Colbert et Mazarin sous LOUIS XIV

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Colbert face à Mazarin
Colbert face à Mazarin

PLUS ÇA CHANGE, PLUS C’EST PAREIL.

Extrait d’une conversation supposée entre Colbert et le Cardinal Mazarin sous LOUIS XIV (Roi de France de 1643 à 1715)

Colbert : Pour trouver de l’argent, il arrive un moment où tripoter ne suffit plus.
J’aimerais que Monsieur le Surintendant m’explique comment on s’y prend pour dépenser encore quand on est déjà endetté jusqu’au cou.

Mazarin : Quand on est un simple mortel, bien sûr, et qu’on est couvert de dettes, on va en prison.

Mais l’Etat ?

L’Etat, lui, c’est différent. On ne peut pas jeter l’Etat en prison. Alors, il continue, il creuse la dette ! Tous les Etats font ça.

Colbert : Ah oui ? Vous croyez ?
Cependant, il nous faut de l’argent. Et comment en trouver quand on a déjà créé tous les impôts imaginables ?

Mazarin : On en crée d’autres.

Colbert : Nous ne pouvons pas taxer les pauvres plus qu’ils ne le sont déjà.

Mazarin : Oui, c’est impossible.

Colbert : Alors, les riches ?

Mazarin : Les riches, non plus. Ils ne dépenseraient plus. Un riche qui dépense fait vivre des centaines de pauvres.

Colbert : Alors, comment fait-on ?

Mazarin : Colbert, tu raisonnes comme un fromage (comme un pot de chambre sous le derrière d’un malade) ! Il y a quantité de gens qui sont entre les deux, ni pauvres, ni riches.
Des Français qui travaillent, rêvant d’être riches et redoutant d’être pauvres ! C’est ceux-là que nous devons taxer, encore plus, toujours plus ! Ceux là ! Plus tu leur prends, plus ils travaillent pour compenser. C’est un réservoir inépuisable.
Extrait du Diable Rouge ». Une pièce de théâtre contemporaine et dont le sujet est le suivant :
« Au sommet de son pouvoir mais à la fin de sa vie, le cardinal Mazarin achève l’éducation du jeune roi Louis XIV, sous le regard de la reine-mère Anne d’Autriche et d’un Colbert qui attend son heure. Tous ces personnages, leurs calculs et leurs rivalités ne sont pas sans rappeler les jeux du pouvoir et ces liens étroits entre affaires publiques et vie privée dont nous sommes témoins aujourd’hui sur la scène politique. Tant il est vrai que les régimes changent mais que les motivations des hommes restent les mêmes… « 

Ce que cela m’inspire

Ce texte n’est pas historique, quoique l’on essaie de nous le faire croire, ceci pour plusieurs raisons, Colbert n’était pas au cœur de la politique au moment des faits supposés et les finances de l’Etat était un sujet préservé par le plus grand secret, celui qui aurait à cette époque écouté aux portes et se serait rendu coupable de délation aurait probablement terminé sa course au bout d’une corde, dans le meilleur des cas.
Ceci dit, ce texte n’est pas tout à fait sans intérêt, il est vrai qu’à l’époque de Louis XIV, le côté social était relégué au second plan, la forme étant plus celle d’un sablier, des super riches avec des tas de privilèges d’un bord et des tas de pauvres laborieux de l’autre, mais pas grand chose entre les deux, c’est après la révolution Française que la tendance a commencé à changer.
Aujourd’hui, les pauvres n’existent pour personne et n’intéressent qu’une minorité, la classe moyenne elle, est tellement occupée à gagner sa maigre vie et à mettre de côté pour ses vieux jours, qu’elle en oublie les taxes qui lui pèse sur le dos, comme dirait l’autre donne un bon coup de pieds au cul après une gifle, tu vas déplacer la douleur.
Au bout d’un certain temps, on fini par devenir à ce point abruti que l’on trouve tout normal.
Les riches sont encore plus riches … et se foutent pas mal du reste de leurs congénères en autant que ceux ci ne viennent pas trop marcher sur leur gazon frais coupé, ni voler leurs belles autos.
Le théâtre vient au service du peuple … tiens c’est nouveau ça 🙂
Moi je pense que même si c’est le bon peuple qui en rit, ce sont tous les « autres » qui encaissent et entre deux éclats de rire on en oublie l’espace d’un instant sa condition.
J’aime l’expression : L’Opium du peuple et vous?

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