Music serveur

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dBpoweramp : Apple Lossless
informations sur le fichier avec dBpoweramp : Apple Lossless

Comment élaborer un server de musique? Par où commencer? A qui cela s’adresse t il? Que faut il savoir? Les performances audio dans tout ça?

La musique en ligne via iTunes®, Amazon® MP3 ou eMusic, par exemple, a changé la donne, le CD et autres médias tels que nous les connaissons risquent fort de voir leur avenir compromis à court ou moyen terme, enfin, c’est aussi ce qui s’est dit pour le vinyl à l’apparition du CD, aujourd’hui on sait ce qu’il est advenu de la lecture analogique, elle ne s’est jamais aussi bien portée … je laisse ça à votre appréciation.

Pour cette raison ou pour une autre qui vous appartient, vous êtes certainement du nombre de celles et ceux qui se posent la question de savoir comment réaliser un serveur musical à partir de son ordi, sans perte de qualité, comme c’est le cas habituellement à la sortie directe d’un PC ou un Mac.

Si vous êtes de ceux qui pensent qu’il n’y a pas de perte à la sortie de l’ordinateur, ça commence mal… du moins, vous faite fausse route, c’est inexact, la carte est souvent responsable de la piètre qualité audio, la solution est d’en passer par un DAC externe.
Si vous êtes de ceux qui pensent que réaliser un serveur musical c’est simple comme « bonjour », c’est inexact.
Si vous êtes de ceux qui pensent qu’un serveur musical c’est du « plug and play » et que ça ne coûte pas cher, vous risquez, dans certains cas de déchanter.

Perte ou pas perte?

Se pose également la question de savoir s’il est possible d’obtenir la même qualité sonore qu’une platine CD haut de gamme? c’est ce que nous allons expérimenter.
Cette question, c’est mon côté mélomane et audiophile exigeant qui se la pose … et là aussi, je sais que je ne suis pas le seul dans ce cas.

Mais est ce vraiment la vocation première d’un serveur musical?
Pas sûr … les priorités vont aller du côté pratico-pratique, même si je reconnais volontiers qu’inéluctablement, il va falloir aborder le sujet des performances à un moment ou à un autre.

Cet article va intéresser en premier lieu celles et ceux qui veulent profiter de leur musique préférée en toute simplicité, mais surtout dans toute son intégrité, depuis leur ordinateur et se servir de celui comme un serveur, c’est le but que nous nous sommes fixés.

Ce qu’il est nécessaire de posséder :

  • Un ordinateur équipé d’un lecteur CD-ROM, de connecteurs USB2, FireWire et carte WiFi,
  • Un disque dur, voire plusieurs,
  • Un logiciel d’encodage, iTunes dans mon cas,
  • Un logiciel plus performant afin de traiter (Ripper) en .flac des fichiers 24bit/192kHz : XRECODE (PC) ou Gold Wave (PC) ou dBpoweramp (PC),
  • Un logiciel de lecture (réencodage) Pure Music dans le cadre de cet essai,
  • Un DAC externe,
  • Un amplificateur et/ou un casque d’écoute performant,
  • Une paire d’enceintes acoustiques.

Ripper : Cela signifie extraire et copier des fichiers de musique sans passer par la carte son pour éviter les dégradations, on utilise donc un logiciel spécifique à cet effet.

dBpowerAMP Music Converter est un logiciel qui sert à ripper/encoder. Il permet l’extraction des pistes d’un CD audio en .wav ou bien directement en MP3, il sait générer des fichiers en .flac, .m4A (Apple Lossless).
Il est supposé être ce que l’on appelle « Bit-Perfect », c’est à dire rippage avec aucune perte lors du traitement.

iTunes est un logiciel qui sert à ripper/encoder, iTunes synchronise également le contenu média de votre ordinateur à vos appareils mobiles, et vice-versa, en toute simplicité. Puisque tout votre contenu média se trouve dans votre bibliothèque iTunes, vous pouvez le parcourir, l’organiser et l’écouter.

