Choix vidéo projecteur HD

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Salon familial, cinéma et musique.
Salon multimédia, cinéma et musique.

Voilà une bonne question, que nous nous sommes tous posé récemment, si tant est que nous soyons cinéphile à la maison.
Profitant du fait que l’un de mes amis se questionne sérieusement à ce propos et tente de s’équiper, nous allons avoir un retour d’expérience de mon frère, qui s’est longuement renseigné et qui possède une solide expérience dans le domaine.

La question posée est simple : Quel vidéo projecteur HD acheter actuellement?

Pascal, je te cède la parole.

Concernant les vidéo projecteurs, effectivement il n’est pas simple de choisir et pas facile d’avoir de bonnes démonstrations.

En France nous sommes un peu mieux lotis que chez vous au Québec, semble t il, car j’ai pu bénéficier de quelques comparatifs dans des salles dédiées, dans l’obscurité, sur le même écran … etc.
Cependant cela ne vaut que ce que ça vaut…

Je veux dire par là que si un projecteur est bien réglé et pas l’autre ça change tout, comme pour un écran TV, car si on garde les réglages d’usine, ils ne sont pas optimisés et ne correspondent pas forcément à la source, à la pièce, à l’écran, etc.
C’est pratiquement impossible d’avoir des démos valables avec tous les projecteurs calibrés au top afin de montrer le potentiel réel.
J’ai donc beaucoup lu, surtout les essais de magazines sérieux et un peu les forums, afin de décortiquer la somme d’information disponible et pertinente.

J’ai étudié les technologies aussi et là, allié à mon expérience passée, la solution m’a sauté aux yeux.

On peut dire que trois technologies principales s’affrontent :

  • Le DLP (ou DMD) qui sont basés sur une matrice de micro-miroirs avec une roue à segments de couleurs devant.
  • Le tri-LCD avec trois matrices LCD, une par couleur primaire, à travers lesquelles la lumière passe.
  • Le LCD réflectif avec trois matrices LCD, une par couleur primaire, sur lesquelles la lumière est réfléchie.

Chacune a ses avantages et inconvénients :

Le DLP :

Points forts Strengths/ Points forts :

Avantages : On en trouve à tous les prix, souvent compacts, bon niveau de contraste, couleurs vives, lumineux.

Points faibles Weaknesses/Points faibles :

Inconvénients : Couleurs parfois peu naturelles, bruit supérieur à cause de la roue couleurs qui tourne à grande vitesse, placement difficile à cause d’une optique fixe (sauf hauts de gamme très chers) et d’un zoom très limité en amplitude et surtout effets d’arc en ciel plus ou moins gênants suivant les personnes qui y sont sensibles ou pas (selon la persistance rétinienne de chaque individu).
Personnellement j’ai écarté cette solution car je vois les « arcs en ciel » sur les scènes rapide et lumineuses, ce qui me gêne et gâche mon plaisir, en plus des autres inconvénients.

Le Tri-LCD :

Points forts Strengths/ Points forts :

Avantages : Bien placés niveau prix, grande flexibilité de placement grâce à une optique permettant une grande amplitude de zoom (près de l’écran ou fond de salle) et surtout le lens shift qui permet de déplacer l’image horizontalement et verticalement sans la déformer grâce au déplacement du bloc optique (quand on y a goûté on ne peut plus s’en passer !), souvent très silencieux, pour les bons image très cinéma.

Points faibles Weaknesses/Points faibles :

Inconvénients : Couleurs manquant parfois de pêche sur certains modèles, manque de contraste (ne pas écouter les chiffres markéting) compensé artificiellement par l’utilisation d’un iris mécanique dynamique, effet de moirage ou de banding si les panneaux sont mal alignés, pixels parfois visibles à cause d’un espace inter-pixels plus important que dans les autre technologies.
Mon premier vidéoprojecteur était un Sanyo tri-LCD et j’en ai été très content pour le prix mais les quelques défauts m’ont appris ce que je voulais et ce que je ne voulais pas.

Le LCD Réflectif (D-Ila chez JVC et LCOS chez Sony) :

Points forts Strengths/ Points forts :

Avantages : Ceux du tri-LCD, plus une image avec une pêche incroyable, des couleurs vives mais naturelles, très silencieux, optiques motorisées et surtout un contraste de fou et surtout sans iris !

Points faibles Weaknesses/Points faibles :

Inconvénients : Le prix.
Cela a été mon choix pour ma dernière acquisition.

De mon expérience, au niveau grand public, donc à des prix civilisés, j’ai une préférence absolue pour les matrices D-Ila, donc pour les projecteurs JVC qui offrent un vrai contraste impressionnant, sans iris.


