Mingus by Joni Mitchell

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Album Mingus, par Joni Mitchell

HDTracks offre une version Haute résolution 24bits-192 Khz de l’album « Mingus » de Joni Mitchell.
À ce jour seulement la version CD était disponible. Mingus est le dixième album à l’actif de Joni Mitchell. Sorti en 1979, « Mingus » se voulait une collaboration entre Joni Mitchell et le jazzman et bassiste Charles Mingus, mais malheureusement ce dernier meurt avant que le projet initial ne voit le jour.

Comme musiciens invités on y retrouve presque le groupe « Weather Report » au complet sauf Joe Zawinul qui est remplacé par nul autre que Herbie Hancock.
Voici la liste des musiciens:

  • Joni Mitchell – guitare, chant,
  • Jaco Pastorius – guitare basse, cor sur « Dry Cleaner from Des Moines »,
  • Wayne Shorter – saxophone,
  • Herbie Hancock – piano,
  • Peter Erskine, Batterie,
  • Don Alias – congas,
  • Emil Richards – percussions.

À sa sortie, vers la fin des années soixante-dix, l’album « Mingus » n’a pas vraiment plu aux fans de la première heure, trop peu folk au goût de certains, trop jazz pour une chanteuse au passé folk-rock et finalement une approche trop hybride de type jazz-fusion pour les puristes de la musique jazz.

Personnellement je trouve cet album à la fois léger, complexe, sombre et lumineux à la fois. Jaco Pastorius à la basse fretless s’expose et explose, un feu d’artifice rempli d’harmoniques flottant dans les airs.

Wayne Shorter et son jeu de saxophone économique sort et entre du silence tel un éclair de lumière aux reflets cuivrés. Perter Eskrine est rapide et précis, j’ai toujours aimé sa façon assidue de jouer sur les cymbales.

Herbie Hancock joue principalement du piano électrique Fender Rhodes, un jeu retenu et subtil. Tout ces musiciens de haute voltige sont attentivement à l’écoute de chaque mots prononcés par Joni Mitchell, totalement synchronisés en s’appuyant sur son émotivité.

La son de guitare de Joni Mitchell est direct, franc et parfois puissant. Sur la pièce -The Wolf that lived in Lindsay- Joni frappe énergiquement sur guitare acoustique en une approche quasi guerrière avec le cri des loups en arrière plan.

À mon avis l’album « Mingus » est excellent dans son entier, mais notons que les morceaux « Dry Cleaner of the Moines » et « Goodbye Porkie Pie Hat » donnent un bon exemple du coté lumineux et sombre.
Au niveau sonore ce nouveau transfert est ce qui a de plus transparent et naturel. La production, la prise de son et le mixage de cet album sont impeccables.

Vue sur le spectrogramme du fichier audio
Vue sur le spectrogramme du fichier audio

Toute la subtilité de la voix de Joni Mitchell est présente et bien définie, un avantage certain du mastering en 24 Bits – 192kHz. Le mixage met l’emphase sur la voix de Joni Mitchell et on observe que la basse de Pastorius est mixée un peu en retrait mais compte tenu de l’exubérance de Jaco, c’est un choix judicieux.

Du coté technique le spectrogramme nous montre un contenant presque vide… rien au dessus de 30kHz, un transfert à 96kHz aurait peut-être été suffisant… par contre la qualité sonore est au rendez-vous, rien à redire sur le contenu.

En conclusion, certains re-mastering en audio haute résolution nous laissent sur notre appétit…et bien en ce qui concerne « Mingus » de Joni Mitchell, il s’agit en réalité d’un plat consistant et savoureux.

Depuis l'interface du player Audirvana Plus
Depuis l’interface du player Audirvana Plus

Epilogue

Compte tenu de ce que vient de nous dire Michel, j’ajouterais que cet album se singularise par une approche assez libre, un style très contemporain pour l’époque. On sent l’influence des poètes des 70″, en particulier suite à la consommation de magic mushrooms et autres petites herbes séchées à but thérapeutique de nos jours.

Styles variés sur un même thème, le moins que l’on puisse dire c’est que c’est « free ride », un voyage depuis une époque révolue où tout ou presque était admis, j’avoue que c’est plaisant, cela nous sort de notre zone de confort de gentil conformiste 🙂

Sur quelques passages je fais un certain lien avec le style de Karen Young et Christy Baron. Une écoute s’impose, d’autant que le travail sur le re-mastering est propre, le son est aérien, mais naturel.

Lâchez prise, cet album hommage nous plonge de façon intime au sein du groupe en cours de session où les commentaires vocaux ont été conservées, ce jazz inventif se situe entre le jazz fusion et le free jazz aux accents world music.


La pensée du moment

Lorsque tu fais quelque chose, sache que tu auras contre toi, ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui voulaient le contraire, et l’immense majorité de ceux qui ne voulaient rien faire. — Confucius

Cet article a été rédigé par Michel Forbes, rédacteur indépendant, tous droits réservés, copyright 2014, les textes et photos sont la propriété de l’auteur et du magazine.
Bon divertissement.

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