Afin d’entamer en beauté cette fin de semaine qui clos le mois de septembre, sous un temps pluvieux au Québec, Je vous présente deux disques de Barbara Luna, pour un voyage sur plusieurs destinations à vous mettre du soleil plein les yeux et remplir votre cœur d’une tendresse particulière.
Rappelez vous, nous vous avions présenté « India morena » le titre de son second album paru en 2002.
Avec « Somos » édité par Mélodie Distribution Label Celluloïd édité en 2005, les chansons sont directement issues des rencontres de la vraie vie, un court message ponctué de sons, une ode à la Vie, optimiste, dure mais sincère, vraie tout simplement.
J’ai été tenté de vous dire avec mes mots de quoi il retourne, mais en définitive, il m’apparaît bien plus évident que ce soit son auteur qui vous parle, c’est à Barbara Luna que je cède la parole.
« Cet album en fin de compte n’est pas autre chose qu’un désir profond de rendre possible dans ce monde, le respect entre les hommes et celui de la nature qui nous a tant donné.
C’est un hommage à la Vie, à des histoires qui se multiplient chaque jour par millions … laissons l’amour délivrer nos âmes de ses côtés obscurs!
Merci à ceux qui croient également que nous sommes sur la bonne voie… A ceux qui, par tant d’efforts essaient de tenir tête à cette masse géante qui tente de nous écraser … »
Le reste de son message, vous le trouverez en préface de son album « Somos » avec entre autre chose, une traduction en Français des textes de toutes les chansons originales en espagnol, ce qui de mon point de vue est une brillante idée.
Cet album recèle plus d’instruments traditionnels Argentins et le ton de la voix est plus rauque, provient de plus loin, du tréfonds de son âme sans doute.
La belle image de la pochette laissait supposer une certaine légèreté, il n’en est rien, le message est clair, porté haut et fort pour qu’on l’entende, la Vie n’est pas juste ni équitable pour tous, l’Amour ça fait mal … aussi.
Porté par le succès de ses 3 précédents albums, voici sont dernier née « Ruta Tres » édité par Alvaro Lemos Production en 2009
Suite à l’écoute de ces deux albums, il m’est venu tout un tas de questions, je me suis demandé si Barbara Luna était amoureuse au moment où elle a fait ce dernier disque, sa voix n’est pas la même, il y a quelque chose de changé, une forme d’abandon, de nonchalance, un lâché prise que je ne saurais expliquer, la pochette du disque est plus simpliste, l’éditeur a changé, etc…
Alors, pour le savoir, je me suis permis de lui poser quelques questions.
Bonjour Barbara, je me suis demandé si vous n’étiez pas amoureuse au moment où vous avez fait ce disque (Ruta Tres), votre voix n’est pas la même, il y a quelque chose de changé, une forme d’abandon, de nonchalance, un lâché prise que je ne saurais expliquer.
Bonjour Marc,
Dans « Ruta Tres » il a un détour volontaire, j’ai écrit l’album dans une période rare de ma vie, mais belle et pleine d’espoir!!
Est il vrai que j’étais amoureuse? peut être … la source d’inspiration est toujours un peu liée à des sentiments ou à des choses que l’on ressent dans le moment.
J’avais beaucoup évoqué dans mes précédents albums mes racines, cette fois j’ai ressenti la nécessité de parler différemment, de la femme, des mes émotions et aussi des « cartoneros », mon implication sociale est toujours présente, je crois qu’à chaque fois on doit se laisser guider par le coeur, lui ne se trompes presque jamais !
j’avais envie de me diriger ver un nouveau chemin musical.
Sur scène je crois être toujours avec ce mélange de tempérament à la fois fort est doux! on retrouve cette atmosphère d’india morena et Ruta 3 le tout mélangé.
J’étais guidée aussi par le réalisateur, il était présent lorsque j’ai enregistré ma voix définitive.
La pochette du disque est plus simpliste, est ce volontaire?