Pure Music est un logiciel de réencodage et lecture, relié par défaut à l’application iTunes de Apple.
à partir de là : Enjoy your music file.

Pourquoi est il nécessaire d’utiliser un logiciel de lecture (réencodage)?

Vous ne l’ignorez pas si vous l’avez déjà expérimenté, mais la sortie directe de l’ordinateur voire d’un iPod est … so, so et je pèse mes mots.

Donc, afin de profiter au maximum de la qualité des fichiers de musique dans leur intégrité qui se trouvent sur votre disque dur ou iPod, iPhone, il est conseillé d’en passer par un logiciel expert dans ce domaine, capable de prendre à la source les information de les traiter puis de les ordonner pour être lues optimalement en passant ensuite par le DAC.
Voyez cela comme une sorte de passerelle entre l’ordinateur et le DAC, c’est cette seconde étape qui va faire toute la différence entre un son juste bon, voire moyen à très bon.

Pas à pas et les termes familiers

Vous avez sans doute déjà entendu l’expression : fichier audio dématérialisé
Ce qui signifie qu’il s’agit de fichier musique contenu sur un ordinateur, provenant de diverses sources (téléchargement ou directement depuis un CD) :
Le CD d’origine est encodé en 16/44.1 de résolution, voire plus, cette résolution pouvant aller jusqu’à 24bit/392kHz = .aiff et .wav.

Fichier musique en haute définition 24/96 kHz et 24/192 kHz
Apple Loss Less, extension .m4a : ou AAC (Audio Advanced Coding) qui est un format de compression de données audio développé par l’institut Fraunhofer en partenariat avec AT&T, Nokia, Sony et Dolby.

Le format AAC permet une restitution sonore avec une bande passante comprise entres les fréquence 8Hz-96.0kHz, contre 16 à 48 kHz pour le format mp3.
C’est un moyen extraordinaire de stocker de la musique sans trop affecter la qualité.
Format non destructif : FLAC (Free Lossless Audio Codec) représenté par l’extention .flac qui est l’équivalent du Apple Lossless pour PC, permet des copies sans perte. Ce format présente l’avantage de réduite la taille du fichier sans l’altérer, idéal pour le stockage de masse sur disque dur.

« ils » disent pas de perte, mais la réalité est toute autre si on considère non pas le fichier par lui même, mais la façon dont il va être interprété au réencodage.
Un peu compressé : mp3 320 kbps
Encore un peu plus compressé : mp3 192 kbps
Compressé : mp3 (le fast food de la musique)
kbps = Kilobits par seconde (k=1000) , plus ce chiffre est élevé, moins est la perte de résolution, c’est en fait une litote 🙂

Je n’aime pas le mp3, mais je le tolère sur mon serveur du fait de sa légèreté et versatilité, une sorte de fast musical food, à consommer sans modération quand on fait une autre activité qui ne réclame pas d’être attentif à 100% sur la musique, mes plays lists sont toutes ordonnées par genre et au gré de mes humeurs il est facile de passer de l’un à l’autre des styles, c’est léger et ne tient pas beaucoup de place, on peut donc stocker plusieurs milliers de titres sur un tout petit espace disque, c’est le bon côté de la chose.

Je totalise plusieurs milliers de titres de musique … le tout classé par ordre alphabétique, artiste et année de production, un travail de moine si l’on considère qu’il faille un à un encoder chaque album avant de les installer sur le serveur, à mon avis c’est la partie la moins intéressante de la mise en place du serveur.
L’avantage au téléchargement en ligne est évident, il vous suffit de déterminer le dossier où doivent aller les fichiers et de laisser faire.

Un mot sur le mp3

Sachez que la compression mp3 est censée éliminer ce que l’oreille humaine n’entend pas, en théorie cela devrait ne pas nous affecter et pourtant, la différence entres les diverses compressions est flagrante, sans compter bien entendu, la différence très clairement audible avec le fichier d’origine non compressé, dans ce cas il y un monde entre les deux.
Si vous ne faite pas la différence … plusieurs solutions s’offrent à vous :

  • Consulter rapidement un oto-rhino,
  • Voir ce qui cloche dans le système audio dont vous vous servez.

