dans cette gamme de prix, il s’agit de tôle pliée, comme la plupart des autres manufacturiers.
Le nombre de format que le UD7006 sait lire est assez impressionnant.
Avec tout ce qu’il accepte de faire, c’est bien une source numérique universelle !
Junilabs
Manager : Eric Juaneda
Site web perso : http://tech.juaneda.com
Page web professionnelle : http://www.junilabs.com
Introduction
Nous y sommes, c’est donc bien un lecteur universel, comme l’indique sa fiche produit, c’est un bon point de départ.
Cet appareil autorise la lecture de Blu-ray, DVD, SACD, CD, décode le HDCD et sait se connecter à votre réseau en DLNA via un câble Ethernet pour lire n’importe quel fichier audio, vidéo et photo se trouvant sur votre serveur ou NAS distant, voire être capable d’aller sur Internet pour aller chercher de la musique, des films ou des émissions télédiffusées.
DLNA, pour Digital Living Network Alliance, c’est un standard permettant d’interconnecter plusieurs appareils numériques via Ethernet.
L’esthétique reprend celle des autres produits de la marque, on ne change pas une équipe qui gagne, nous avions eu le loisir en 2007 de tester le lecteur de CD/SACD SA-11S1, vous constaterez la filiation évidente.
Je retrouve la douceur de fonctionnement de la partie mécanique, le tiroir s’ouvre et se referme avec souplesse, lentement.
Quelques secondes sont nécessaires à l’appareil pour se réveiller, pas moins de 20 à 30 secondes, ceci afin de lui permettre de réaliser son démarrage software, ce n’est pas rien de savoir lire autant de formats différents, en particulier des Blu-ray qui pèsent pas loin de 40 Go chaque, dois je vous le rappeler.
La télécommande est tout ce qu’il y a de plus standard pour les habitués de la marque, vous ne serez pas dépaysés.
Pour les autres, vous devrez vous y faire, les petits boutons ne sont pas vraiment ce qui se fait de plus ergonomique, mais à force de pratiquer, tout entre dans l’ordre, c’est même assez intuitif.
Ce qui est intéressant arrivé à ce stade c’est de prendre en considération ceci : 192kHz/32-bits, deux chiffres magiques pour le son et 12 bits pour l’image.
L’appareil ne se contente pas seulement de lire, il sait aussi recomposer à partir d’une source standard un son et une image de qualité, ça c’est cool.
Les progrès réalisé sur ce genre de lecteur permet une approche plus globale du traitement de l’image et du son, du coup même DVD standard bénéficie d’une mise à niveau en terme de qualité, grâce au traitement vidéo de l’ABT 2015 VRS™ d’Anchor Bay, qui upscale le signal en 1080p, ceci en utilisant le port HDMI 1.4a.
Vous noterez au passage que ce lecteur étant pourvu d’un HDMI 1.4a il est destiné à la 3D.
Caractéristique technique
DAC vidéo 297 MHz / 12-bit
Puce du DAC vidéo ADV7340
DAC audio 192 kHz / 24-bit
Puce du DAC audio PCM1795
Processeur vidéo ABT2015
48kHz sampling 4 Hz to 22 kHz
96kHz sampling 4 Hz to 44 kHz
192kHz sampling 4 Hz to 88 kHz
Réponse en fréquence CD ( LPCM) 4 Hz to 20 kHz
Réponse en fréquence (SACD, DVD-A) 2 Hz – 100 kHz (SA-CD)
Rapport signal/bruit 120 dB
Plage dynamique : CD / DVD 105 dB
Total Harmonic Distortion (THD) 0.0020%
Poids : 5,1 kg ce qui n’est pas très lourd pour ce type d’appareil.
Certification DLNA
Certification UPnP
Formats audio via le réseau : MP3 / WMA / AAC / FLAC / WAV
Le contexte de cet essai du Marantz UD7006
La pièce qui nous a servi aux essais est un salon familial, ce qu’il y a de plus classique, 3,50m de large / 5,30m de long / 2,50m sous plafond, avec toutefois un léger traitement acoustique.
