Mythe et réalité de la hi-fi

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Espace généreux en arrière des haut-parleurs.

On peut parler de gastronomie avec des fins gourmets.
On peut parler de musique reproduite en haute-fidélité, avec des mélomanes-audiophiles avertis.

On peut parler de musique avec des musiciens.
Mais débattre avec des ignorants c’est comme dessiner sur l’eau; quel que soit le génie dont on fera preuve, le résultat restera le même.

Cependant, on peut aussi parler de tout avec tout le monde en autant d’avoir un auditoire qui écoute, comprend et surtout prend acte. Les gens ont perdu leur autonomie de penser, ils ne pensent plus par eux même … la TV et les journaux soit disant spécialisés pensent à leur place.

Il est courant dans notre profession d’entendre toutes sortes d’idées préconçues, on appelle cela les mythes et autres légendes urbaines, croyances du « on m’a dit que… », « j’ai entendu dire que… », « il parait que … »,  » j’ai lu que… », « le Gourou du forum a dit que … », « mon revendeur m’a affirmé que… », « que d’après cette revue, la marque « pouet-pouet » semble avoir bonne réputation … », « qui sur papier me parait pas mal »… liste non exhaustive. Cela entretien un marché neuf et usagé constant et c’est bien là ce qui compte… n’est ce pas?
Ceci existe également dans d’autres domaines d’activités, mais le nôtre est assez « gratiné » dans le genre, je peux vous l’assurer.

J’aimerais en profiter pour faire le point sur la manière d’élaborer un système stéréo ou du moins de vous guider dans la mise en œuvre de base des électroniques et des haut-parleurs, afin d’expérimenter par vous même, que vous cessiez de croire à certains mythes, mais bien plus à la réalité dans les faits, vous verrez, c’est plus constructif.
Vous êtes nombreux à me solliciter afin d’avoir un peu plus de conseils, en particulier ce qui touche à l’approche de l’acoustique, si chère à mon cœur.

Notre espace multimédia en date de mai 2015
Notre espace multimédia en date de mai 2015

Entre mythe et réalité, nous allons surfer. Si l’humain était moins paresseux, moins avide, il ne vivrait pas par procuration la Vie d’un autre et ne se contenterait pas instantanément de vite croire des faits non fondés, au lieu de ça il expérimenterait, encore et encore, puis il viendrait partager ou du moins apporterait sa contribution.

mythe

n. m.1 Récit fabuleux, fable symbolique. Le mythe du déluge est universel.
2 Construction de l’esprit qui ne repose sur aucun fondement.
Toutes les observations qui vont suivre reposent sur des faits. Même ignorés, les faits restent les faits.
Nous sommes partis du postulat que nous avions à notre disposition une grande quantité d’informations que plus ou moins volontairement, nous n’utilisons pas. Pourquoi les ignorer? … « en voilà une question qu’elle est bonne »… sic

réalité

n. f. Ce qui existe.
Pour planter le décor, je dois, comme à mon habitude, faire quelques analogies.
La conception d’un système haute-fidélité musicale s’apparente à une rencontre Amoureuse, à l’élaboration d’un repas gastronomique, de la conduite automobile à grande vitesse, un mouvement horloger automatique à grande complication, la pratique d’un sport de haut niveau, … liste non exhaustive.

Le thrill, les papillons dans le ventre, l’émotion à fleur de peau, voilà tout ce qui compte.
Face à quoi vous pourriez rétorquer que l’Amour ne compte pas, seul le sexe vous intéresse, que la bouffe c’est juste pour se nourrir, que pour aller d’un point à un autre toutes les autos se valent et qu’une montre à quartz à 20$ donne l’heure et pourquoi se bouger le cul en faisant du sport alors que nous allons tous mourir un jour, … et vous n’auriez pas tout à fait tord, même si je ne peux pas vous donner raison, car vous oubliez un détail, se réaliser, pousser ses limites, le plaisir qui va avec et l’Emotion qui devraient être associés à chacun de nos gestes, à chacune de nos actions = la somme de toutes nos expériences et finalement, qui nous sommes.

Marc Philip, photographe multidisciplinaire.
Marc Philip, photographe multidisciplinaire.

