Cicéron a raison

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équilibre alimentaire et partage

Je vais sortir de ma zone de confort en ce jour du souvenir, pour aborder un sujet totalement différent de ce qui nous occupe habituellement, mais qui dans une certaine mesure, est lié.

Tout est parti d’une phrase prononcée en 50 avant J.C, par Cicéron et de l’actualité économique mondiale actuelle.

« …Les finances publiques doivent être saines, le budget doit être équilibré, la dette publique doit être réduite, l’arrogance de l’administration doit être combattue et contrôlée, et l’aide aux pays étrangers doit être diminuée de peur que Rome ne tombe en faillite. La population doit encore apprendre à travailler au lieu de vivre de l’aide publique…..  »
Avouez que dans le contexte mondial actuel cette phrase a encore du sens et aurait sa place dans n’importe quelle sessions sénatoriale et ministérielle de tout gouvernement en 2011.

Cela fait plus de 2000 ans, que nos dirigeants sont confrontés aux mêmes problèmes, sans avoir avancé d’un pouce vers une solution.
Le clivage riche et pauvre ne cesse de se creuser, le déficit budgétaire des pays industrialisés est en croissance exponentielle, la dette augmente, l’aveuglement des plus nantis face à la misère du monde est devenu monnaie courante et au milieu de tout ça, il y a une masse grouillante d’humains, laborieux, appelée la classe moyenne qui pédale tous les jours pour maintenir son niveau de vie, faire rouler l’économie par le crédit à grand coup d’argent virtuel, vive la carte « magique » quelle belle invention, le plastique, c’est fantastique.

Tient en parlant de plastique, même le sexe est concerné, il est recommandé à nos jeunes de se protéger, tu parles d’une affaire toi.
Notre civilisation est d’une part en évolution sur le plan technologique, mais recule sans cesse sur le plan humain… pourtant, il faut des humains pour concevoir, écrire, inventer, décider, construire, … liste non exhaustive.
Il me semble que les regards comme les attentions se tournent bien trop souvent vers le nécessaire, le rentable, la marge de profit immédiate; l’argent a perverti notre système économique et tout le monde trouve ça normal.
S’il ne devait subsister que le nécessaire, l’indispensable et le rentable, avez vous une idée de ce qu’il resterait?
L’art n’existerait pas,
La musique n’existerait pas.

Sur les 7 milliards d’individus recensés debut novembre 2011, combien ont le strict nécessaire pour vivre?

Quand je pense que quelques millions d’entres eux n’ont même pas l’eau courante et combien n’ont pas de maison.
Ce à quoi je veux en venir dans ma réflexion, c’est comment endiguer cette fuite en avant?
Trois mondes se côtoient : ceux qui possèdent, ceux qui voudraient posséder et ceux qui n’espèrent que vivre.

Nous sommes tous plus éduqués, instruits, avons à notre disposition une technologie à la fine pointe, des connaissances avancées dans tous les domaines, avons la maitrise de la médecine et la chirurgie, avons conquis l’espace, pouvons entrer en contact dans l’instant avec l’actualité d’où quelle vienne, travaillons dans une société qui prône la croissance, mais nous faisons le constat tous les jours, qu’il nous est impossible de ralentir, encore moins de s’arrêter pour choisir de faire autre chose, ce qui nous plaît par exemple.

Nous ne décidons pas en 2011 du métier qui nous plait, mais du métier qui sera le plus rentable.

j’ai le sentiment que nous vivons dans une société où la majorité des gens travaillent pour vivre et vivent pour travailler en accumulant des biens ou des placements financiers pour plus tard, sans véritablement profiter de la Vie, par manque de temps essentiellement, cette situation devient donc absurde.

Il faut quand même le reconnaître, le modèle économique actuel n’est pas viable, les richesses sont mal partagées et une minorité s’en met plein les poches, pendant que des milliers d’autres travaillent au salaire de base.
L’actualité nous prouve que les gens s’éveillent progressivement et dénoncent cet état de fait.

Quand un ministre se fait attraper en train de faire le contraire de ce qu’il dit, quand les dépenses publiques deviennent un porte monnaie personnel, que les avantages sociaux et autres bonus ne rentrent toujours que dans les mêmes poches … c’est le temps de se poser les bonnes questions et faire en sorte que ça cesse.

