Dans le cadre de la programmation 2014/2015, nous avons eu la chance de voir et d’entendre Salomé Leclerc et ses musiciens sur la scène du Pavillon Arthabaska de Victoriaville (Québec-Canada).
Du haut de ses 28 printemps Salomé Leclerc, québécoise d’origine, est plus connue en Europe, notamment en France où elle a enregistré son premier album, c’était à Paris avec l’équipe d’Emily Loizeau :
- 2011: Sous les arbres,
- 2014: 27 fois l’aurore.
Sont éditeur est Audiogram.
Normal, me direz-vous en regard de sa feuille de route : 2011, 2012 et 2013 ont été consacrées à une tournée qui s’est prolongée jusqu’en France grâce notamment au Prix des diffuseurs internationaux de la Bourse RIDEAU.
Sans compter une nomination à l’ADISQ dans la catégorie Révélation de l’année. Notez qu’en 2012 Salomé reçoit par la SPACQ le prix André « Dédé » Fortin 2012. Tout un symbole pour celles et ceux qui connaissent le personnage et la cause qui lui est associée.
Salomé Leclerc a écrit les paroles et la musique de son dernier album, en collaboration avec Philippe Brault.
Elle est accompagnée sur scène par José Major (batterie), Benoit Rocheleau (clavier / multi-instrumentiste) et Philippe Brault (basse).
Cette belle jeune fille gracile qui, au départ, a longuement pratiqué la batterie et l’harmonica, a fini par adopter la guitare, quelle soit acoustique ou électrique.
Sur la scène du Pavillon Arthabaska.
Dès les premières secondes, alors que la scène venait de s’illuminer de rouge, Salomé s’est montrée affable et à son aise sans en faire trop, tout en ponctuant par la suite ses interprétations de petites anecdotes comme si elle s’adressait à chaque spectateur les yeux dans les yeux.
Elle a un phrasé vraiment « cool » se situant bien au-delà de ce que son âge ne le laisse supposer. Tessiture de velours, voix ample et souple, le reste est dans la gestuelle, le visage impassible au regard lointain ; elle caresse son instrument du bout des doigts, tout en délicatesse.
Si je devais vous expliquer son style, je dirais qu’elle évolue entre le folk électro fusion aux accents alternatifs.
Son genre se situe entre Catherine Major, Harry Manx, N’Guyen Lé, Hendrix, Mark Knofler et Jorane. À l’évidence, on retrouve plusieurs autres influences, même ses covers ne ressemblent qu’à du Salomé Leclerc et personne d’autre.
Ses compositions originales sont « planantes », très chaloupées au sens où l’on perçoit les sons comme la houle de l’océan un soir de pleine lune assis sur une plage de Vendée – un lieu côté Atlantique immensément chargé d’histoire.
Elle nous conduit à plonger au plus profond de nous même, au siège de nos émotions. Ses thèmes de prédilection tournent tous autour des relations humaines, du couple, de l’assaut des sentiments qui nous inondent, de ce vent de folie, quasi incontrôlable, nous laissant plus qu’autrement les jambes molles, le cœur palpitant, les papillons dans le ventre et le regard plein d’eau.
C’est une musique qui élève l’intellect à un autre niveau.
Ses compos nous transportent. Il s’agit d’un voyage initiatique au cœur de nos sens, soutenu par à un jeu de guitare souple et articulé à la fois, où les longs solos langoureux laissent place au partage. Tour à tour les trois musiciens laissent libre cours à leur jeu, tout en conservant la cohérence d’ensemble. Pas de temps mort, aucune hésitation, une belle complicité en symbiose.
Salomé Leclerc interprète ses propres compositions, mais elle n’hésite pas à revisiter la musique de celles et ceux qui avant elle ont tracé la voie, tel les pionniers.
Lors de cette soirée nous avons eu droit à une version très personnelle d’une chanson de Léo Ferré.
Simple mais pas simpliste Salomé est dans son élément une fois sur scène, une de ses nombreuses guitares à la main. Il m’a semblé reconnaître une belle Gretsh. Son visage impassible laisse cependant entrevoir une lueur vive au fond de ses yeux sombres. Cette dualité entre l’ombre et la lumière nous rappelle que les sentiments ont une profondeur insondable et que l’Amour peut aussi faire mal.
Salomé Leclerc nous soumet à une brise marine plus qu’un mistral, aucune nervosité à l’horizon, juste quelques passes d’autorité en fonction de l’évocation du thème.
Sur certaines pièces j’ai eu la sensation d’entendre couler le sang dans mes veines. Je ne sais pas, je ne sais plus, mon imagination vagabonde, je perds mes repères, cette musique n’est pas aussi anodine qu’il n’y paraît. Parfois complexe avec des riffs cadencés par une basse profonde, appuyée par toutes sortes de percussions.
Ses compositions ont un effet stimulant sur les sens, comme c’est souvent le cas avec la musique classique et l’Opéra. Indescriptible avec des mots, je vous invite à l’écouter.
Pour ma part, c’est fait. Cela m’a pris 24 heures pour réaliser à quel point la voir sur scène était important, non pas seulement pour entendre, mais bien pour comprendre.
Alternance de mer, de collines et montagnes, Salomé Leclerc nous fait voyager. Nous avons même eu droit à un avant goût de son troisième album.
Pour ma part, Salomé Leclerc est une étoile montante et la révélation musicale de ce début d’année 2015.
Je lui souhaite bon vent.
La pensée du moment
Lorsque tu fais quelque chose, sache que tu auras contre toi, ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui voulaient le contraire, et l’immense majorité de ceux qui ne voulaient rien faire. [Confucius].
Cet article a été rédigé par Marc PHILIP rédacteur indépendant, tous droits réservés, copyright 2015, les textes et photos sont la propriété de l’auteur et du magazine.
Bonne journée et bon divertissement.
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