Maintenant que nous savons qui est qui, je vous laisse la légitimité de croire et d’agir à votre guise, si vous êtes de celles et ceux qui ne vivent que juste pour combler leurs besoins organiques. Alors ce qui suit ne vous intéressera pas.

C’est votre degré d’éducation, d’instruction, vos valeurs, votre curiosité et surtout votre apprentissage de la Vie qui va conditionner à quel point vous êtes soucieux du détail et avez à cœur de faire les choses au moins comme il faut sinon, précisément bien. Raffiné, vous poussez à son paroxysme chaque acte de votre Vie. Erudit, vous êtes un esthète, un fin connaisseur, un épicurien. Ce qui vous différencie de vos congénères, c’est à quel point vous portez une attention particulière à chaque geste posé de votre vie, afin de bien faire, d’apprécier, de jouir. Cela n’a pas de prix.

Ce qui passe totalement inaperçu pour les autres, vous au contraire, attentif aux détails vous êtes assez passionné et ouvert d’esprit pour savoir comment en extraire le suc et le déguster.

Open baffle 15" Marc Philip design
Open baffle 15″ Marc Philip design

À l’évidence la musique est reliée au sens de l’ouïe, et il nous reste 4 autres sens : le goût, l’odorat, le toucher et la vue.

Toute notre existence tourne autour de ces 5 sens, que vous le vouliez ou non. L’émotion véhiculée par la musique est reconnue dans l’instant par notre cerveau, c’est un fait scientifique prouvé au delà d’être physiologiquement prévu pour. Récemment il a même été prouvé qu’un chien pouvait ressentir les émotions d’un humain, son maître en l’occurence.

Mais toutes et tous n’avons pas développé le même degré d’aptitude à les exercer ou tout au moins les percevoir de façon aboutie.

Nous notons qu’avec le temps, l’expérience et le goût de bien faire, nous devenons de plus en plus connaissants et savons faire la différence entre le passable et l’exceptionnel. Cette nuance a de l’importance, pour certains individus la musique compte pour essentielle dans leur Vie à tel point qu’il n’est pas question de passer à côté de l’Emotion, jamais.
Faites-vous partie du 1/4 des Canadiens qui ont avoués qu’ils réagiraient négativement à un restaurant où il n’y a pas de musique?
Source : Étude Léger 2015

Oracle Delphi mk III + CDP integris + CD 2500 Oracle
Oracle Delphi mk III + CDP integris + CD 2500 Oracle

Force est de constater que l’on peut aussi transposer la règle des 5 éléments à la construction de quelque chose de performant; retirez un seul des 5 éléments et cela n’a plus de sens ou ne peut tout simplement pas fonctionner.
Vous avez de l’argent, beaucoup d’argent et vous voulez vous bâtir une maison, ok, cela vous prend :
1 : Les plans
2 : Le terrain
3 : Les matériaux
4 : Les ouvriers spécialisés
5 : l’argent.
Retirez un seul élément de la liste et c’est terminé pour ce beau projet.Faites le même exercice avec un système dit « Hi-Fi » et ce sera pareil.

performant, ante

adj. Se dit d’une personne, d’une chose qui obtient d’excellents résultats en fonction des moyens mis en œuvre.

Si c’était si facile d’obtenir la performance, ça se saurait, mais il n’en est rien. Il faut accepter le fait que nous ne sommes pas tous égaux devant l’ouvrage. Pour bien faire, il faut plus que seulement de l’argent, il faut des aptitudes connexes, comme l’envie, le goût, le talent, la sensibilité, l’expérience par l’apprentissage et l’application des cours théoriques.

Je pense également à celui qui a servi d’initié, qui pour la première fois a tracé la voie, en tant que manufacturier de panneaux acoustiques, de mobilier tripode, d’accessoires de couplage, de câbles, nous n’avons rien inventé, juste transformé quelque chose qui existait déjà, pour le rendre plus performant et adapté à nos besoins actuels.

Une émotion est une énergie en mouvement, tout comme votre humeur, vos envies, vos désirs, vos déceptions, ou tout autre sentiment et là encore, il y aurait beaucoup à dire sur notre état à l’instant T et quel type de musique va nous correspondre dans le moment, mais ceci est une autre histoire.

