L’aboutissement de la quête d’un homme qui depuis sa tendre enfance et contre vents et marées n’a rêvé que d’une chose : reproduire fidèlement la musique.
Jean-Pierre n’a ménagé ni son temps, il est patient; ni son énergie, il en a essayé du matériel avant de porter son choix définitif; ni son argent, c’est un investissement important; pour une cause juste et Ôh combien intéressante pour les passionnés de hifi que nous sommes, car il partage volontiers sa passion et ses beaux objets avec ceux qui sont capables de les apprécier.
Nous avons eu la chance d’être invités à écouter ce superbe système.
Préambule aux écoutes, une présentation du personnage s’impose, ceci afin de connaître le contexte et les événements circonstanciés qui ont fait le déroulement de l’histoire, plus de 40 ans auront été nécessaires avant d’en arriver là et il ne l’a pas eu facile tous les jours.
Tout au long de cette « visite », vous trouverez des images de ce qui a retenu notre attention ainsi que nos découvertes musicales.
Bonjour Jean-Pierre, comment tout à commencé?
L’amour de la musique a débuté dés l’âge de 5 ans
Te souviens tu de ton premier disque?
Il s’agissait de « Day – O » Banana Boat Song par Harry Belafonte (Harold George Belafonte Jr.) en 1956
Ton premier système audio?
Une valise pick up, toujours à la même période, c’est à dire 1955/56
Ton père a largement contribué à te transmettre cette passion de la musique, quel était son système à cette époque?
Platine analogique Garrard 301 équipée d’une cartouche rotative (33/45), les enceintes étaient du DIY sur une base de 2 X 6″ + 2 X 8″) ce qui correspondait à la saveur du moment, il n’existait pas grand choix à cette époque.
L’ampli était un Gommes, fait aux USA qui délivrait un vaillant 10w / canal.
J’avais dans les 10 ans, si ma mémoire est fidèle, en 1958 je découvre la stéréophonie, sur l’une des première table BSR à 4 pôles, ce qui permettait d’éjecter le « hum ».
Mon père achetait un saphir / mois, puis un jour il s’est payé un diamant, plus durable.
J’écoute alors de la musique tous les jours.
Il me revient en mémoire le fait que le bras de lecture était si lourd qu’il avait fini par creuser des sillons dans les disques!
J’ai donc vécu avec des enceintes super efficaces de l’âge de 10 ans à 15 ans, il s’agissait de grosses boites avec des 12″ + tweeters, accompagnées d’un bass reflex de 40″ / 24″/ 12″, j’arrivais à driver le tout avec un petit ampli de 10w.
En 1962, Maman décède, je perd également mon système et suis placé en foyer d’accueil.
La même année, je trouve un travail dans une manufacture de bas nylon.
1968, « Time Out » de Dave Brubeck joue tous les jours, l’envie d’un nouveau système de son revient.
Quelles sont les places où tu allais t’informer?
Manis Radio sur la rue Ferrier à Ville St Laurent.
J’y allais tous les jours ou presque, le vendeur, Monsieur René Théoret était sympathique et nous avons au fil de nos rencontres appris à nous connaître, c’est à ce moment là que sous le sceau de la confidence, René m’a confié que ce qu’il vendait en magazin n’était pas si bon, du moins pour ce que je recherchais et il m’a invité à voir chez lui ce qu’il possédait, du « vrai » stock selon lui.
Le système
Electrovoice Patritien 400 (des 4 voies avec des 18″ de real horn)
Des horn de 800 à 3500hZ, des tweeter ionovac (ioniques)
Ampli solid state Matters SP 200 qui délivrait l’incroyable puissance de 112 W / Canal)
Préamplificateur Marantz 7T
Platine Garrard 401 + SME 12
J’écoute Max Gregor « Big Train » et là je réalise une chose incroyable, c’est donc ça LA haute-Fidélité! ce fut une révélation.
Il faut bien comprendre que dans ces années là ce genre de matériel ne se trouve pas dans toutes les boutiques.
Qui avait pignon sur rue dans le moment?
Audiorama à Montréal
Madame Roberge est la propriétaire des lieux avec comme assistant vendeur un certain Jean De La Durantaie.
« Bonne femme » Roberge comme l’appelaient familièrement les audiophiles du moment, était néanmoins une référence dans son domaine.
Comment s’est passée ta première rencontre avec la dame Roberge?
Pas très bien en fait 🙂
J’étais en pleine démo avec son vendeur, quand elle a coupé subitement le son en disant : « si c’est pour écouter si fort, pas la peine de venir ici ».
J’ai fini par lui expliquer ce que je recherchais, elle a pris mon nom en me promettant d’y réfléchir et de me recontacter si jamais elle trouvait du matériel qui correspondrait à mes souhaits.
Il est certain que je me suis présenté de la part de Monsieur René Théoret, ça a aidé pas mal dans la discussion.
Elle t’a rappelé?
