Ma Part du Gateau

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Affiche du film : Ma part du gateau

Un film réalisé par : Cédric Klapisch,
Genre : comédie dramatique faits de société,
Origine : France,
Année de sortie : 2011.

Distribution :
Karin Viard (France, l’ouvrière devenu femme de ménage),
Gilles Lellouche (Steve, le trader),
Audrey Lamy,
Jean-Pierre Martins,
Raphaële Godin.

L’histoire

France (Karin Viard) travaille dans une usine de la ville de Dunkerque située dans le nord de la France, une région relativement défavorisée et à forte concentration ouvrière.
Un beau matin, sans véritablement d’explication l’usine dans laquelle elle travaille ferme ses portes.
Ses collègues se retrouvent comme elle au chômage, France fait une tentative de suicide avortée, elle est sauvée par l’amour de ses enfants qui l’encouragent à trouver un autre emploi.

Départ vers la capitale, où elle devient la femme de ménage de Steve (Gilles Lellouche), un trader imbu de lui même, revenu vivre à Paris après avoir passé quelques années à Londres où il a eu le temps de faire un enfant, être infidèle et beaucoup d’argent, grâce a des coup fumants et autres boursicotages.

Deux mondes se côtoient, deux univers en opposition de phase, Steve ne vit que pour l’argent et le pouvoir, son but amasser plus d’argent à n’importe quel prix, France ne vit que pour sa famille et ses enfants, son but, faire vivre sa famille.

Le pouvoir de l’argent aura t il raison des sentiments humainement profonds? C’est peu probable, sauf qu’à un moment donné du film, les deux se rapprochent, France accepte de s’occuper du fils de Steve, puisque ce dernier est bien trop occupé à gérer ses affaires et n’a que peu d’intérêt pour sa progéniture.

La maman du petit est partie en vacances pour plusieurs semaines, France lui sauve la mise en quelque sorte, moyennant une rémunération conséquente à tout bien tout honneur.

Les choses vont commencer à changer radicalement quand elle remplace au pieds levé l’escort girl de Steve pour un repas d’affaire à Londres…
En fait, c’est un tournant majeur qui s’opère, ce qui devait être un simple contrat se termine par un sérieuse remise en question de la part de France, qui brutalement décide de retourner à Dunkerque où elle veut que Steve vienne la rejoindre pour récupérer son fils… elle a une très bonne raison à cela…

Je passe volontairement sous silence quelques attraits de l’histoire, car cela vous enlèverait tout le charme de la découverte.
À quoi bon tout vous dire?

Conclusion

Encore un bon film français. Bien ficelé, bien que la trame ne soit pas si opaque pour que rien n’arrive sans y avoir préalablement pensé, mais il faut saluer l’effort de la production pour ne pas avoir sombrer dans le cliché éculé du riche vs le pauvre.
Certains vont penser que le scénario a été bâti sur les ruines du capitalisme français, de mon point de vue il n’en est rien.

Ce film retrace une histoire improbable mais plausible, elle révèle le malaise social qui règne dans à peu près toutes les grandes capitales où le capitalisme est roi.
Je me suis déjà fait la réflexion de cette étrangeté sur la rue de Rivoli à Paris ou sur le côté droit en allant vers la mairie sont les riches et à gauche les pauvres, les deux mondes se voient, savent que l’un comme l’autre existe, mais ne se croisent pour ainsi dire jamais, comme si une loi non écrite disait : ici est la frontière invisible du pouvoir et de l’argent, ne passez pas.

Le type assis par terre regarde de l’autre côté de la rue, un hypothétique geste d’empathie, une peu d’argent pour se nourrir, se loger, se vêtir, alors qu’à moins de 10 mètres de lui est étalé des richesses incommensurables. Société absurde qui spolie ses petites mains ouvrières, le cigare vissé aux lèvres et le ventre rebondi.
Ce que cela m’inspire, c’est un sourire sarcastique, en me disant au fond de moi qu’un de ces jours, je ne serais pas étonné de voir cette masse laborieuse trop longtemps manipulée, se relever et se battre pour rétablir son droit au travail et au partage des richesses.

Ce film nous le montre bien, ça en est presque gênant parfois, cette opulence sur fond de tricherie, de duperie, de faux semblant, de sourires forcés, de manipulation, tout ceci dans un seul but : les affaires, sans état d’âme.

Ceci dit, Cédric Klapisch n’a pas voulu un conte de fée éphémère et sans lendemain, la morale de l’histoire est sauve et penche quand même du côté des ouvriers 🙂
Bon allez, je ne vous en dit pas plus, allez voir le film c’est ce que j’appelle du bon cinéma, c’est vraiment bien joué, Karin Viard tient le film à bout de bras, Gilles Lellouche y est détestable comme jamais, ce sont des comédiens de talent qui savent marcher sur le fil tendu à la limite de chuter l’un comme l’autre du mauvais côté, sachant aussi que cette fiction est très fortement inspirée de la réalité, Dunkerque est la ville la plus au nord de la France à la frontière de la Belgique, ce qui suppose vous vous en doutez une météo moins douce que dans le sud, ce qui n’arrange rien sur le moral.

Bref, on ne s’ennuie pas et si vous trouvez les comédiens énervants, c’est plutôt bon signe 🙂


La pensée du moment :

Dans le Vie il y a deux sortes d’hommes, ceux qui empaillent les chaises et ceux qui s’assoient dessus.


Cet article a été rédigé par Marc PHILIP, rédacteur indépendant, tous droits réservés, copyright 2012, les textes et photos sont la propriété de l’auteur et du magazine.
Bon divertissement.

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