SSI 2013 conclusion

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magazine-audio média Canadien en français

Avant d’aller plus loin, j’ouvre une parenthèse sous forme de bilan, c’est probablement le Blues de la cinquantaine.

Il y a des choses que vous savez sur le milieu de la hifi et puis des faits que vous ignorez. D’un côté, c’est mieux comme ça, cela vous permet de vous concentrer sur votre passion sans parasites.

Depuis un certain temps je vois des choses qui ne me plaisent pas et des limitent ont été franchies.
Je suis un simple reporter qui aime profondément la photographie et l’écriture. À ce titre et non parce que je fais parti de cette industrie, j’aimerais attirer votre attention sur mon sentiment après avoir vécu cette 26eme édition de ce qui s’appelle encore le SSI. 26 ans, c’est presque le nombre d’années où j’évolue en hifi, puisque mes débuts en tant que professionnel remontent à 1988.

Je vous parle ici d’engagement, de déontologie, de motivation, de sincérité, d’implication, de professionnalisme, … liste non exhaustive.

Je tiens à souligner que nous sommes au SSI de Montréal et que nulle part ailleurs il m’a été donné de vivre ce type d’événement dans sa globalité, avec toutes ses facettes particulières, tel que la musique « live », l’initiative des systèmes hifi à moins de 5000$, la zone audio personnel et ses 140 écouteurs et surtout le pavillon du Canada.

Pour avoir couvert plusieurs salons internationaux depuis plus de 10 ans, je veux attirer votre attention sur le fait que nous avons la chance à Montréal d’avoir l’un des meilleurs salons hifi en Amérique du nord. Alors si vous voulez le garder, il va falloir que certaines choses changent.

Note: Je certifie sur l’honneur ne pas avoir été payé, influencé ou torturé pour dire du bien du SSI .

Je ne voudrais pas avoir l’air d’en remettre sur la tartine, mais c’est quand même normal de rendre à César ce qui lui appartient. Le SSI tel que nous le connaissons est l’œuvre de Michel Plante et Sarah Tremblay, qui avec leur équipe de femmes et d’hommes ont rendu possible cet événement dans ce qu’il a de si particulier, d’unique pourrions nous dire. Passer sous silence ou banaliser l’aspect humain, me gène.

En particulier quand je lis ici et là les détracteurs du salon de Montréal raconter n’importe quoi et tirer sur le pianiste.

Je m’insurge contre ceux qui veulent imposer leur voix à tout prix, au nom de l’argent et du pouvoir bien souvent. Si ces gens là prenaient le temps de s’imprégner de l’essence du SSI tel que Michel et Sarah l’ont voulu, ils seraient plus enclins à soutenir cette initiative à visage humain au lieu de la démonter. Il n’est pas question de l’encenser, mais au moins d’en faire un compte rendu juste et exhaustif, ce qui n’est pas toujours le cas des médias soit disant professionnels, qui vont plus à la pêche aux contrats publicitaires qu’autre chose avec ce petit sourire convenu constamment accroché sur la face. Je suis dubitatif et consterné à la fois.

Je ne conteste pas que ce soit aussi un business lucratif qui peut s’avérer très rentable, mais bon sang, serait il possible de séparer les choses? Il y a un temps pour tout. Courir les couloirs du Hilton pour signer des contrats de pub à la barbe des organisateurs, ça fait mauvais genre.

Chaque reporter a sa vision des choses. Il va partager son expérience lors de la visite qu’il fait du salon en tenant compte de ses propres critères du moment, de ses intérêts, de ses amitiés, de son degré de curiosité et surtout du temps qu’il va consacrer à chaque exposant.

C’est ce qui va faire toute la différence entre un éditorialiste et un autre. Lisez bien ici et là les différents compte rendus sur le SSI et vous verrez à quel point le verre n’est pas tout à fait rempli de la même façon; que notre vision des choses est à pas variable, pour ne pas dire diamétralement opposée.

J’en viens à croire que nous n’avons pas visité le même salon, ce n’est pas possible.
Si je soutiens le SSi depuis 10 ans, ce n’est pas parce que j’en retire de l’argent ou du pouvoir, je n’ai jamais eu ni l’un ni l’autre. Je ne retire aucun profit de cette activité. Cette année encore nous n’avons pas reçu un seul $ en sponsor pour nous aider à la couverture médiatique du SSI 2013. Mis à part nos fidèles annonceurs qu’une fois encore je remercie de leur soutient à l’année.