J’ai utilisé le logiciel dBpoweramp qui fonctionne sous ma partition virtuelle PC de mon Mac via Mon Boot Camp (Parallels Desktop), il permet de ripper/encoder, c’est à dire à partir d’un fichier musique d’origine, de la transformer sans perte en .flac ou Apple Lossless!
Il sait faire les deux avec une simplicité remarquable, les préférences permettent d’ajuster au mieux vos réglages et les niveaux de correction.

Pour l’exercice, j’ai utilisé le disque « We Get Requests », Oscar Peterson Trio, un enregistrement issu d’un master tape de 1967, édité par FIM en version K2 HD, 24-100kHz.
Maintenant que vous êtes prêt physiologiquement et matériellement, avez extrait et stockés vos fichiers de musique il ne reste plus qu’à les lire.
C’est à partir de là que ça se complique un peu.
Pour ce faire nous allons utiliser Pure Music.

Interface à l\’ouverture de Pure Music, parfaite intégration à iTunes

Pure Music est un logiciel, facile à utiliser qui est relié par défaut à l’application iTunes de Apple, bonne initiative si on considère l’usage de iTunes pour ses plays list, bien entendu.
Quand vous ouvrez l’application Pure Music, iTunes s’ouvre en même temps, ceci afin de faciliter la recherche dans la bibliothèque et trouver vos morceaux de musique préférés catalogués ainsi que vos play lists.

Le meilleur moyen d’extraire et ripper de la musique est de choisir un bon encodeur.

Note : Il sera souvent question de « Codec » qui est un raccourci pour désigner l’expression « encodeur/décodeur ».)

Tous les encodeurs ne se valent pas… malheureusement.
LAME, semble être celui qui a les faveurs du plus grand nombre d’utilisateurs sur PC.

Pour les utilisateurs Mac, nous avons iTunes, qui est suffisamment polyvalent et permet d’encoder directement en LossLess, c’est ce que j’utilise présentement en version 10.0.1.
Apple dit à propos de son logiciel : « Clients et mélomanes exigeants souhaitant bénéficier d¹un son de qualité CD, iTunes ne vous a pas oubliés : il vous offre désormais le nouvel encodeur Apple Lossless.

En effet, ce nouveau codec vous permettra de préserver intégralement la qualité des CD audio non compressés tout en ne nécessitant qu’un espace de stockage réduit de moitié. »
Les lecteurs qui extraient l’audio numérique en utilisant des vitesses différentes, sont également sujet à erreurs lors du transfert de données.

Bref, vous l’aurez compris, la musique dématérialisée ce n’est pas du sans faute, loin de là, avant d’arriver à lire un fichier musique depuis votre ordinateur, cela nécessite une succession de tâches et l’opération d’outil performants, sans quoi, si vous traitez des fichiers de mauvaise qualité, vous obtiendrez à la sortie des fichiers de mauvaise qualité, il n’y aura aucun miracle.

Tout ceci me rappelle furieusement les mêmes contraintes que nous avons avec la lecture de CD dans le choix d’un drive, DAC et câble numérique… on ne s’en sort pas 🙂

Vérifier les performances de son lecteur de CD-ROM, peut être salutaire :
CD-DVD Speed (logiciel gratuit pour PC uniquement) est un outil d’analyse de la performance (benchmark) des lecteurs CD-ROM/DVD-ROM, capable de tester les principales caractéristiques du lecteur, à savoir :
* Taux de transfert (Transfer rate)
* la vitesse de recherche
* Qualité d’extraction audio
* Temps d’accès (Seek times)
* Usage du processeur (CPU usage)
* la qualité DAE
* Temps de montée et descente (Spinup/spindown time)
* etc.
Commençons par le commencement

Premiers réglages :

Quand vous importez de la musique depuis un CD ou depuis n’importe quelle autre source en utilisant iTunes, vous pouvez choisir la qualité de cette copie.
Si vous ne prenez pas l’élémentaire précaution de faire les choses dans l’ordre et avec les meilleurs réglages, votre DAC externe ne saura pas faire la différence entre un fichier compressé mp3 de base, mp3 à 320K ou Lossless.