Le système
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- Lecteur NMT Popcorn Hour C200, lecteur Blu-ray LiteOn, DD 1 Tera, wifi : 580$,
- Ecran de TV 40″ de marque Sony, modèle KDL-40S5100,
- Ecran de TV 51″ de marque Samsung, modèle plasma série 7000, 2D & 3D,
- Un Stéréolith modèle 232 « Audiophile » qui remplace avantageusement une voix centrale, création géniale de Walter Schupbach : 1800$,
- Enceintes acoustiques Genesis 7.2p et SA Aura 1,
- Receiver Yamaha RX-V 1065 : 780$,
- Subwoofer Klipsch RS-W 10, optimisé avec une plaque d’acier de 35kg sur le dessus et montage à 3 pointes inox + contre-pointes à 3 matériaux inovaudio® : 1300$,
- Câble HDMI « No Name » de 10 mètres qui va du receiver au projecteur + un Real Cable de 1,5m du lecteur NMT au TV Sony, un Audioquest Forest de 1,5m du NMT vers le receiver Yamaha,
- Boîtier de distribution électrique Furutech RTP-6 : 800$,
- Prise électrique Furutech GTX Rhodium : 220$,
- Câble AC power du RTP-6 et de la source: modèle Figaro silver/rhodium de la gamme Blueberry Hill Audio (made in Canada), connecteurs FI-28 Furutech Rhodium,
- Deux disques durs externes d’une capacité de 1,5 To chaque raccordés en USB au Popcorn C200,
- Câbles USB Audioquest modèle Forest : 250$,
- Traitement acoustique avant diffuseur 2D mk II au centre et quadratique double verticaux en arrière + 1 absorbeur courbes sur le côté arrière droit dans l’angle + un mk I sur le mur côté droit, marque inovaudio® (made in/fait au Canada) Coût total : 3400$,
- Meuble tripode Art Métal inovaudio® (made in/fait au Canada).
Action, moteur …
Nous avons comparé les performances subjectives, image et son entre ce lecteur Marantz et notre référence habituelle un NMT Popcorn C200, puis avec le lecteur universel Oppo 95.
Pour faire une histoire courte, en 30 secondes tout le monde présent lors des tests a été capable de dire ce qui avait changé face au NMT C200 de référence.
C’est le son qui est apparût immédiatement meilleur, sans aucun doute possible.
Meilleur : timbres sonores plus équilibrés et meilleure dynamique subjective, sur les films que nous connaissons parfaitement certains micros détails nous sont apparus avec évidence, avec un je ne sais quoi de présence en plus lors des dialogues, c’est très agréable.
Comme quoi les DAC intégrés 192 kHz / 24-bit dans cette machine fait un beau travail de conversion.
L’image quant à elle est tout aussi plus intéressante, mais avec une incidence moins importante que le son.
Les améliorations portent essentiellement sur la vibrance, moins de scintillement, avec l’impression que les couleurs sont mieux définies, avec à la clé un gain sur la netteté.
Il semble que le traitement audio/vidéo portent ses fruits, puisque sur certains DVD on a le sentiment d’être très proche d’un fichier HD.
Temps de lecture après chargement d’un Blu-ray : 25 à 40 secondes selon le média.
En mode projection
Pour savoir ce que cet appareil peut faire, nous l’avons installé en amont d’un vidéoprojecteur JVC X30 et d’un écran transonore de dernière génération, marque Elunevision, modèle Reference.
Filmographie en Blu ray
- Les chevaliers du ciel,
- Miami Vice 2,
- Le fabuleux destin d’Amalie Poulin,
- X men le commencement,
- Avatar,
- Film d’animation : Rango,
- Film d’animation : Rio, (la musique est top)
- 3h10 pour yuma, (Western)
- Cadillac Record, (Histoire du Blues)
- Les trois mousquetaires,
- Le grand bleu de Luc Besson,
- Requiem pour une tueuse (Opéra).