Pour les autres (même pour les Sony LCOS) on annonce des contrastes incroyables qui ne sont que marketing grâce à un iris qui se ferme pour les scènes sombres et s’ouvre pour les claires.
Du coup on voit un effet de « pompage » (action de l’iris qui se ferme avec un petit temps de retard) et surtout les scènes sombres deviennent « bouchées ».
Ce qui compte ce n’est pas le contraste entre une image noire et une blanche (celle vendue par les utilisateurs d’iris) mais plutôt le contraste dans une même image, c’est super important.
Une scène typique pour illustrer mon propos est une vue de l’espace avec les étoiles.
Sur les JVC on voit toutes les étoiles tout en ayant un ciel bien noir.
Sur les autres, soit le ciel est gris foncé soit on perd une grosse partie des étoiles, c’est donc bien de la dynamique de l’image qui est en question. cqfd

Mes critères dés à présent pour tout achat d’un projecteur sont et seront (minimum et sans ordre) :

– Gros contraste, pour un cinéma maison, un bon de taux de contraste doit se situer idéalement entre 5 000:1 et 30 000:1 et plus … il ne sera pas rare de voir du 90 000:1 dans les mois qui arrivent, si ce n’est déjà le cas au moment où j’écris ces lignes.
– Pas d’iris dynamique,
– Lumineux, le projecteur doit afficher une luminosité comprise 1000 et 6000 lumens.
– Silencieux, moins de 30db si possible, sachant que +/-3db correspond au double de puissance de bruit… c’est vous qui voyez.
– Optique avec lens shift et entièrement motorisée pour tout régler le nez sur l’écran avec la télécommande,
– Si possible un cache objectif motorisé pour protéger l’optique de la poussière lorsqu’on ne l’utilise pas,
– Si possible un système permettant des réglages poussés des couleurs individuelles et autres.

Principales définitions d’image disponibles sur le marché

VGA : 640 × 480
SVGA : 800 × 600
XGA : 1 024 × 768
SXGA : 1 280 × 1 024 – recommandé
UXGA : 1 600 × 1 200
QXGA : 2 048 × 1 536

Les deux principaux standards en définition TVHD (USA et Japon) :

720p : 1 280 × 720
1 080i : 1 920 × 1 080 (entrelacé)
1 080p : 1 920 × 1 080
Déjà avec ça, vous avez une bonne base…
Mon JVC HD-350 répondait à presque tous ces critères quand j’en ai fait l’acquisition en 2008 (le modèle au dessus (dla550 HD) aurait eu plus de contraste et un système de réglage d’image pour la calibration beaucoup plus évoluée, mais = $$$).
J’avoue m’émerveiller à chaque fois devant l’image en HD, surtout en mode blu-ray, que j’ai sur mon écran de 3m de diagonale !
En regardant le film « Avatar » en blu-ray je suis resté un bon moment bouche ouverte et yeux écarquillés tellement l’image est HD, les couleurs splendides avec en plus ce fameux effet 3D tellement c’est beau (blu-ray standard, pas en relief bien sûr).
Sans me vanter, j’ai une bien meilleure image à la maison qu’au cinéma ! Il n’y a pas photo et de celles et ceux qui sont venus chez nous, personne ne dira le contraire…

En revanche, acheter un projecteur aujourd’hui n’est pas une bonne idée.
Je m’explique
En effet, les salons dédiés se succèdent et les présentations et annonces de nouveaux produits aussi, vous y êtes habitués, mais ce qui diffère un peu cette année, c’est la technologie très avancée, capable de vous satisfaire dans le futur, c’est à dire pour quelques années encore, à moins que vous soyez un acheteur compulsif, auquel cas… go ahead 🙂

Mon humble avis

Nous sommes à un tournant en matière de projection et il vaut mieux attendre un peu avant d’acheter car TOUS les fabricants changent totalement leur gamme.
Pour un achat envisagé, il faut prendre d’autres choses en considération à partir d’aujourd’hui à moins d’être prêt à changer de matériel dans moins d’un an pour ne rien regretter.

Je me répète, mais si c’est pour durer plus longtemps, je vous recommande d’attendre.
Il faut prendre un projecteur compatible 3D en full HD (relief avec lunettes) et donc TRÈS lumineux, avec entrées HDMI 1.4 comme il se doit.
Donc pas de précipitation, ils annoncent tous de tels matériels mais seuls les tests diront s’ils sont OK ou pas car en 3D beaucoup manqueront de luminosité (il faut presque le double de lumière par rapport à la 2D).

Même si la 3D ne t’intéresse pas, je te conseille d’attendre les nouvelles gammes car les anciennes (actuelles) vont baisser dramatiquement en prix. Ce sera autant d’argent à consacrer au reste, écran, câbles, haut-parleurs, acoustique, etc…

Conclusion

En conclusion, à l’heure actuelle mon choix irait encore directement à JVC, à l’avenir ce sera aussi de la matrice réflective mais d’autres fabricants comme Epson annoncent de nouvelles matrices réflectives pour concurrencer JVC, donc à voir.
Ne pas négliger les câbles (alimentation et HDMI) et surtout, pensez à vous munir d’un onduleur « en ligne » qui régulera le courant électrique tout en protégeant des coupures et surcharges d’électricité, car en cas de coupure de courant, la lampe n’est brutalement plus refroidie et peu « exploser » ou au moins s’endommager.
Une lampe coûte plusieurs centaines de dollars (500$ en moyenne) ! Beaucoup plus cher qu’un petit onduleur… Tout mon matériel est sur onduleur à la maison (sources et diffuseurs).