Choix de format d\’importation dans iTunes

Donc, commencez par demander à iTunes d’importer votre musique en Apple LossLess, la moins pire des solutions de compression, comme je l’ai dit précédemment, la taille va singulièrement réduire de 30 à 50%, sans perte de qualité à la sortie.
Ouvrez votre application iTunes, allez dans l’onglet : Préférences —–> Général ——> Réglage d’importation ——> Dans le menu déroulant ——> Importer via, choisissez : Encodeur Apple LossLess
L’onglet juste au dessous va se figer à Automatique, c’est normal.

Réglages des préférences de iTunes

Vous vous retrouvez donc avec du « matériel » exploitable en terme de qualité sonore, disons avec le moins de perte possible dans l’état actuel des choses, certes il y a mieux, mais disons que cette solution gratuite est celle qui me paraît être la plus souple pour tout le monde, facile et pour tout dire performante pour ce que nous voulons en faire, il reste que votre réencodeur et le DAC fera par la suite toute la différence.
Apple Lossless, AIFF, WAVE, FLAC … tout se mélange?

Oui et bien, il s’agit là de formats musique compressés ou non compressés, Apple a choisi son camp (Apple Lossless), Windows et Linux le leur (.flac), c’est comme d’habitude une guerre de clocher, mais sachez que quelque soit votre plateforme vous trouverez à satisfaire vos ambitions.
Je suis utilisateur Apple donc je vais vous parler de ce que je connais et j’ai fait ce choix en connaissance de cause, je trouve l’OS de Apple simple, beau design, intuitif, stable et pour tout dire agréable à utiliser.
Un Mac c’est certes plus cher à l’achat qu’un PC, moins puissant, mais tout dépend de ce que vous faite avec votre ordinateur, je ne joue à aucun jeu, ce qui rend d’un coup l’utilisation de mon ordinateur plus accès photographie, musique, vidéo et graphisme et par voie de conséquence plus Apple que PC, essayez les deux et vous comprendrez ce que je veux dire par là.

Il semble toutefois que les performances du processeur de l’ordinateur fasse toute une différence lors du décodage du fichier en Lossless, car vous l’aurez compris il est question de recomposition de bit à bit, ce qui réclame un travail phénoménal de la part du processeur.
Je suppose que la mémoire vive est à l’avenant (encore il y a peu de temps 4 go était la norme, comptez 8 go pour assurer vos arrières) , comme pour tout travail de calcul complexe en informatique, c’est une évidence.
Les ordinateurs de dernière génération seront avantagés dans tous ces domaines.

Anyway, le Lossless d’Apple est parfaitement intégré par iTunes et tous les players compatibles OS X, alors ne boudons pas notre plaisir.

Fin de la digression PC vs Mac
Dans tous les cas, laissez vos oreilles décider ce qui est bon pour vous, Apple Lossless ou Flac, ce sera à vous de choisir le moment venu.
Personne ne s’entend sur le sujet, vous lirez sur le net des tas d’avis contradictoires, il semble que comme les sons, le goût, la vue et la toucher, notre ouïe soit elle aussi touchée par la non universalité, chacun de nous avons notre niveau de perception, notre personnalité et pour tout dire, nous sommes uniques, donc il est bien normal que nous ne soyons pas égaux devant nos 5 sens… heureusement, sinon ce serait triste 🙂
Ce que le voisin trouve très bien il se peut que vous trouviez cela juste bon … ce genre de situation arrivent en permanence lors d’écoutes HIFI, c’est commun.
Ne vous laissez pas trop influencer par « les on dit », fiez vous plutôt à ce que VOUS entendez, avec ce que vous êtes capable de vous payer, point.

