Permettez que je vous fasse part de mon sentiment.
Est ce que j’ai aimé les amplificateurs OTL Transcendent de Francois?
Non, je n’ai pas aimé … j’ai a-do-ré 🙂
Pourtant, je ne suis pas le plus fervent supporter des électroniques à tubes, comme quoi, faire juste appel à ses sens, relâcher sa garde et ses à priori de temps en temps, ça aide à ne pas passer à côté d’une belle expérience.
J’ai été agréablement surpris du faible niveau de bruit, quasi inexistant à vrai dire et surtout de cette capacité à extraire sans effort toutes les informations contenues dans le message musical, ça fourmille de microdétails qui sur notre ampli de référence nous apparaissaient comme moins évidents, quelle aération, la scène sonore s’ouvre en grand, j’adore ça, surtout sur les morceaux de musique « live ».
J’ai juste noté deux choses, une petite coloration dans les hautes à fort volume et le design de la face avant qui demanderait à être revu et corrigé par quelque chose de plus saillant, mais sinon, c’est un sans faute.
François a laissé les amplis et le préamp chez Alain, pour qu’il puisse effectuer quelques autres écoutes, il nous a par ailleurs livré ses commentaires lors de la première partie du compte rendu.
J’étais en effet curieux de savoir ce qui se passerait sans le préamp et quelle serait la sonorité avec nos câbles de référence?
Sur les écoutes avec les panneaux King Sound the Prince II, je suis resté bouche bée, c’est exactement le son que j’aime, sauf que l’on ne pouvait pas monter très fort le volume comme avec nos amplis classe D sans entendre quelques duretés ou toniques, mais sinon, ce sont des amplis de très haut niveau, dont le prix, certes conséquent, ne représente pas le potentiel réel, si on compare avec une électronique de même performance il faudrait selon moi dépenser au moins le double du prix.
Nous avons depuis élucidé le mystère de ces « colorations » ou « duretés », le préamplificateur Transcendent en était responsable, je ne suis pas étonné, il est très difficile de réussir à concevoir un bon préampli.
Conclusion, c’est la seconde fois que je fais ce constat, le match parfait existe entre les électroniques OTL et les panneaux King Sound The Prince II, que voulez vous que je vous dise, que ce soit lors des salons ou chez nous, c’est musical, un point c’est tout.
Autre fait curieux, mais agréable, les tubes, même s’ils sont nombreux, ne chauffent pas tant que ça, il m’a été possible de les toucher, en cours d’écoute, ils étaient à peine chaud.
Maintenant, nous allons en savoir plus sur François et son projet d’entreprise, puisque la finalité est de mettre sur le marché ces électroniques OTL.
François, que proposes tu à ta clientèle comme service?
Je vends ces appareils assemblés, ajustés, testés et rodés (plus de 200 heures) pour m’assurer que le tout fonctionne de manière optimale.
Il faut dire que l’assemblage de ces amplis demande plus de 30 heures si on veut faire du bon travail.
Quel est le prix de vente de ces amplificateurs OTL?
Le prix de vente est de 4 000.00$ca pour une paire d’amplis en version faible bruit.
Pour ceux qui le désirent, je peux aller faire une démonstration chez eux.
Le prix est en fonction de la distance que je dois parcourir.
Par exemple sur l’aire de Montréal pour une démo, l’heure est facturée 50.00$.
Comme je désire garder les coûts abordables, la vente se fait sans revendeur ou intermédiaire.
Le client est donc gagnant dans cette opération.
Mon cher François, parlons maintenant du circuit OTL.
OTL (output transformer less) désign d’un ampli à tubes qui n’a pas de transformateur à sa sortie pour alimenter les haut-parleurs.
Comme tu le sais les amplis à tubes ont besoin de transfos de sortie pour abaisser le voltage et l’impédance à la sortie des tubes, ceci afin d’alimenter les haut-parleurs.
Les transfos de sortie sont dispendieux, lourds et ils limitent les performances des tubes surtout pour ce qui est de la bande passante.
Déjà dans les années 50 Julius Futterman avait expérimenté dans ce sens et il avait obtenu un brevet pour son circuit OTL. Malheureusement les circuits OTL étaient capricieux et instables à cette époque.
Vers la fin des années 90 Bruce Rozenblit s’est intéressé aux amplis à tubes et spécialement les OTL qu’il trouvait fascinant.
Il a travaillé sur la fiabilité du circuit en répartissant le courant de sortie sur plusieurs paires de tubes.
Comme tu as pu le constater, il est possible de toucher avec ses doigts les tubes de sortie lorsque l’ampli est en marche.
Ce qui est impossible de faire sans se bruler les doigts sur d’autres appareils du même genre.