La question est: Y a t’il une solution ?
Je suppose que d’autres avant moi se sont posés la question de savoir quel autre modèle de société pourrait être envisagé, avant que tout cela ne finisse par imploser.
Absurdité, où te caches tu? On en est rendu à un point où on nous dit, désolé …
 » … Nous savons faire, mais ce n’est pas possible de soigner, car nous n’avons pas suffisamment de budget… »
 » … il va vous falloir vous mettre sur une liste d’attente de 9 mois pour voir un dermato, mais si vous payez en clinique privée, je vous obtiens un rendez vous la semaine prochaine… »
 » … ce n’est pas possible de baisser les émissions polluantes, car on perdrait trop d’argent … »
 » … moins polluer, c’est commencer par recycler à 100%, pourquoi ne pas le faire? … parce que ça coûte de l’argent… »
 » … rouler propre, c’est possible, seuls les riches peuvent se le permettre et ces derniers s’en foutent comme de l’an 40, les automobiles hybrides sont bien trop chères pour le commun des mortels, alors c’est quoi l’intention? on veut faire des économies et baisser les emissions de gaz polluants, mais on n’a pas les moyens, moi aussi je voudrais rouler en voiture hybride, mais je ne peux pas, c’est au dessus de mes moyens … »
 » … Hubert Rives a posé une question très simple lors d’un colloque sur le risque potentiel q’un météorite géant puisse un jour percuter la terre de plein fouet et la détruire, la réponse des gens présents dans la salle a été « mais qui va payer? », Monsieur Rives a quitté la salle en se disant qu’il vaudrait mieux laisser faire la nature que de composer avec la nature humaine où dans une situation qui réclamerait un cohésion de groupe, où rassembler ses forces à l’échelle mondiale, pays entre pays, pourrait sauver la planète, les imbéciles n’ont eu qu’une seule chose en tête alors que la situation est désespérée, qui va payer au lieu de mettre en commun des idées et aboutir à des solutions pour sauver le caillou bleu.

Je me fait cette réflexion aujourd’hui, sans aucune raison particulière, outre le fait de garder les yeux et les oreilles ouvertes, sur un monde qui m’a vu grandir et que je vois rétrécir un peu plus chaque jour, je rêve de démocratie.

Je me rend bien compte que les individus que nous sommes, composé hétéroclite et hétérogène, avons le pouvoir de dire oui ou non, mais de façon collective.
L’individu seul, ne vaut que par ses capacités financières et de fait détient un pouvoir décisionnaire, sans quoi il n’est qu’un humain comme les autres.

Accepter de voir se détériorer une situation sans rien faire, non pas que l’on ne puisse intervenir puisque nous avons la technologie, mais que la réponse est forcément : ça coûte trop cher ou nous n’avons pas d’argent, c’est une chose insupportable, inacceptable.
On sait faire, mais on ne veut rien faire… vous trouvez cela juste?
Moi pas et je ne suis pas le seul à me faire cette réflexion.

La question persiste : Y a t’il une solution ?
Les dirigeants de chaque pays s’y sont essayé, sans succès.
Notre modèle économique dit qu’il faut couper des postes ici au nom des profits commerciaux pour les délocaliser en Asie… puis de faire revenir le produit fini et le revendre dans le pays exportateur … c’est fucké comme raisonnement, cela ne peut profiter qu’à quelques individus qui vont s’en mettre plein les poches au détriments de milliers d’autres qui auront à peine de quoi subsister.

N’allez pas me faire croire que vous êtes d’accord de voir vos emplois supprimés, puis délocalisé dans un pays étranger, puis de de voir sur les étals de nos magasins cette production soit disant à bas prix, revendue aussi chère que si c’était vous qui la fabriquiez!
Payer 200$ un vêtement ou une paire de chaussure faite en Chine dont le coût de revient n’excède pas 10$, cela ne vous dérange pas?

j’ai posé la question à quelques détaillants afin d’avoir une bonne idée de leur vision des choses, la réponse est éloquente et quasiment toujours la même :
 » … vous savez on n’a pas vraiment le choix, tout est fabriqué en Chine ou Asie du sud est, alors on fait avec, les quelques rares manufacturiers locaux sont boudés, car trop chers face à la concurrence asiatique… »
Ce qui est faux, dans la mesure où si je prend pour exemple une veste faite en Asie qui est revendue 150$ ici, la marge de profit du revendeur est admettons de 40%, sachant que la veste en question ne coûte que 10$ à produire, qui empoche les dividendes?
Le gérant en question m’a avoué qu’il profitait de la hausse des produits locaux pour gonfler ses marges de profits sur les autres produits et se servir du marché local comme repoussoir et gagner plus d’argent.