Ceci dit, si la place de stockage n’est pas un problème pour vous, je vous invite à ne pas chercher « midi à quatorze heure », rippez votre musique depuis le CD en .aiff ou .wave d’origine sans compression et le tour est joué, car il est bien certain qu’une musique non compressée jouera toujours mieux. cqfd

J’espère avoir été clair sur le sujet qualité son du fichier que vous allez transférer depuis votre ordi vers le DAC, un fichier altéré le restera, il n’y aura point de salut.
L’alternative pour accéder à la production de fichier en .flac est possible tout en utilisant iTunes sous Mac OS, il s’agit d’un petit utilitaire created by Dmitry Kichenko bien pratique et performant, mais limité au format 16 bits / 44.1 Khz.

Je souris en pensant que dans les préférences de fluke vous avez la possibilité de convertir vos fichiers en Apple Lossless quand même …
Vous téléchargez le fichier Fluke_0.2.5b.zip de 6.5 MB contenant l’application, vous décompressez en cliquant deux fois dessus, un dossier avec le script d’installation apparaît, il ne reste plus qu’à suivre les consignes de l’installeur.

Juste à cliquer/glisser vos morceaux de musique sur l’icone de l’application Fluke pour lancer la lecture dans iTunes, qui s’ouvre instantanément.
Votre fichier de musique restera dans la bibliothèque iTunes, une sauvegarde supplémentaire, au cas où.

Pourquoi j’insiste sur le .Flac, c’est parce que vous aurez probablement à choisir à un moment donné, du fait de vos préférences personnelles, il paraît, mais je ne l’ai pas encore déterminé clairement, que les .Flac soient supérieurs à ceux en Lossless, affaire à suivre.

Comment raccorder l’ordinateur à un DAC externe?

Si comme moi vous possédez un Mac Book Pro Core 2 Duo de 2007 et plus récent avec carte AirPort Extreme, la solution la plus simple et encore la plus économique sur un plan rapport qualité performances est d’utiliser un câble mini jack-toslink branché sur la sortie casque de l’ordinateur, qui viendra se raccorder sur l’entrée optique du DAC externe.
Cette sortie Toslink/Mini jack se comporte comme du S/PDIF l’interface numérique équivalente au AES/EBU de nos chers appareils hifi, connexion qui sur le papier est idéale quand on veut travailler des fichiers musique en numérique.

Mini Jack-Toslink-S/PDIF

Apple prétend que les prises casques numériques qui équipent les Mac Book Pro sont capables de véhiculer du 192 kHz.
Il vous est également possible d’utiliser une borne Airport Extreme Apple, qui est livrée d’origine avec tous le câblage nécessaire à l’installation d’un serveur musical.
Voire d’utiliser la sortie USB ou Firewire si votre DAC accepte ce format.

L’expérience de Pierre Sibille, musicien professionnel

Pierre pourrais tu nous expliquer comment tu as organisé ton studio?

Tout a été organisé pour pouvoir être piloté à partir de mes claviers.
Les 2 claviers principaux NORD STAGE et Rhodes sont à côté de la carte son (RME fireface 400) de la table de mix (Mackie qui sert à router sur les 2 systèmes d’écoutes) et de l’ordinateur.

Du B3 qui se trouve un peu en retrait, je peux également piloter l’enregistrement avec un clavier apple sans fil.
Dans cette pièce se trouve également l’emplacement du batteur.

Un préampli octamic RME fait la connexion avec la carte son en utilisant une liaison ADAT.
Pour être complet, j’utilise 2 doubles préampli Millenia (transistor) et TL Audio (lampes) pour attaquer les entrées lignes de la carte avec un meilleur signal.

Dans la pièce du fond se trouve la cabine Leslie et le coin chant avec le Wurlitzer. J’utilise un micro Charter Oak à lampes que j’aime beaucoup, je le branche sur le preamplis Millenia, c’est excellent!