Nous entrons là dans la subjectivité la plus totale en relation avec la fragile émotivité humaine.

Miss Anna Popova présente la platine Transrotor
Miss Anna Popova présente la platine Transrotor

Ce qui suit va toucher plus particulièrement les esthètes, les puristes, les Amoureux du beau, du bon son, à celles et ceux qui recherchent la conformité à un modèle juste passable, qui veulent s’extirper de la culture de la médiocrité.

Je m’adresse directement à celles et ceux qui savent encore s’asseoir pour écouter de la musique, plus que 15 minutes en tous cas.
Entrons dans le vif du sujet.


Mythe N°0 : La Hi-Fi ce n’est que pour les riches.
Faux.

C’est une caricature, au même titre qu’affirmer que le sport automobile ce n’est que pour les riches. La notion rapportée à l’argent revient souvent sur le tapis. C’est une croyance populaire qui démontre une chose, les personnes en question n’y connaissent rien.
Je suis la preuve vivante que même sans y mettre bien cher, vous pouvez vous constituer un très bon système de reproduction de la musique en achetant du matériel usagé par exemple. Tout comme pour l’automobile, si vous visez le haut de gamme et n’avez pas le sous; acheter d’occasion est une avenue plus qu’intéressante. Je pratique ce « sport » depuis au moins 30 ans.

Autre solution, qui me semble être aussi la plus performante sur le plan sonore et aussi la moins onéreuse, les écouteurs stéréo. À titre indicatif comptez environ 250$/350$ pour un casque de bonne qualité, que vous pourrez raccorder sur votre ordinateur ou sur un appareil mobile au besoin, voire un DAC prévu à cet effet. Bien entendu, si vous y mettez un peu plus de $ vous obtiendrez vraiment quelques chose d’enthousiasmant, disons 700$/800$. Le Nirvana se situant aux alentours des 1600$.
Certes, si vous visez la performance à tout prix, cela risque de vous coûter cher en effet, mais on parle alors de luxe, ce qui est une toute autre histoire.

Cellule Charisma Audio MC-2 sur Rega RP-3 signée Zilon
Cellule Charisma Audio MC-2 sur Rega RP-3 signée Zilon

Mythe N°1 : Puisque mes clients n’ont pas de traitement acoustique chez eux, je n’ai pas à en avoir dans ma boutique. Si je présente un système à 5000$ dans ma salle avec un bon traitement acoustique il va sonner mieux sinon aussi bien qu’un autre à 30 000$, là du coup je perd la vente de mes « gros » appareils.
Faux.

Si vous êtes un professionnel de l’audio et que vos installations sont à la hauteur du respect que vous portez à votre clientèle, alors il va sans dire que le traitement acoustique de vos salons d’écoutes se doit d’être irréprochable.

Ceci aura pour effet d’une part de valoriser vos compétences, tout en mettant en valeur le matériel mis en œuvre. En d’autre terme, cesser de tirer la couverture vers le bas, mais bien au contraire portez-là vers le haut.

Si vous estimez qu’un système « Hi-Fi » à 5000$ associé à un bon traitement acoustique joue aussi bien que celui à 30k dans un salon ordinaire, imaginez ce dernier bien installé dans une acoustique viable, vous allez relever le niveau au lieu de toujours penser à le rabattre vers le bas.

Vos efforts seront toujours récompensés si vous vous comportez en professionnel. Si vous laissez le client vous menez par le bout du nez, c’est comme aller au restaurant, passer en cuisine et dicter au chef comment il doit préparer ses plats, ça n’a aucun bon sens.
Vos clients attendent d’être conseillés par vous, pas le contraire.

Alors ne vous étonnez pas si une certaine clientèle fuie littéralement les boutiques spécialisées, c’est qu’il n’y a plus rien à attendre ou à apprendre, Internet devient alors leur plus plus fidèle ami, même si c’est un faux ami, il reste que le mal est fait.
En 2016, toutes les boutiques spécialisées en haute-fidélité devraient avoir leurs auditoriums équipés d’un traitement acoustique convenable, compatible avec l’écoute de musique.