Plus quelques spectacles de musique, tel que :
- Diana Krall à Rio en 2008,
- David Gilmour en acoustique,
- The Police, Certifiable, live à Buenos Aires (2007),
- This is it de Michael Jackson en Blu-ray,
- Music for Montserrat,
- Pink Floyd : Pulse,
- U2 : Rattle and Hum,
- Toto : Falling in between, live 2009,
- The Pretenders : Live à Londre en 2009.
Quelques documentaires en Blu-ray :
- IMAX Grand Canyon Adventure,
- IMAX Legend of flight,
- IMAX Bugs,
- IMAX Space station.
Des tonnes de musique … et pleins d’autre films dont certains ont fait, font et feront l’objet d’une chronique.
Le reste de nos essais se sont décomposés entre des fichiers .avi, de la musique en .flac et .wav depuis un disque dur externe ou sur clé USB (Masterflash)
Avis sur le lecteur universel Marantz UD 7006:
Strengths/ Points forts :
- Lecteur capable de lire: CD/DVD/SACD/Blu-Ray,
- Le son et l’image se situent dans les meilleurs,
- Protocole DLNA via Ethernet,
- Design dans la lignée des produits Marantz,
- Notice en français, anglais et espagnol,
- Silence de fonctionnement du ventilateur.
Weaknesses/Points à améliorer :
- Pas de prise IEC, cordon AC bas de gamme,
- Un seul port USB,
- Une seule sortie HDMI,
- Télécommande indispensable, on n’a pas accès à l’ensemble des commandes via le panneau avant de l’appareil
- Ne sait pas lire les .MKV et .ISO en DNLA,
- Pas de wifi.
Conclusion
Ce lecteur Marantz est exactement ce qu’il prétend être, ni plus, ni moins. C’est à dire un lecteur universel multimédia qui pourra trouver sa place chez un fana de cinéma et de musique qui recherche la simplicité d’utilisation.
Cependant, le Marantz est affublé de limitations qui peuvent dans certains cas réduire la versatilité du produit : le fait de n’avoir qu’un seul port USB et surtout qu’un seul HDMI.
Essayez d’imaginer travailler sur un ordinateur qui ne possède qu’un seul port USB et vous comprendrez aisément la nécessité d’en avoir plusieurs.
Idem en ce qui concerne la HDMI … une machine de ce type devrait en posséder deux, ceci pour permettre la séparation du son et de l’image, en particulier pour la 3D, si vous ne possédez pas déjà tout un équipement prévu à cet effet.
Le principe est simple, le son est dirigé en HDMI vers le receiver, puis l’image 3D via le second port HDMI vers la source d’image, un vidéoprojecteur ou un TV.
Du coup, le simple fait de n’avoir qu’un seul port HDMI sur le Marantz UD7006 vous interdit cette configuration.
Nous avons apprécié la rapidité avec laquelle les Blu-ray sont lus, ce qui est loin d’être le cas pour tous les modèles de lecteurs de salon, il n’est pas rare de devoir attendre près d’une minute ou deux en temps normal avec le Popcorn C200 par exemple.
Le fait de pouvoir se connecter à Internet ou sur votre réseau local, offre une souplesse d’utilisation très appréciable, puisque le fait de faire transiter vos fichiers au travers du Marantz UD7006 permet une amélioration notable sur tous les plans, image et son, alors pourquoi s’en priver?
Sauf que de la théorie à la pratique il y a encore un fossé.
Dans les faits, la gestion des fichiers distants via son interface n’est pas un modèle du genre en terme d’ergonomie, c’est lent et certains films ne passent pas ou du moins vous sélectionnez le film N°3 et c’est le N°4 dont la lecture va être lancée.
La raison?