Le choix de la pochette a été fait avec l’ équipe des gens avec qui nous avions travaillé pour la réalisation de cet album!
L’idée simpliste a comme message une longue liste, l’espoir, la joie, embrasser la terre et les hommes, ce personnage qui se dessine au milieux de 4 couleurs a comme signification pour moi d’embrasser la diversité.
Ruta Tres, la pochette est épurée, j’y vois un lien ethnique, Amérindien, la terre, le ciel, le soleil … auriez vous fait la paix avec vous même ou avez vous pardonné à quelqu’un?
Le soleil et la lune ne font plus qu’un, le côté ethnique est très présent, c’est moi tout simplement, sur cette longue « routa 3 », là où, dans le silence et la solitude, l’homme reviens à lui même, laisse ses illusions, découvre dans l’ aridité et la patience le sourire qui uni le ciel à la terre.
Le côté engagé pour de justes causes, a laissé place à plus de douceur, serait ce un virage ou un simple interlude?
Tu me dis qu’il te semble que les justes causes ont laissé la place à la douceur, ce n’est pas toute fait ça….car derrière une mélodie gaie ou romantique il y a un profond désir de montrer au monde l’histoire de « Cartoneros » , ces gens qui ramassent le carton dans les poubelles pendant la nuit, aussi leur donner un espoir, peut être une légitimité, je suis allé à leur rencontre, les voir et j’ai même tourné quelques images avec eux, dans le but de faire un clip.
La fleur sur le L de Luna, est ce la symbolique d’un enfant?
La fleur sur le l de la Luna est la symbolique d’un enfant , de la pureté…. étant enfant et même aujourd’hui je continu à dessiner cette fleur , lorsque j’écrit à des gens proches, pour moi ça signifie aussi la joie, car je la dessine ,c’est un signe de bonheur!
Cette simplicité volontaire est un virage cela se voit sur la pochette.
C’était la première chanson que j’ai voulu mettre en images, après c’est vrai il y a une légèreté volontaire que je cherchais dans le choix des arrangements, des mélodies où tout le monde puisse se mettre à chanter plus facilement, il faut allez plus vers les gens parfois avec beaucoup plus de joie et d’ espoir.
J’ai senti ça lorsque je me suis lancé sur la création de cet album.
India Morena a été le premier album presque entièrement de moi, il est diffèrent , c’est le cris de l’âme, c’est la juste cause et l’amour infini que je ressent pour mon peuple qui me pousse , ça a été comme une évidence , je devais enregistrer cet album.
L’éditeur a changé, pourquoi?
Melodie avec qui je fait tous mes album précédents a fermé ses portes 3 mois après la sortie de « Somos », cet album ne vivra qu’un court instant dans les bacs!
Somos, la pochette : WOW! j’aurais voulu prendre cette photo… félicitations, cette pochette est sublime, mais elle n’est pas en relation avec le contenu du disque, est ce voulu?
C’est bien possible que la pochette ne correspond pas exactement à la musique qui s’y trouve car à ce moment là, le temps presse , tout est prêt sauf la pochette, on fait des photos et on n’arrive pas à trouver ce que l’on recherche, Melodie décide de prendre le mieux de ce que nous avions.
Avec le recul je pense que j’aurais coupé la photo, presque un portrait (sourire)
Est ce vous qui choisissez les scènes où vous vous produisez?
Je me produit pas mal de fois dans des endroits où j’ai souvent rêvé d’aller , comme l’opéra de Sidney (Australie), mais ce n’est pas moi qui l’ai choisis , j’étais programmé, bien sûr je me réserve toujours le droit, lorsque on me propose une scène de dire non , mais je part du principe que le plus important c’est de la musique, jouer, partout, pour le public, il y a des scènes que je préfère à d’autres, mais j’aime chanter, pour moi, c’est une source de vie, de amour, de partage, de joie et d’apprentissage infini.
Avez vous projeté de vous produire au Canada?
Je n’est pas encore de date programmée au Canada , mais je vais faire tout mon possible pour venir faire une tournée ou un spectacle.