Un bon traitement acoustique, vous dites, mais de quoi s’agit-il?
C’est un savant mélange de diffusion, diffraction et amortissement, qui permet de s’affranchir des ondes stationnaires néfastes pour le grave et des échos flottants néfastes pour la reproduction de la plage médium-aigu. Une bonne acoustique permet de limiter les pertes de dynamique et offre par ailleurs, l’Emotion.

Diffuseur quadratique 2D mk II + papillon (inovaudio) associé à deux bass corner diffracteur (ProDesignAudio)
Diffuseur quadratique 2D mk II + papillon (inovaudio) associé à deux bass corner diffracteur (ProDesignAudio)

Je suppose qu’il est beaucoup plus rentable et facile de vendre des câbles hors de prix qu’un panneau acoustique fait au Canada, qui coûte en moyenne 1000$, mais dont la marge bénéficiaire est plus faible… Mais bon, le commerce est une chose, le bon sens en est une autre et les deux produits sont complémentaires, l’un n’empêche pas l’autre bien au contraire, ce qui au final vous fera gagner plus.

Gagnant/gagnant, le travail du marchand devient alors un incontournable au lieu d’ouvrir la porte vers l’appel des sirènes de l’Internet et le DIY (Do It Yourself).
Vous vous plaignez que votre clientèle vous fait perdre votre temps pour finalement aller acheter ailleurs?

Il est temps de reprendre les choses en main et de valoriser vos compétences professionnelles, si tel est le cas. Je pense ici à ceux qui en ont besoin, pas les autres.


Mythe N°2 : Plus c’est cher et mieux le matériel va être apte à reproduire la musique.
Faux et vrai.

Le prix va refléter toutes sortes de considérations matérielles et technologiques, mais c’est la mise en œuvre qui révélera tout le potentiel. Donc on peut dire que potentiellement, le matériel très cher fera la différence face à un autre plus modeste du fait de sa conception moins élaborée.

Ceci dit, il faut également porter attention sur ce que l’on appelle « très cher ». Un amplificateur à 30 000$ c’est très cher, celui à 90 000$ c’est hors de prix et qualifié de « High End », on peut dans certains cas se demander pourquoi.

Mais retenez ceci, un Stradivarius entres les mains d’un virtuose sonnera exceptionnellement mieux que dans les mains d’un néophyte sans talent.

Quand vous acceptez tacitement qu’un système dit « Hi-Fi » de 100 000$ et plus se mette à jouer aussi « mal » qu’un système à une fraction du prix, c’est vous qui avez un sérieux problème, le matériel n’est pas seul en cause, c’est votre échelle de valeur qui l’est.
Nous en sommes arrivés là par la faute du comportement des humains et non de la supposée obsolescence du matériel.

Comment voulez vous que les jeunes s’intéressent à la « Hi-Fi » en voyant de pareilles absurdités?
On n’attire pas les abeilles avec du vinaigre.

Le terme « High End » est largement galvaudé, il a eu ses heures de gloire, aujourd’hui, c’est un marché complètement à part qui touche essentiellement des personnes très riches qui se foutent pas mal de la qualité du son, parce que leur motivation est portée sur l’esthétique avec éventuellement l’aspect exclusif de l’objet. Autant dire que nous nous éloignons du sujet.
Le coût global d’un système audio ultra performant va à la finale coûter plus cher qu’un autre plus modeste, car tous les éléments constitutifs mis bout à bout forment une chaine complexe faite de matériaux rares.

Pour l’heure, personne n’a démontré que les systèmes audio les plus chers jouaient mieux que les autres, car il s’agit de voir le contexte avant tout. Un système Hi-Fi ultra haut de gamme mal installé ou dans un contexte défavorable c’est une formule 1 de 8 millions de $ avec à son bord un jeune conducteur inexpérimenté sur la stationnent d’un supermarché par temps de pluie.

Board Helixir Audio
Board Helixir Audio

Mythe N°3 : Je paye, je déballe, je pose n’importe où, sur n’importe quel support et ça doit fonctionner.
Faux.