Il ne reconnaît pas les fichiers .MKV
Il ne voit que les disques durs formatés NTFS…
De plus si vous possédez un serveur multimédia avec des fichiers .ISO issus de Blu-ray, et bien le Marantz ne saura pas les lire, soit disant pour une question de protection contre la copie, une entente ayant été conclue semble t il avec les grandes majors de l’industrie cinématographique, c’est du coup moins excitant de posséder un tel appareil à coupler sur votre serveur multi-média si vous possédez plusieurs centaines de films HD dans votre collection.
Idem en ce qui concerne le Oppo 95 qui depuis la dernière mise à jour firmware a perdu la faculté de lire les .ISO lui aussi, donc, il rejoint la liste des appareils qui auraient pu être excitants.
Autant dire que ces machines sont telles des voitures de course volontairement bridées pour ne pas performer … c’est totalement absurde au dela d’engendrer une grande frustration au moment de l’utilisation.
Résultat des courses:
- Fichiers vidéos .AVI HD et non HD: Lus
- Fichiers Video_TS: Lus
- Fichiers vidéos .MKV: Non lus
- Fichiers vidéos .ISO: Non lus
La concurrence?
Il n’y a pas grand chose à opposer au Marantz, mais vous pouvez déjà compter sur les Oppo 93 (499$) et 95 (999$), le Cambridge 751BD (1250$)
Ceci dit, au delà des bugs et limitations, ce principe m’a fait réfléchir sur comment faire évoluer mon propre système.
Le Marantz ouvre grand les portes de l’évolution tranquille, dans mon cas, je vais retirer le lecteur de Blu-ray qui se trouve dans le Popcorn C200 et le remplacer par un disque dur de 3To, ainsi, le lecteur universel pourra tout à la fois, gérer mes fichiers qui se trouvent dans le NMT Popcorn C200, lire depuis son propre lecteur de Blu-ray au besoin, mais l’idée est de profiter des circuits contemporain du lecteur universel capable de DLNA, vous me suivez?
Ce lecteur Marantz UD7006 m’a donné le goût de m’aventurer chez Oppo avec son fameux 95, qui lui aussi propose une solution quasi identique, mais avec quelques options encore plus intéressantes pour des applications audiophiles (XLR), je vous en reparlerais bientôt, car l’idée fait son chemin et je ne dois pas être le seul à vouloir faire évoluer mon système tout en conservant les appareils existants.
Alors, mis à part cette histoire de limitation en lecture .MKV et .ISO, j’ai apprécié la compagnie de ce lecteur Marantz UD7006, qui a fait jeu égal en terme d’image avec le OPPO 95, qui est pourtant LA référence du moment.
Ce Marantz mérite d’être connu et s’il était repositionné en prix, ce n’en serait que mieux, la concurrence est vigoureuse, le Oppo 95 fait mieux sur quelques points majeurs.
Conclusion, il faut peut être encore attendre un peu, l’universalité n’est pas encore à nos portes, en réalité cela ne comble qu’une partie de nos besoins actuels, tant et aussi longtemps que la pression des grands noms de l’industrie du cinéma feront pression pour limiter l’accès à des fonctions bien pratiques.
Le lecteur universel idéal pourrait bien être non limité et capable de lire aussi les fichiers .ISO.
Le meilleur reste à venir, mais ça risque d’être plus cher; en attendant, le Popcorn C200 qui me sert de serveur multimédia sait tout lire, sans restriction, seuls les bugs à répétition en font un appareil capricieux, que je ne recommande qu’aux aventuriers.
Contact et information
Marantz
D&M Canada
5-505 Apple Creek Blvd.
Markham ON L3R 5B1
Phone: 905-475-4085 x334
Fax: 905-475-4159.
La pensée du moment :
Quoi que l’on fasse, nous n’en sortirons pas vivant, alors autant faire de notre Vie un exemple.
Cet article a été rédigé par Marc PHILIP, rédacteur indépendant, tous droits réservés, copyright 2012, les textes et photos sont la propriété de l’auteur et du magazine.
Bon divertissement.
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