Nautile le bois

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HR-C12 Nautile cuir et bambou
HR-C12 Nautile cuir et bambou

Le coup du bambou, c’est en premier lieu une histoire de goût

« Pourquoi utiliser un mixed de bambou, MDF et bois dur? »
« Je déteste le MDF au dernier degré, surtout pour la fabrication d’enceinte acoustique, même si je reconnais la facilité à travailler ce matériau, mais c’est un support inerte, je lui préfère le ply wood« 

Bambou et HDF Nautile Acoustique

Justement pour utiliser un mixed entre du HDF de feuillu et du bois dur ! ( et non du MDF de base : notre HDF frise la tonne au m3 et est exclusivement fabriqué à partir de poudre de bois de feuillu)

En effet, je dois apporter là quelques précisions sur ma vision » très personnelle » sur les coffrets d’enceintes acoustiques.
Tout d’abord, je n’envisage pas d’enceintes dans d’autres matériaux que le bois (dans toutes ses formes …) sans même la moindre utilisation de pièces métalliques dans son assemblage.
Nos produits sont bien entendu dans ce cas et les seules pièces métalliques en dehors du HP lui même sont les câbles, les bornes et la plaque d’aluminium de 10mm qui les supportent.
J’ai pu par le passé, tester de nombreux matériaux sur des réalisations clients … béton, verre, plexi, métal, bois de différentes origines, recomposés, bruts ou mélangés en couches, chargé et/ou recouvert de différents matériaux les plus divers.

Je crois pouvoir résumer cette respectable expérience de la manière assez brutale suivante :
Pour avoir une idée de la personnalité sonore d’un matériaux il faut simplement le toucher, le caresser, le tapoter : les premiers mots venant à votre esprit pour qualifier ces premiers contacts sont souvent les bons pour le son qui s’en échapperait s’il était utilisé pour la réalisation d’un coffret d’enceinte acoustique.

Il en va d’ailleurs de même pour la personnalité sonore d’une membrane : mon Maître Milos m’avait à l’époque longuement enseigné cette méthode une peu « ésotérique » pour évaluer le potentiel musical d’un transducteur de grave-médium sans le brancher …. mais ceci pourra être développé ultérieurement, c’est une autre histoire.

Il est vrai, me direz vous, que des marques prestigieuses, et que nous avons d’ailleurs citées dans de précédents échanges, utilisent ces divers matériaux « non-naturels » pour leurs coffrets, voir proposent leurs créations agencées comme de véritables buildings avec une structure métallique recouverte d’aluminium.

Certes il existe des violons électrifiés splendides en résine de synthèse, mais je n’en ai encore jamais vu en concert jouer un concerto de Mozart !
De la même manière, leurs sonorités pourront être esthétiquement splendides et séduisantes, mais seront elles réellement « humaines », « chaleureuses » et « vivantes » ?
Mon avis n’a pas valeur de règle absolu, loin de là: c’est simplement mon humble point de vue personnel et je me contente déjà d’essayer de le mettre en application sur mes propres créations !

Mais mon opinion en la matière va bien plus loin.

Il est tout à fait intéressant de mélanger les types,origines et épaisseurs de bois pour au moins deux raisons : la régularité, quelle qu’elle soit, engendre les résonances et plus globalement l’ennui, « l’irrégularité ordonnée » engendre le contrôle sans tuer la vie propre de « l’instrument coffret ».

HR-C12 Nautile cuir et bambou

Car là est le secret: le coffret d’une enceinte est un instrument à part entière: il doit collaborer étroitement avec son transducteur sans étouffer, ralentir, dénaturer, ajouter ou soustraire.

Le fait de vouloir tuer toute résonance mécanique, « sur place », au niveau même du coffret grâce à l’emploi de matériaux ultra massif ou/et ultra rigide, est une hérésie à mes yeux.

Il faut plutôt maîtriser, canaliser et évacuer les vibrations néfastes tout en profitant des qualité dynamique du coffret vis à vis de son transducteur.