C’est comme tout dans la vie, il faut de la méthode, de la patience et surtout beaucoup d’expérience pour tirer parti d’un ensemble « Hi-Fi ».

Vous le constatez souvent lors des salons, du matériel haut de gamme posé à même le sol et des enceintes acoustiques mal installées, collées au mur, qui n’offrent pas le quart du dixième de leur vraie valeur. Déçu vous aurez tendance à qualifier le faible niveau de performance du matériel, alors qu’une bonne mise en œuvre aurait permis d’exploiter le plein potentiel du matériel en question.

Pour les clients déçus de leur achat cela se termine souvent par la vente dans les annonces de matériel usagé.

Apprenez à domestiquer le matériel que vous possédez, puis avancez par étape, un pas à la fois, à votre rythme. Rome ne s’est pas faite en un jour et il n’est pas rare de rencontrer des mélomanes qui ont mis plus de 15 ans avant de pouvoir dire, j’ai réalisé un système de reproduction fidèle des sons.

Evitez autant que possible d’empiler les appareils et/ou de les poser côte à côte sur la même tablette ou pire encore directement au sol si c’est de la moquette. Je sais que c’est bien pratique, mais si c’est la performance que vous visez, le côté pratique devra attendre.
Il faut apprendre à marcher, avant de vouloir courir.

Meuble tripode inovaudio (fait au Canada)
Meuble tripode inovaudio (fait au Canada)

Mythe N°4 : Le mobilier, les supports tablettes, ça ne sert à rien, tout se vaut, c’est juste une question d’esthétique.
Faux.

Le support sous lequel va reposer vos électroniques, va directement ou indirectement influencer son fonctionnement et par voie de conséquence, le son. De part la nature du matériau, sa fréquence de résonance, le couplage, le découplage, le type de montage à 3 ou 4 points, les vibrations, tout va avoir une incidence. Cela signifie qu’en fonction de vos goûts, certains matériaux seront à prioriser et d’autres à éviter. Pour l’heure tous nos essais convergent vers l’utilisation du ply wood de merisier ou d’érable pour réaliser des tablettes performantes. Le bois, le MDF, le verre, le marbre ou le granit vont apporter leur « couleur » sonore, que personnellement je n’aime pas.

Voyez de quels matériaux sont fait certains instruments de musique … de bois et de métal. Imaginez une guitare acoustique ou un violon en MDF, vous en pensez quoi? Curieusement, vous n’en avez jamais vu ni entendu, pourtant, immédiatement vous savez que ça ne peut pas jouer de la musique, exact?
Traitez vos électroniques aussi bien que vous voulez les entendre chanter.

Davis MV One dans l'auditorium de Audition Véritable à Rivière du Loup.
Davis MV One dans l’auditorium de Audition Véritable à Rivière du Loup.

Mythe N°5 : L’électricité, ce sont des km de fil en cuivre, il n’y a aucune raison que ça change juste après la prise murale dans la maison.
Faux.

Là nous arrivons sur un terrain glissant. Comment expliquer la détérioration ou au contraire l’amélioration du résultat sonore en travaillant moindrement l’arrivée électrique d’un système audio?

J’ai personnellement mené des tests comparatifs sur différents fusibles, pour pousser encore plus loin et prouver que même le sens d’un fusible peut avoir une incidence non négligeable sur le son, de façon subjective bien entendu. Je ne saurais trop vous conseiller de vous équiper de prises électriques murales dignes de ce nom, tel les Furutech Rhodium GTX.

Puis de choisir avec soin les cordons d’alimentation électrique pour chaque appareil. Ce point est capital, cela fera le lit de la performance … ou pas. L’arrivée électrique est selon moi le point N°1 avant d’aller de l’avant pour quoique ce soit d’autre.

AC power inovaudio
AC power inovaudio

Mythe N°6 : L’acoustique? deux bouts de mousse et hop c’est dans la poche.
Faux.