Auprès de quel public êtes vous la plus proche?
Le public avec lequel je me sens le plus proche est celui composés de connaisseurs, de gens profondément attentifs au monde qui les entoure, donc, lorsque je suis sur scène je suis au paradis, en général je crée un lien fort toujours avec le public.
Quels sont vos instruments de musique préférés?
J’aime beaucoup les instruments à cordes, le piano, le bandonéon, les percussions aussi, mais j’aimerais un jour poser ma voix avec un orchestre symphonique en arrière moi 🙂
Plus jeune, lorsque vous avez commencé à jouer de la musique, aviez vous l’ambition de vous rendre là où vous êtes actuellement?
Etant enfant je n’ imaginais pas du tout quel allait être mon destin, pour moi jouer de la musique et chanter cela faisait parti des moments de fêtes, des retrouvailles, mes parents ne voyaient pas ça comme un métier, j’écrivais pour le plaisir sans imaginer le devenir.
Que visez vous comme but en tant qu’artiste?
Mon but en tant qu’artiste c’est de continuer à grandir comme tel, avoir la possibilité de partager avec beaucoup plus de gens tout cet amour qui vit en moi, ma culture, ma poésie.
Puis je vous poser la même question en tant que femme?
En tant que femme, m’ épanouir à côté de l’âme soeur, et continuer à marcher dans le quotidien le sourire aux lèvres, avec les yeux émerveillés d’un enfant.
La qualité d’interprétation, de prise de son, de mastering, et à la finale un disque super bien enregistré dans les bacs des disquaires, cela a t il du sens pour vous ou vous pensez que tous les disques se valent?
L’enregistrement, le mixage, le mastering tout est très important, dans un album, la prise de son de la voix est très importante pour moi!
La finalisation doit être parfaite, mais dans cette recherche il faut savoir où cela doit s’arrêter, car on peut passer des années à finir un album!
Pensez vous que des mots peuvent encore changer les choses dans notre société?
Je crois que les mots aident à changer le monde, les bons mots!
je crois que le message que l’on peut véhiculer à travers l’émotion, sont aussi les mots que nous mettons dans nos intentions afin de guider les êtres vers de nouveaux chemin , vers les autres, vers le monde , la nature , les animaux, la pureté de l’ amour.
Comment êtes vous perçue en Argentine, voire en Amérique du sud?
Dans mon pays et dans les endroits où l’on me connait en Amérique Latine, je suis reçu avec beaucoup d’admiration et respect.
Si vous aviez un don?
Un don? En finir avec l’injustice, l’abus, que le respect et amour soi notre seul guide dans l’action.
Quels sont vos souhaits au moment où l’on se parle?
Mon souhait?
Après cette interview, j’ai encore plus envie de venir au Québec et de vous répondre tout ça et plus de vive voix 🙂
Conclusion
Chers lecteurs, si après tout ça vous n’êtes pas déjà en train de vous préparer à vous diriger vers votre disquaire le plus proche pour découvrir et écouter la musique de Barbara Luna, alors je ne sais pas quoi vous dire.
Merci Barbara d’avoir pris le temps nécessaire pour répondre à ces quelques questions, je sais combien votre temps est précieux et compté, ce qui rend cette conversation plus intense et intéressante.
Un conseil, continuez de mettre sur le livret qui accompagne vos disques, la traduction en Français de vos textes, c’est inspirant et cela nous permet de communier plus aisément avec votre art.
J’ai été sincèrement touché par votre sincérité.
Merci encore et au plaisir de vous rencontrer.
Je termine par une phrase de Barbara Luna qui m’a fait sourire : « L’expérience, est un peigne qu’on te donne quand tu es déjà chauve ».
Cet article a été rédigé par Marc PHILIP, rédacteur indépendant, tous droits réservés, copyright 2010, les textes et photos sont la propriété de l’auteur et du magazine.
Bonne journée et bonnes écoutes.
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