C’est un investissement payant.
Concernant l’écran, c’est un élément très important car rien ne sert d’avoir un « projo » au top si c’est pour projeter sur une toile qui dégradera l’image.
Ce serait comme rouler en Aston Martin sur un chemin de terre bosselé, ça reste cool mais loin d’être adapté à ce pourquoi le véhicule a été conçu … un 4X4 serait plus adéquat dans la circonstance.
Bref…
Donc bien se renseigner sur la neutralité de la toile (pour qu’elle ne colore pas l’image) et son gain.

Plus le gain est important et plus il y aura une zone plus lumineuse au centre et moins aux alentours et plus la lumière sera réfléchie de façon directive vers l’avant au détriment des spectateurs décalés vers les côtés.

Typiquement il faut un gain entre 1.0 et 1.3 grand maximum, 1.1 étant presque l’idéal.
Donc celui vu sur ebay en 1.2 à 260$ est OK.
Le fait qu’il soit tensionné latéralement est une bonne chose, ça évitera que les bords ne rebiquent avec le temps, la toile devrait rester plane et bien tendue.
A ce prix là, je suis étonné qu’on puisse trouver un écran électrique tensionné ! Impressionnant !
Reste à voir ce qu’il vaut, mais franchement le risque est tellement minime à ce niveau de prix… à essayer.
Une bonne marque avec un bon rapport qualité prix est Elite Screens (marque US mais produits fabriqué en Chine comme la plupart).

C’est ce que j’ai choisi pour mon installation, car 2 fois moins cher que les Lumène ou Da-Lite par exemple avec la même qualité, télécommande par infra-rouge (avec capteur déporté!) mais aussi par radio et même par réseau ethernet… (tout est fourni en standard !).
Toile épaisse et de qualité, arrière noir occultant, gain 1.1, tensionné, carter noir, extra-drop important.
Mais c’est 2 ou 3 fois plus cher que celui d’ebay, cité en référence.
Côté son, je ne pourrai pas être aussi loquace, car d’une part, je ne m’y suis pas encore penché sur la question, faute de moyens dans l’immédiat, et c’est vraiment une histoire de goûts et d’environnement, etc.
Marc est bien plus connaisseur que moi sur la question du son, comme vous le savez déjà.
Le mieux est de faire des écoutes avec le même disque avec les bonnes enceintes, du moins celles qui entrent dans votre budget.

Car tout dépend aussi du budget et de la taille de la pièce pour définir le nombre d’enceintes à utiliser (on va jusqu’à du 11.2 aujourd’hui !!).
Déjà bien régler du 5.1 c’est tout un contrat, le 7.2 peut amener un peu plus de spatialisation, surtout en utilisant les possibilités de certains amplis de mettre deux voies avant supplémentaires en hauteur afin de jouer aussi sur l’axe vertical, voire d’ajouter deux satellites latéraux pour renforcer les effets surrounds.
Tout est surtout une question d’argent finalement, mais là je ne vous apprend rien 🙂
Pour l’installation, si vous suivez mes conseils précédents, c’est simple, nul besoin de payer un projecteur à prix d’or.
En revanche, faire appel à un pro pour venir calibrer son vidéo projecteur une fois installé chez soi, dans votre pièce, écran, électroniques, etc, un vrai calibrage qui a du sens et donnera le meilleur du projecteur.

C’est à prévoir dans le budget je pense, à moins de le faire soi-même, il y a un bon logiciel gratuit pour ça développé par le forum HCFR que l’on utilise avec des sondes comme la spider ou autres (à voir ce qui est le mieux sur le forum en question).
Mais un pro c’est quand même bien au moins pour le tout premier calibrage après quelques heures de rodage de la bête. Normalement ça doit coûter dans les 200 dollars.
Voilà, j’espère avoir à peu près répondu à vos interrogations.
Enjoy your home cinema.

La suite

Nous allons explorer plus avant le sujet, Gilles va probablement s’équiper, nous aussi, ceci agrémenté de quelques visites chez des revendeurs compétents, cela devrait nous donner une très bonne idée des possibilités et surtout, pour quel résultat d’image.
Nous reviendrons vous en parler sous peu, promis.
D’ici là, appréciez ce que vous possédez actuellement et si comme moi, vous n’êtes pas encore équipé de projecteur HD chez vous et bien il vous reste encore la possibilité de vous déplacer pour une expérience grandeur nature au cinéma de votre quartier, qui est et restera toujours la plus formidable expérience cinématographique.


Cet article a été rédigé par Marc PHILIP et Pascal PHILIP, rédacteurs indépendants, tous droits réservés, copyright 2010, les textes et photos sont la propriété de l’auteur et du magazine.

Bon film et bonnes écoutes.

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