Ce sont pourtant des travailleurs locaux qui vont dépenser le fruit de leur labeur dans ce même magasin, où va l’argent ainsi récolté puisque le travailleur lointain ne verra jamais la couleur d’un cts?
Pour avoir demandé, les clients ne semblent pas trop s’en plaindre, ils trouvent ça désolant, mais c’est comme ça, faut faire avec, que voulez vous faire … ma foi, la première chose à faire c’est de consommer avec un minimum de conscience et dire non aux abus, non à cette déferlante déloyale sur le plan concurrentiel et justifier de dépenser votre argent gagné dans votre pays pour le redistribuer, comme la logique le voudrait, toujours en achetant d’autres produits et services issu du labeur d’autres travailleurs de votre pays.
Il va falloir opérer une sérieuse mutation si vous voulez continuer à jouir douillettement de vos biens, sans quoi, il se peut que d’autres moins nantis décident en masse un beau matin de vouloir eux aussi et pas gentiment soyez en sûr, obtenir par des moyens appropriés ce que vous possédez.

Je veux continuer à vivre dans une société multiculturelle, où les choses qui ne sont soit disant pas indispensables ou rentables comme la musique et l’art, par exemple, soient partie intégrante au même titre que l’alimentation et l’eau.
Nous devons soutenir l’art quel qu’il soit et donner la chance à tous de s’élever dans notre société, de ne laisser personne sur la touche, que les futurs étudiants soient tous capables d’apprendre sans devoir emprunter de l’argent et s’endetter avant même d’avoir débuter dans la vie, rendons juste et équitable l’enseignement.

Anyway, je me rend compte à quel point les seules choses face auquel nous sommes tous égaux sont : le temps qui passe, les taxes, les impôts et la mort.

Alors d’ici là, restez éveillés sur le monde qui vous entoure, sachez dire non, quand cela ne fait pas votre affaire et oui quand il s’agit de défendre une juste cause, sans mettre systématiquement en avant l’argent ou le pouvoir, nous ne sommes que des hommes après tout, mais c’est collectivement que notre société devra changer.

Je ne veux plus entendre la phrase : « on sait faire, mais on ne pourra pas, car nous n’avons pas assez d’argent et puis on a toujours fait ça comme ça »… oh misère.
Je ne veux plus que le gouvernement donne un revenu sans contrepartie à ses citoyens les plus pauvres, car cela ne leur rendra jamais leur honneur, leur dignité, cela encourage la paresse, voire dans certains cas encourage les gens à gruger le système et devenir malhonnêtes.

Il ne devrait pas y avoir de gens laissés pour compte en 2011, sans emploi ni perpective d’avenir, il faudrait accepter de partager toutes les richesses du pays pour ne venir à bout, que nos gouvernements servent d’exemple au lieu de profiter de l’argent public.

Pour terminer, donnez du temps aux autres, connus ou inconnus, on vous a aidé dans le passé, aidez quelqu’un d’autre à votre tour et n’oubliez pas de lui dire de faire la même chose, un jour, pas à vous, mais à une autre personne, une autre occasion, de sorte de passer au suivant, gratuitement.

En ce 11 novembre 2011, jour du souvenir, j’ai une pensée pour nos anciens combattants qui ont défendu notre liberté.


La pensée du moment

Voici ce que m’inspire le monde, s’il ne convient pas, il ne tient qu’à nous de le retailler.


Cet article a été rédigé par Marc PHILIP, rédacteur indépendant, tous droits réservés, copyright 2011, les textes et photos sont la propriété de l’auteur et du magazine.

Bon divertissement.

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