Oui, quelques jours plus tard, elle m’avait trouvé une paire de Jensen Imperial ( 15″ Electrovoice + T250 Horn + tweeter ionovac)
Wow, le kit de mes rêves, à quelque chose près celui de René Théoret, me rappelant mes premiers frissons d’audiophile.
Quelque temps plus tard, j’ai rajouté un 30″ « drivé » par un ampli DC 300, un mono de 600W, toujours solid state.
Le transfo faisait à lui seul 1 KwA!
Je l’ai remplacé par un Phase Linear 400,.
J’ai vécu avec cet ensemble jusqu’en 1980.
On dit merci à qui?
C’est grâce à Audiorama que ma véritable quête de la HiFi a débuté pour de bon.
« Dame » Roberge m’a expliqué ce qu’était la dynamique et la définition, deux termes qui se mêlaient dans ma tête à ce stade de mon évolution.
J’ai ressorti un disque qui a fait date dans ma vie, l’achat en 1978 d’un Sheffield Lab, Telma Houston, direct to disc, que j’avais payé pas moins de 75$!
C’était considérable pour l’époque.
1980, c’est un véritable cap que tu prends?
En effet, je fais l’acquisition cette année là d’une paire de Magneplanar MG2, tous mes amis se sont moqués de moi, mais le son était quand même bon.
Je les ai remplacé quelque temps après par une paire de Tympani 1D, constitué de 3 panneaux comme un genre de paravent.
J’alimentait les Tympani en bi amplification par un ampli solid state Audio Research D110B + un D115 série Z.
Le reste de ton système est constitué de quels éléments?
Crossover Audio Research 1C 21
Préamplificateur Dayton Right
Platine analogique Oracle Delphy + Linn
J’ai fini par remplacer le préampli par un SP 11 Audio Research
Quel était ton questionnement à l’époque sur les enceintes acoustiques?
C’est Pierre Swiney de Studio 1006 qui m’a vendu les Tymapni 4A à rubans.
J’ai remplacé mes Magnepan car je ne comprenais pas pourquoi mes amplis à lampes ne tenaient pas et les gens de chez Magneplanar m’avaient répondu : Achètes des amplis Classé Audio.
je me suis mis en quête de 4 X M700 Classé (1400w sous 4 oHm)
J’ai fait posé 4 disjoncteurs indépendants dans mon tableau électrique, un par ampli, me souvenant de ce que Madame Roberge de Audiorama m’avait dit, soigner l’arrivée électrique, c’est très important.
Je me souviens avoir mesuré 109 db sur un morceau d’opéra… c’était hallucinant.
Nous sommes en 2000, et toi où en es tu?
Toujours avec des panneaux …
J’ai racheté une paire de Magneplanar MG20, c’est du solide + 4 CAM 350 Classé, le tout chez Studio 1006.
3 ans plus tard, donc en 2003, j’ai acheté une paire de 20.5, puis vient le tour de remplacer mes amplis par 4 X Omega + préampli Classé Omega + lecteur de CD Classé toujours de la série Omega.
Ajout de 2 X subs sur un crossover Pass Lab à 3 voies.
Suite à de multiples pannes sur le tweeter de mes MG 20.5, je discute avec Louis Genet qui me laisse entendre qu’il y a beaucoup mieux en terme d’enceintes et il me parle des Wilson Audio Maxx.
Je vois, j’achète, sans même écouter 🙂
J’installe les Maxx avec un préamplificateur VTL + 8 subwoofers Reel B1.
Suite à ça la boutique Coup de Foudre à Montréal fait entrer dans leur salle de démo une paire d’Alexandria X2.2, je suis allé les écouter, je suis tombé sous le charme, j’en ai fait l’acquisition.
Du coup, les 8 subs sont sortis de la pièce au profit d’un modèle Wilson Audio Thor Hammer, plus adapté dans la circonstance.
Le lecteur est encore un CEC TLOX + crossover et DAC Nagra.
Là pour essayer autre chose, je me suis fié aux bons conseils de René Laflamme de la boutique Filtronique à Montréal, qui est aussi le gars en arrière du label de disque Fidelio, une personne qui sait de quoi elle parle lorsqu’il s’agit de musique.
Sur ses conseils et qui a été confirmé aux écoutes, je me suis équipé d’un drive CD Nagra, rien de comparable avec la CEC, nous avons passé un cap, que dis je, une péninsule … le Nagra a révélé son potentiel et a supplanté sans peine son challenger.
Le drive CEC donnait un son « rond », moins défini
Le Nagra a tout apporté : la dynamique, rapidité, musicalité, … jeu, set et match.
La suite est maintenant disponible : wilson-audio-alexandria-x2-2-page-2.
Cet article a été rédigé par Marc PHILIP, rédacteur indépendant, tous droits réservés, copyright 2010, les textes et photos sont la propriété de l’auteur et du magazine.
Bonne journée et bonnes écoutes.
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