Tous les instruments vont dans la carte son, qui est « pluggée » sur la table de mixage.
Pour avoir le meilleur rendu possible il faut être dans le son, le musicien doit pouvoir se rendre compte de l’espace qu’il va occuper dans le mix par sa qualité d’écoute.
On a un bon circuit casque, mais quand techniquement on peut, je branche tout le monde sur ma sono AMADEUS (acoustic fly) c’est le genre d’écoute précise sur laquelle on peut juger de la dynamique en temps réel.

Quid de la liaison WIFI?

Vous ne serez en mesure de lire que des fichiers compressés mp3, la résolution maximale acceptée par le sans fil est de 44.1kHz et vous êtes lié à la fluctuation du réseau, autant de variables qui font du WIFI une bonne solution pour télécommander un appareil, mais pas pour lire en flux permanent de la musique ou de la video HD.

En fait, ça sert à quoi un serveur?

Non, ce n’est pas uniquement le garçon qui vous apporte votre café du matin au bistro du coin 🙂
Nous allons y revenir, mais je pense que la musique via un disque dur, n’a de raison d’être qu’au travers de ses qualités, pas de ses défauts.

Existe t il des serveurs dédiés?

Oui, il existe des machines conçues pour lire, stocker et restituer de la musique, ceci dans un boîtier au format plus ou moins standard, le tout livré avec une télécommande, certains sont capables d’aller sur net chercher de l’information et plus encore.
Des marques comme : Olive, Naim, Linn, Cambridge, Marantz, Logitech, … etc
Mais le tarif sera toujours relié aux performances de l’appareil, on ne s’en sort pas.
Si vous êtes prêt à débourser 2500$ pour un serveur « all in one », Naim est la voie que vous pourriez emprunter avec l’UnitiQute, certainement le système le plus complet du marché.
Sinon, j’ai également retenu le très séduisant Logitech Squeezebox Touch, qui regroupe à la fois un large display, un DAC 24/96 et une liaison sans fil performante… sur le papier encore une fois.
Si nous pouvons en faire un essai complet, je viendrais vous en parler.

Je répond à l’interrogation sur la qualité du son

Que la musique ne soit pas du niveau d’une platine CD haut de gamme, dans un premier temps on s’en fout un peu, l’utilisateur d’un serveur, va en priorité voir un moyen simple de stockage, peu de place et un accès quasi permanent à sa musique du bout de sa télécommande, c’est personnellement à cet effet que j’ai réalisé mon serveur, je ne dois pas être le seul.

Fini les étagères encombrées de disques vieillissants et poussiéreux, bonjour les plays lists dématérialisées.

Il faut voir le côté pratique du stockage de données sur disque dur informatique, il n’a jamais été aussi facile de retrouver un seul morceau de musique et ceci en moins d’une minute!

Si vous deviez vous lancer dans une recherche dans votre collection de disque, ça risque fort de vous prendre un peu plus de temps.
Moi, j’y vois un moyen de travailler tout en écoutant ma collection de musique depuis mon bureau, sans être obligé constamment de me lever pour changer de disque, ni le retourner dans le cas d’un vinyl.

Je peux même à l’aide de mon iPhone, piloter mon NMT et visualiser tous mes dossiers et sous dossiers, sans quitter mon espace de travail.

Ce à quoi je veux ne venir, c’est que la clientèle visée n’est pas tout à fait la même qu’en HIFI, les moyens pour parvenir à écouter de la musique, non plus… sauf, si vous commencez à vouloir rivaliser avec la bonne vieille platine CD de salon, là ça va commencer à se compliquer un peu et surtout ça va coûter très cher.
En effet, ce qui va faire que la qualité audio soit du calibre d’un drive ou lecteur de CD haut de gamme de salon, c’est le DAC, il en existe de toute sorte et tous les prix, il n’y a quasiment aucune limite.