Et pour ce faire, seul l’emploi de différents « bois », épaisseurs, formes et positions s’imposent pour réaliser cette « délicate suggestion d’évacuation » … un peu comme des ruisseaux se dirigeant inexorablement vers une rivière : seule la destination finale compte devant la rectitude et la perfection géométrique du tracé !

Nautile HR-15 en construction

Nos enceintes utilisent 3 à 4 type de bois et dérivés.
Chaque paroi a son existence propre, son rôle, sa logique.
Chaque raidisseur, chaque tasseau possède sa forme, sa matière en fonction de sa position et du rôle qu’il aura à jouer dans cette partition pour vibrations et musique !
Certains raidisseurs sont eux même parfois raidis à leur tour par d’autres, plus petits et de formes et matières différentes.

Sur les HR-d15, certaines pièces constituantes ont jusqu’à 4 fonctions différentes complémentaires.
Le maître mot de mes création est finalement la plus grande simplicité possible tout en respectant bien entendu ce cahier des charges.

Et encore … notre série HR-c est une expression particulièrement bridée de mes idées en la matière … il y a des règles économiques qui se chargent rapidement de vous rappeler à l’ordre : le prix de revient de mes premiers développements « idéalistes » se montaient à plus de 10 000€ pour la construction d’une seule paire de ces coffrets.
Les formes étaient alors courbes, les parois minces, les renforts multiples et complexes et l’évent arrière, véritable épine dorsale, était à lui seul un véritable casse tête de menuiserie.
Un jour … peut être.

Le « MDF » est donc de fait un « vrai-faux problème ».

Utilisé seul, oui, dans ce cas, je suis en partie d’accord avec vous.

Tout comme à propos de votre goût que je partage complètement pour les contreplaqués (mais pas n’importe lequel !), famille à laquelle appartient d’ailleurs « mon » bambou.
Mais l’erreur n’est donc pas d’utiliser du MDF dans l’absolu, mais de l’utiliser seul (et encore, car il m’arrive d’utiliser des astuces pour « dénaturer localement » son comportement dans des coffrets exclusivement constitués de HDF !)

Le HDF peut être, grâce à ses particularités mécaniques, un excellent matériaux « complémentaire » à des essences plus « nobles » mais qui, elles mêmes utilisées seules, seraient tout aussi mauvaises, mais autrement.

J’aime ainsi le bambou pour sa nervosité et sa couleur tonale « rapide, vivante et expressive » …
Mais une enceinte totalement réalisée en bambou et sans autres précautions risquerait vite d’être « décharnée » ….
Mais ce sujet des matériaux et des comportements vibratoires n’est qu’une toute petite partie de l’iceberg ….
Il s’en passe tellement de choses à l’intérieur et dans le tout proche « extérieur » d’une enceinte.
Comme pour une Femme, il faut ménager un certain mystère pour que le charme opère.

… le prix est conséquent …. »

Autre vaste sujet.
La fixation d’un prix de vente d’enceinte acoustique est un sport de haut niveau !
Cela parait certes très simple aux yeux d’un gestionnaire pur et dur …mais il en est tout autrement d’un point de vue « marketing ».

Une fois atteint le prix de revient + marge constructeur + marge distributeur + marge revendeur, le résultat de l’équation est il le reflet de la valeur « de travail », « émotionnelle » et de « marché » du produit?
Mais quelle est le prix de revient « réel » de mon produit ?
A combien dois je estimer la part R&D imputée sur chaque produit …
A combien va se monter les frais de commercialisation de ceux ci ?
Marché Mondial, marché Européen, marché national ….. ?
Entre la vision de départ et celle d’aujourd’hui …que de rebondissements imprévisibles !
Alors oui, mes enceintes sont « chères » mais le sont elles assez ?
A quelle niveau de qualité produit les positionnent t-on ?
Quelles sont les produits réellement concurrents …. ?
Qui, sur ce segment propose systématiquement des produits multi-amplifiés activement ?
Mais surtout, en fonction de son marché et de sa cible clientèle, sont elles encore assez chères pour être réellement crédibles.
Ne dois je pas encore augmenter son coté « exclusif » pour attaquer un marché encore plus « financièrement réceptif » ?
Beaucoup de questions et peu de réponses de la part des personnes auxquelles je les ai posé.