Le traitement acoustique d’un local qui est destiné à recevoir un système de reproduction de la musique se doit d’être préalablement préparé à cet exercice. Cela ne se résume pas à amortir une pièce, mais bien au contraire à travailler sur la diffusion des sons afin de respecter le message musical et révéler sans rien apporter ni retirer, toute la plage dynamique contenu dans un fichier. L’équilibre entre réverbération et amortissement est un savant mélange des forces, trop c’est comme pas assez. Mais sachez que des murs nus, sans relief, c’est une hérésie pour les sons. C’est aussi absurde que de concevoir rouler avec des pneus sous gonflés, voire complètement à plat au lieu d’être à la pression parfaite, c’est aussi simple que ça.

Pour l’exercice, voici un exemple de traitement acoustique qui peut se transposer dans la plupart des logements domestiques sur cette planète.
Premier pas, la diffusion au centre arrière des haut-parleurs.

Le but étant de révéler les voix, les détails cachés, favoriser la perception du champs musical en avant de nous pour former une image psycho-acoustique en 3 Dimensions par notre cerveau, c’est ce que l’on appelle l’effet psycho-acoustique. Notre système nerveux va pouvoir révéler le portrait de la scène sonore, hauteur, largeur et profondeur de façon très réaliste. Un mur nu ne peut en faire autant, car il n’y a aucun relief.

La diffusion peut également être envisagée au plafond et le long des murs par l’adoption de diffuseurs quadratiques de type 2D ou mieux encore de 2D mk II aux cellules plus profondes.

Les deux modules sur pieds, sont généralement positionnés en arrière des enceintes acoustiques, proche du mur. Ces deux modules ne retirent pas de grave, ni n’en rajoute. Leur fonction est de briser l’onde stationnaire et d’amener le grave au niveau de la zone d’écoute.

Diffuseurs 2D et bass corner, le match parfait (fait au Canada)
Diffuseurs 2D et bass corner, le match parfait (fait au Canada)

Vous avez là le triptyque idéal le plus complet et le plus efficace jamais construit au Canada. L’essayer c’est l’adopter. Je vous invite à une écoute de musique dans notre auditorium du Centre du Québec.

Et oui, je parle de nos entreprises canadiennes. Qui voulez-vous que ce soit d’autre qui en parle?
Cette tribune est libre, profitons en, l’information doit cir-cu-ler!

Nous sommes en 2016, je n’arrive pas à comprendre pourquoi certains médias soit disant professionnels s’emploient à censurer l’information sur des entreprises canadiennes, cela me dépasse.


Mythe N°7 : Le numérique ce n’est vraiment pas bon, le vinyl, comprenez par là l’analogique à partir d’un disque vinyl c’est beaucoup mieux.
Faux.

Tu parles d’une croyance à la con. Les gens qui disent cela font référence à leur premiers émois d’adolescent dans les années 70″, le vinyl était alors le seul moyen valable, avant que n’arrive la bande magnétique, puis le CD, d’écouter de la musique chez soi. Ce que les fans de vinyls oublient de dire, c’est quel est le coût réel d’un équipement analogique performant de nos jours?

Je préfère de loin la bande magnétique, mais revenons au numérique, CD, SACD, Blu-Ray et musique dématérialisée.

CDP Aurum Acoustics, une source numérique (fait au Canada)
CDP Aurum Acoustics, une source numérique (fait au Canada)

Ceux qui se plaignent d’un mauvais son à partir d’un CD n’ont généralement pas l’équipement adéquat pour le faire jouer, idem pour le vinyl et la bande magnétique.
Tout est une question de matériel et de mise en œuvre, encore une fois. Un CD en 16bit/44.1 est encore capable de vous faire éprouver des frissons en autant que les conditions soient réunies. La musique depuis un vinyl quand elle est bien reproduite, est charnelle, humainement parlant, mais à quel prix?

Pour information, une platine tourne disque complète, avec bras + cellule, peut coûter de 1000$ à 80 000$. Oui, vous avez bien lu. Une bonne cellule peut valoir 500$ et que dire d’un modèle haut de gamme, il n’est pas rare d’avoisiner les 4500$-6000$, tout comme le bras.

Alors que le numérique a tendance à trop en faire, avec souvent un cortège de colorations désagréables, notamment des duretés sur la plage médium/aigu, dû essentiellement à un mauvais protocole et aussi, il faut bien le reconnaître, des fichiers audio travaillée par des imbéciles en arrière de leur console de mastering.