iPod, iPhone, iPad ou tout autre NAS portable

C’est une solution intéressante à bien des égards, j’utilise personnellement un iPhone comme bibliothèque de musique, entre autre … qui est en mesure de stocker un certains nombre de fichiers plus ou moins compressés.
Le iPhone est également une télécommande qui peut piloter toute sorte de matériel, c’est extrêmement intéressant d’avoir cette fonction, des applications spécifiques existent sur app store qui vont de 1,99$ à 49,99$ selon les besoins.
Pour l’heure, le iPhone me permet de lire du : mp3, mp3 128, mp3 320, Lossless m4a, mais pas les fichiers en .flac, je n’en connais pas la raison, mais au moment où j’écris ces lignes, je travaille sur cette question.

idem en ce qui concerne mon C200 Popcorn Hour, qui décide d’ignorer totalement les fichiers musique Lossless et plus grave les .AIFF.
L’intérêt du iPhone, au dela de sa portabilité, est de pouvoir se raccorder en USB à un DAC externe.

L’inconvénient du iPhone, c’est sa piètre qualité audio en sortie USB, du coup sa convivialité devient aussi son défaut, c’est là qu’entre en jeu les logiciels de réencodage et les DAC de qualité.

iTunes ne donne pas d’autre choix en mode AAC d’aller au delà de 128 kbps pour compresser les fichiers stockés, c’est dommage, car on aurait souhaité aller jusqu’à 320 afin de conserver une qualité acceptable, c’est une option que vous devez cocher quand vous avez fini de synchroniser votre iPhone avec iTune, cliquez sur : Résumé dans le menu en haut, puis rubrique : Options.

J’ai décoché cette « option » afin de laisser libre mes choix de qualité audio, ma préférence va à la qualité plus qu’à la quantité.

Fin de cette première partie dédiée au matériel

La suite sera consacrée aux écoutes comparatives en partant des différents formats disponibles, évaluer les performances de chacun d’entre eux, histoire de se faire une opinion réaliste basée sur des faits et non des suppositions.
Un volet spécial va s’adresser surtout aux coupeurs de cheveux en quatre et celles et ceux qui à tout prix et je dis bien à tout prix, veulent obtenir une qualité de son sans faille au sortir de leur ordinateur.
Là mes agneaux, ce n’est pas gagné … mais soyons beaux joueurs, soyons sport, laissons sa chance au coureur.
Nous aurons à notre disposition plusieurs DAC avec en entrée de gamme le Trends UD-10.1 USB Audio Converter, compatible PC/Mac, offert à un tarif réaliste de 200$ environ, puis nous irons plus haut en prix afin de nous assurer que qualité = prix élevé, du moins dans ce domaine, car nous avons déjà pu vérifier cette pertinente logique à maintes reprises sur d’autres sujets.

J’attends de ces essais plusieurs choses :

  • Peut on réaliser un serveur musical sur base informatique en deux clics?
  • Peut on également réaliser un serveur musical sur base informatique aussi performant qu’un lecteur de CD haut de gamme?
  • La musique dématérialisée coûte t elle moins cher au bout du compte?
  • Quel est la meilleure connexion à utiliser?
  • Quel est le coût réel d’un serveur musical performant vs un serveur de base?
  • Si le serveur rivalise en performance avec mon lecteur de salon, quid de l’avenir du CD?
  • Sommes nous tous à égalité face à ce que nous entendons?
  • Un serveur est il si simple à réaliser et pas cher comme semblent le prétendre certaines personnes?
  • La musique dématérialisée est elle l’avenir du mélomane et de l’audiophile?

Mais ne nous hâtons pas d’arriver à une conclusion, nous risquerions d’avoir de mauvaises surprises, l’heure est à l’investigation et aux écoutes, que le meilleur gagne.
Keep in tune mates.


Cet article a été rédigé par Marc PHILIP, rédacteur indépendant, tous droits réservés, copyright 2010, les textes et photos sont la propriété de l’auteur et du magazine.

Bonne journée et bonnes écoutes.

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