Cette façon d’élaborer le circuit à l’avantage de faire travailler les tubes à basse température et ainsi de garantir leur longévité.
M. Rozenblit a également travaillé sur la bande passante des circuits OTL.
En général la contre-réaction qui est utilisée pour stabiliser le tout limite les basses fréquences, il a donc redessiné le circuit de façon à laisser intacte les basses.
Ce design lui a valu un brevet.
À ma connaissance il n’y a que 2 personnes qui ont obtenu des brevets sur leurs circuits et ce sont messieurs Futterman et Rozenblit.
C’est donc dire que le circuit des OTL que tu as pu écouter est singulier et innovateur.
Je pense qu’il n’est pas utile d’entrer dans le détail du circuit et des composantes mais il est bon de dire que pour Bruce, 99% du résultat sonore d’un appareil est dû à la typologie du circuit, son design électronique.
Ces amplis sont faits de pièces standards de qualité sans être ésotériques ou de « grade audiophile ».
Advenant une réparation, il est facile de trouver des pièces de rechange.
Protocole d’écoutes
Lecteur CDP integris by Aurum Acoustics
Blocs mono d’amplification OTL Transcendent en montage « silence » (low noise) par les bons soins de François Cauchon
Enceintes acoustiques King Sound modèle The Prince II
La câblage était confié à Blueberry Hill Audio avec des modèles de la ligne Figaro
Les strapps ont été avantageusement remplacé par des modèles Jumperflux de Furutech en rhodium.
Les contre-pointes à 3 matériaux de dernière génération étaient issues de mon catalogue inovaudio®
Conclusion
A la lumière de ces explications, il ne fait aucun doute que nous avons eu la chance de vivre une belle expérience.
J’ai déjà possédé un ampli à tubes par le passé, et je dois bien l’avouer, j’en ai retiré de la satisfaction à chacune de mes écoutes, mais de là à faire le rapprochement avec l’écoute des OTL Transcendent assemblés par les bons soins de François matchés avec les panneaux King Sound, il y a une marge que je peux franchir, car nous avons obtenu un son bien au delà de la norme.
Je reste avec un goût douceâtre de « revenez y« , Alain a eu plus de chance que moi, il a pu en profiter deux semaines complètes supplémentaires.
Cette démonstration figure désormais parmi les meilleures écoutes de panneaux qu’il m’ait été donné d’entendre et franchement, dire que les amplis OTL fonctionnaient à merveille est presque un euphémisme dans la circonstance, comme je l’ai déjà dit, ce fut un match parfait.
Seul le préampli de la marque est en retrait devant tant de musicalité.
Sachez que le tarif des panneaux King Sound passe actuellement à 7000$ la paire, ce qui nous donne un ensemble amplis OTL + panneaux = 11 000$ et vous en aurez bien plus que vous ne l’imaginez, si bien entendu vous en avez le budget.
Mais de vous à moi, parvenir à égaler les performances de cet ensemble dans cette gamme de prix, relève presque du miracle.
Pour le vérifier, un revendeur de Montréal devrait dans les prochains jours offrir les King Sound en démo, nous ne manquerons pas de vous indiquer son identité ainsi que les modalités d’écoutes.
Dernière chose
Un conseil, remplacez immédiatement les strapps d’origines installés sur les King Sound, nous avons par deux fois expérimentés avec succès les Jumperflux de Furutech rhodium.
Ceci vaut également pour la plupart des enceintes du marché, parions que vous serez épatés des résultats.
Bravo François pour ses électroniques à tubes OTL Transcendent et bravo à King Sound avec les The Prince II, nous avons réuni là pour le meilleur et pour le prix, un couple formidable.
Musique écoutée par François lors des évaluations
- Between the devil and the deep blue sea de l’album Stepping Out (1994) de Diana Krall sur étiquette Justin Time
- Mi Buenos Aires queridos de l’album Mi Buenos Aires queridos de Barenboim, Mederos et Console sur étiquette Teldec
- Allegro de la 7ème symphonie de Beethoven avec Jean-Philippe Tremblay et l’Orchestre de la Francophonie sur étiquette Analekta.
Information et contact OTL
Montage et mise au point : Francois Cauchon
2562 St-Donat
Montreal, Qc
H1L 5K4
tel 514-493-4331.
Contact manufacturier
King’s Audio Ltd.
Manager : Simon Lai
Flat B, 25/F, Capital Trade Centre
62 Tsun Yip Street, Kwun Tong
Kowloon –
Hong Kong.
Cet article a été rédigé par Marc PHILIP, rédacteur indépendant, tous droits réservés, copyright 2010, les textes et photos sont la propriété de l’auteur et du magazine.
Bonne journée et bonnes écoutes.
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