En partant il faut utiliser une platine CD digne de ce nom, avec notamment une partie mécanique à la hauteur de vos ambition, un DAC avec un chipset à la hauteur et une horloge capable d’ordonner les 1 à la suite des 0, sans perte de données et là mes petits amis, le numérique a largement dépassé le vinyle. Reste que la bande magnétique a encore des choses à démontrer.

Si vous voulez expérimenter l’écoute de musique numérique depuis un ordinateur par exemple, il faut prendre quelques précautions.

Mac Book Pro i5 optimisé pour reproduire fidèlement la musique dématérialisée.
Mac Book Pro i5 optimisé pour reproduire fidèlement la musique dématérialisée.

Un ordinateur génère du bruit de fond, le port USB souvent utilisé n’est pas vraiment adapté au transfert de musique, il faut donc isoler cette partie et opter pour un câble USB de bonne qualité, ce qui suppose qu’il soit construit avec le signal séparé de l’alim électrique 5V. Après des dizaines d’essais, j’en suis venu à utiliser le câble DH Labs modèle « Mirage » d’une longueur de 3 mètres, sans aucun soucis de vitesse ou de perte de données à ce jour, c’est un excellent rapport/qualité/prix, sachant toutefois que le mode USB a ses limites.

J’ai ajouté à ce câble une ferrite et un écran en cuivre aux deux extrémités. J’ai également filtré l’arrivée du courant électrique en sortie de transfo du Mac Book Pro.
Pour une meilleure dissipation de la chaleur, le Mac Book Pro est posé sur 3 contre-pointes en ply wood et un harmoniseur Junilabs est positionné à proximité du port SD Card. Enfin, j’utilise une terre virtuelle Junilabs pour venir définitivement aider l’éjection des bruits de fond résiduels.

Le DAC quant à lui est isolé du sol par une tablette spécifique + un couplage efficace avec 3 pointes et 3 contre-pointes inovaudio, puis le tout est isolé des RFI/RMI par un blindage passif aussi utilisé dans les électroniques de Christian Catauro (Helixir Audio).
Le DAC est relié au courant électrique par un cordon AC de haute qualité, monté de connecteur Furutech carbone-rhodium FI-50, lui même blindé et le signal analogique une fois traité est véhiculé en XLR vers le préamplificateur du CDP integris (fait au / made in Canada), encore une fois avec des connecteurs Furutech carbone-rhodium.

Ce montage nous donne la chance d’expérimenter positivement l’écoute de musique numérique, quelque soit le type de fichiers ou sa résolution, en allant tutoyer l’Emotion, c’est garanti.

La preuve est donc faite que l’on peut avoir du plaisir en écoutant de la musique depuis un ordinateur, avec pour seul bémol le fait que les utilisateurs Mac sont mieux lotis que les utilisateurs PC, et à condition de faire les choses dans les règles et non pas juste à moitié.

Audirvana Plus V1, un player pas comme les autres
Audirvana Plus V1, un player pas comme les autres

Mythe N°8 : Tous les logiciels de musique se valent quelque soit l’ordinateur.
Faux.

Explication rationnelle. Nous ne sommes pas tous égaux devant la reproduction de la musique, un PC sera moins versatile que son homologue Mac. Ne serait-ce que par l’offre logicielle, on vient là de se limiter à Foobar, db poweramp ou J River sous PC, alors que sous Mac on a une pléthore de logiciels gratuits et payants, qui offrent pour certains des performances intéressantes. En passant Foobar demande à être correctement parametré avant de pouvoir en tirer parti, sans quoi, c’est un soft très ordinaire.

Les portables Mac sont fabriqués dans une coque en aluminium, ce qui en partant est une bonne chose et une fois installé un disque SSD pour le système d’exploitation et les logiciels, il ne reste plus qu’à stocker les datas sur disque externe et mettre les fichiers musique sur une carte SD, lancer le programme de lecture et écouter. Se faisant, on s’affranchi autant que possible de solliciter la CPU et générer plus de bruit que de signal. Evitez d’utiliser une clé USB ou un disque dur externe USB pour écouter de la musique, les performances en seront affectées.