Ce qui est sûr, c’est que les prix pratiqués en France aujourd’hui ne me permettrons pas de supporter directement les frais d’exportation sur votre continent (Canada-USA)
Il me faudra donc ajuster judicieusement notre tarif afin d’absorber les différents frais, directs et indirects, inhérents à cette exportation. (Boites, transports, déplacements, salons, pub …)

Mais ce n’est pas un réel problème à la vue des écarts très conséquents existant dans l’autre sens.
Un intégré McIntosh MA6600 vaut par exemple en France 7800.00 € toutes taxes …. soit 6520 € Hors taxes …soit presque aujourd’hui 9000 $ US.

« notre marché est en France » si vous pensez ça, vous êtes dans le trouble … votre marché est à l’international, le marché local est moribond depuis belle lurette.

J’ai certes toujours été instinctivement persuadé depuis mes toutes premières pensées sur ce projet NAUTILE que mes produits auraient un succès essentiellement à l’étranger … mais je ne voyais pas alors le continent Américain comme une possibilité.
Je pensais alors plus facilement à nos divers voisin Européen « directs » à proximité immédiate.
Alors pardonnez moi ce manque cruel de « vision de l’avenir »
Je ne demande, cher Marc, qu’à me soigner au plus vite.

L’argent … ça se trouve si le produit et le projet est bon.

Ce n’est malheureusement pas toujours le cas.

Il existe en France des subvention à l’exportation et je rencontre dès la semaine prochaine notre Chambre de Commerce et de l’Industrie locale pour faire le point sur celles ci.
Nous allons très bientôt accueillir un nouveau partenaire, et son apport pourra en partie être utiliser pour pénétrer ce nouveau marché Nord Américain.

« Quid des revendeurs … c’est là LE problème. »

A qui le dites vous!
Mais pour la France, je n’en souhaite que 4 ou 5 afin de couvrir le territoire convenablement avec des partenaires motivés et compétents.

« Je ne connais pas vos ambitions … »

Sûrement comme les vôtres …. importantes.
Je suis maintenant « enfin » persuadé de la réelle qualité de nos produits.
Il me reste encore quelques menus détails « cosmétiques » à gérer mais je suis d’hors et déjà ouvert à ce projet d’exportation.
Il faut simplement ne pas mettre « la charrue avant les bœufs »

Nautile en concert

Conclusion

C’est tout le bien que je, vous souhaite, parvenir à franchir les étapes qui vont vous amener en Amérique du Nord et en Asie, car là que se situe le véritable potentiel de consommateurs avisés et expérimentés.

Certes l’Europe regorge également de futurs acheteurs, mais ils me semblent plus dilués dans un conglomérat de pays difficiles d’accès.
L’avenir nous le dira, en tous cas, bonne chance, votre projet est très intéressant et offre la double alternative du concept haut rendement actif, que j’ai hâte d’entendre.
Cordialement.


NAUTILE Acoustique

Manager-Concepteur : Pascal MARIE
409, route du Crêt de Paris
74370 VILLAZ
Tél : 04 50 65 13 54.

Les enceintes acoustiques Nautile naissent dans un environnement hautement inspirant et sain, si vous passez dans leur coin de pays, n’hésitez pas à vous arrêter pour le gîte et le couvert.
Le « siège » de NAUTILE Acoustique : La Ferme d’Arcey.
Ferme du Chateau de Villaz, bâtiment dont les origines remontent probablement avant 1700
Première renovation en 1831 puis plus récemment au début des années 1980, avec 16 m sous faîtage …. murs de 80cm d’épaisseur.

Le siège de NAUTILE Acoustique : La Ferme d’Arcey

Cet article a été rédigé par Marc PHILIP, rédacteur indépendant, tous droits réservés, copyright 2010, les textes et photos sont la propriété de l’auteur et du magazine.

Bonne journée et bonnes écoutes.

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