Il m’arrive parfois de découvrir un ou des artistes atypiques, une œuvre intemporelle qui se singularise du modernisme contemporain par une approche tellement simple que ça en est déconcertant.
C’est le cas avec le disque « MIRA » dont nous allons parler.
Jienat, l’éditeur, est installé à Hammersfest, ville qui a vu naître ce support et qui est située à l’extrême nord du globe, précisément en Norvège, c’est probablement le ville la plus au nord de la terre.
Andreas Fliflet est le père biologique de ce projet, il est à la fois compositeur et producteur.
Il est installé depuis 1994 à Hammersfest et a eu le privilège dans sa carrière de jouer avec des artistes tel que : Mory Kante, Angelique Kidjo, Arto Tunçboyacyan, Mari Boine et plusieurs autres.
Genre du disque « MIRA » : World Music (Arctic World Music)
Caractéristiques
Premier support du genre, à ma connaissance, a avoir été édité simultanément en Audio Blu Ray et SACD Hybrid.
Le boîtier contient deux disques avec les mêmes fichiers, le premier est un SACD hybride qui peut être lu sur n’importe quel lecteur de CD conventionnel, le second est un Pure Audio Blu Ray.
Il n’y a aucune image, seulement de la musique
7 personnes ont été mise à contribution et elles se partagent les voix et les percussions.
Comme l’indique Andreas Fliflet, cet album a été enregistré dans des circonstances particulières, voire étranges, pour reprendre ses mots.
Rien de conventionnel, vous ne trouverez sur cet album aucune préparation studio « clean », les plages musicales ont tout aussi bien pu être enregistrées dans la salle médiévale en pierre de l’église d’Aland Island à 2 heures du matin, puis à mi chemin dans la salle de la culture de la localité de Harstad à 7 heures du mat pour se terminer dans les rues de Pelourinho, Salvador de Bahia au Brésil.
En tous cas, chose certaine, ils ont eu très chaud et très froid 🙂
Technique d’enregistrement
Sur le disque « MIRA » la prise de son s’est effectuée via 5 microphones disposés en mode « array », ceci afin d’obtenir l’effet tri-dimensionnel de la musique une fois l’enregistrement terminé.
Une image vaut mille mots, voici la vidéo issue des sessions d’enregistrements pour le disque « Mira ».
Quand vous entendez une voix plus forte, c’est le signe que l’artiste s’est déplacé vers l’un des micros.
Toutes les plages musicales ont été encodées en 24bit/96KhZ.
Pratiquement aucune correction n’a été apportée sur le support original, c’est brut de décoffrage à l’instar de la philosophie des artistes et de leur manager Andreas Fliflet.
Ce dernier tient à préserver l’instant, offrir aux auditeurs une juste réalité, celle qui a été la leur durant les prises de son.
On parle ici de musique tribale issue de l’arctique, fait quasi unique, dont il fallait préserver l’essence et l’âme.
Equipement utilisé
Microphones DPA 4006, 4011 et 4021
Préamplificateur Millennia HV-3D
DAC Apogee Rosetta 800
Mac Book Pro 1.83
Lecteur SA-CD 2.0 et 5.1, 96KHz/24bit
Lecteur Blue Ray 2.0 et 5.1 96KHz/24bit
Conclusion
Lors de la première écoute, je suis resté dubitatif.
Non pas en ce qui concerne la qualité du support comme tel, mais je m’attendais à autre chose, puis, j’ai pris le temps du temps, j’ai écouté, puis lu attentivement la documentation qui entourent les circonstances de ce disque, et là, mon esprit s’est ouvert un peu plus et a accepté ce qu’il entendait, sans me poser de question, juste à recevoir des sons venus d’ailleurs, d’une culture qui n’est pas la mienne et qui existe tout autant, une musique vers laquelle je ne me serait probablement jamais dirigé.
Il m’aura fallu pas moins de 4 écoutes pour véritablement apprécier à sa juste valeur le travail remarquable de Andreas et des artistes participants.
Comme d’habitude, c’est le contexte qui compte et c’est encore lui qui détermine notre façon de percevoir les choses.
Je l’avoue, si je n’avais pas été plus curieux, je serais passé à côté d’une belle expérience.
Le son est agréable, j’ose faire l’analogie avec le son « tube », mais dans le bon sens du terme, c’est à dire qu’il s’agit d’un son naturel, sans tonique désagréable, fluide, très humain en somme.
Je retiens : Spontanéité, sincérité, improvisation, mais surtout un réel plaisir d’interprétation dans les règles de l’art, avec un son pur à la frontière de l’analogique, dans le plus pur style world musique arctique avec de belles percussions.
Je me surprend à fredonner quelques airs de ce disque, en particulier la plage n°1, alors même que j’ai eu du mal à apprivoiser ce type de musique, comme quoi, rien ne sert de trop s’appuyer sur ses certitudes, le mieux est de se laisser aller, écouter et ressentir, c’est ce que je vous invite à faire, le disque est disponible sur le site de l’éditeur ci dessous.
Bon voyage en arctique dans le confort de votre salon.
Contact et information
Compositeur et producteur : Andreas Fliflet
J I E N A T – Postboks 65 – 9615 Hammerfest – Norway
Tel. +47 90667889.
Lors de la rédaction de ce sujet, j’ai écouté en boucle le disque « Mira »
Cet article a été rédigé par Marc PHILIP, rédacteur indépendant, tous droits réservés, copyright 2010, les textes et photos sont la propriété de l’auteur et du magazine.
Bonne journée et bonnes écoutes.