Concernent les players, je vous en conseille deux, Audirvana Plus V2 et Amarra V3, si vous avez la chance de posséder un ordinateur Apple Mac Book Pro, idéalement avec le lecteur de carte SD + sorties USB, Thunderbolt et Firewire 800/400.


Audirvana Plus

Points forts: Il n’est pas cher, moins de 100$, sait lire en natif le DSD et tous les autres formats, il sait même ouvrir un fichier ISO, jusqu’à une résolution de 32bits. On peut utiliser la télécommande Apple ce qui est très pratique pour lire, saut de plage, mettre sur pose, etc…

Audirvana Plus désactive pour vous toutes les fonctions inutiles, depuis les préférences.
Points faibles : la nouvelle interface V2 est moins intuitive que la 1.5 qui a fait la joie des premiers utilisateurs, on est face à un iTunes revampé. Impossible à présent de faire une play list à la volée et de l’éditer d’un clic. Il faut jongler et lister à la main, ce qui n’est vraiment pas pratique.

D’autre part, le son est encore un brin coloré et la plage dynamique souffre d’un manque face à Amarra, le fossé en terme de performance pure s’est largement creusé depuis un an environ.

Même si je sais que Damien, le concepteur n’est pas d’accord avec ça.
Mon conseil, revenir à l’ancienne interface V1 (belle et intuitive) serait un plus, tout en améliorant les performances sonores de la V2, rendrait A+ très attractif, voire le meilleur choix du moment.

Play list à partir d'Amarra, trouvez-y de l'inspiration.
Play list à partir d’Amarra, trouvez-y de l’inspiration.

Amarra

Points forts : C’est le meilleur logiciel de lecture disponible sur le marché. Les performances sonores sont très proches de celles d’un lecteur de CD haut de gamme à 10 000$ et plus.
Points faibles : Il n’est pas possible d’utiliser la télécommande Apple, pas de lecture DSD en natif il convertit le DSD en PCM vers le DAC, ne sait pas lire le 32bits ou très mal quand il le fait, ne sait pas ouvrir des fichiers ISO, plante souvent pour un oui ou pour un non, gestion de la mémoire (RAM) erratique et sonorité inconstante selon tous ces critères. Il faut souvent vider la mémoire cache et relancer le soft, voire redémarrer l’ordinateur dans certains cas, pour retrouver l’intégrité de la performance.

Dans tous les cas, vous devez allouer un maximum de mémoire et déconnecter tout ce qui pourrait solliciter la CPU durant la lecture; pensez à couper l’accès au réseau Internet Wifi lors de la lecture également.

Mon conseil, le player c’est le cœur du système de lecture, utilisez une carte SD pour stocker vos fichiers de musique, sélectionnez la mémoire tampon à hauteur de 2Go minimum si vous le pouvez et vous allez expérimenter la musique dématérialisée et certainement y prendre goût. Concernent les DAC, les prix sont de plus en plus abordables, le DSD s’il n’est pas un incontournable, peut éventuellement être un gage de performance du chipset sur des valeurs inférieurs, ce qui sera le cas dans 80% de l’utilisation que vous en ferez.

Je n’utilise personnellement que 5% à 10% de musique appelée high rez (24-192 et DS), tous mes autres fichiers se répartissent entre 16-44.1 et 24-96. Le plaisir est intact et parfois l’émotion est à la clé. Comme quoi, qui peut le plus, peut le moins.

CDP integris by Aurum Acoustics relié avec un cordon AC carbone et rhodium Furutech FI-50
CDP integris by Aurum Acoustics relié avec un cordon AC carbone et rhodium Furutech FI-50

La suite au prochain épisode 🙂


La pensée du moment

Lorsque tu fais quelque chose, saches que tu auras contre toi, ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui voulaient le contraire, et l’immense majorité de ceux qui ne voulaient rien faire. [Confucius].


Cet article a été rédigé par Marc PHILIP rédacteur indépendant, tous droits réservés, copyright 2016, les textes et photos sont la propriété de l’auteur et du magazine.

« Si vous voulez trouver les secrets de l’univers, pensez en termes d’énergie: fréquence et vibration. » – Nikola Tesla

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