C’est donc en toute indépendance et parce que ma passion du son et de l’image va bien au delà de la raison que je me trouve encore à partager avec vous mes « coup de cœur » ou tout du moins, ce qui a retenu mon attention et qui vaut la peine d’être montré. Je pense ici à celles et ceux qui n’ont pas eu la chance d’être présents à Montréal au SSI 2013. Dont acte.
La meilleure couverture média du salon a été celle de Dough Schneider, journaliste et photographe pour la revue soundstage.

Le site est un peu complexe, j’ai eu du mal à trouver tous les articles sur le SSI notamment, mais il a su faire le tour de la question.

Je formule un souhait pour l’avenir, après vous en ferez ce que vous voudrez et là je m’adresse aussi bien aux professionnels de tous bords qu’aux lecteurs amateurs.
Côté médias, ce que j’aimerais, c’est lire plus de faits authentiques, d’inspiration à l’écriture, d’information pertinente, voir de belles photos qui font rêver, de l’engagement et non pas le récit mièvre et consensuel de gens blasés, dont la seule motivation dans la vie est le copinage et la nage au milieu des requins en essayant de ne pas se faire mordre.

Quand un magazine envoie plusieurs personnes sur le terrain on s’attend à lire des comptes rendus époustouflants. Après avoir balancé plusieurs milliers de dollars en pub, je me demande ce que les annonceurs de ces gens là en pensent, quand ils voient que le travail est bâclé? Même si c’est celui qui paye qui a raison, certains ont dû se sentir mal à la lecture de quelques éditos qui sont une insulte à la profession selon moi. Une revue au Québec pratique la censure et la désinformation avec certains manufacturiers canadiens, je voudrais que ça cesse, ce n’est pas professionnel et cela nuit gravement à l’éthique.
Côté exposants, ce que j’aimerais, c’est voir et entendre des systèmes en rapport avec leur prix. L’acoustique n’est pas un truc sado-maso ou une option cachée du sous menu de la hifi, je vous rassure; c’est un principe indispensable à la réussite de vos démos.

Faire semblant de l’ignorer est une faute, que certains payent inlassablement chaque année.
Vous n’en avez pas marre de dépenser des fortunes sans résultat?
Arrêtez cette course en avant, quand un simple bout de câble coûte plus cher qu’un panneau acoustique quadratique 2D et que tout le monde trouve ça normal, c’est la fin des haricots. Idem en ce qui concerne la disposition des électroniques, combien de fois faudra t il vous le dire, un appareil jeté par terre ne sera pas aussi bien que sur une bonne tablette où il pourra se mettre à chanter. Croire que l’on peut poser n’importe quoi sur n’importe quoi, c’est également une erreur, le support est aussi important que le reste.

Ce sont les bases de la reproduction fidèle de la musique, pourtant, qui les suivent?
Voilà pourquoi depuis 25 ans où j’évolue dans ce métier, j’ai encore aujourd’hui le sentiment de pédaler dans la semoule.

Je vous fais part de mon état d’esprit actuel, car j’ai parfois le sentiment de voir notre industrie du haut des gradins avec un téléobjectif, plus que d’être sur le terrain auprès des joueurs. Ceci est un constat, pas un jugement. je formule le souhait qu’enfin à l’avenir, les cartes soient redistribuées équitablement, sans quoi l’information sera la première à en subir les conséquences. En fait, un bras de fer silencieux est depuis longtemps engagé.
L’avenir nous dira qui va gagner.

Mais ne vous bercez pas d’illusions, les justes gagnent rarement devant le pouvoir de l’argent et l’ombre sournoise.
En revanche si les gens influent de notre industrie continuent plus ou moins volontairement à encourager leurs petits « copains » qui avec les dizaines de milliers de dollars de revenus publicitaires en poche ne sont pas foutus de publier des comptes rendus professionnels et bien on est mal barré. Mais peut être est ce exactement le genre de presse que vous voulez, dans ce cas.

Pour ma part, c’est du gaspillage outrancier et je ne vise là que les seuls responsables et coupables, les autres sentez vous bien à l’aise vous faite honneur à votre métier et vos clients peuvent être fiers de vos services.

Quant à l’exposant qui jeudi matin a osé me menacer d’avoir plus à perdre qu’à gagner si je n’étais pas plus coopératif avec eux. Je lui demande de s’excuser et de cesser d’utiliser Facebook comme exutoire.

Comble de l’ironie, c’est l’un des rares exposants que j’ai toujours apprécié et soutenu avec la plus grande force depuis des années, pour sa personnalité, ses beaux produits, sans rien lui demander en retour, jamais. Quelle déception, j’étais très fâché.

Si ce n’avait pas été pour Sarah et Michel, je serais reparti chez moi jeudi après midi et basta.

Nous avons pour habitude au Québec de balayer sous le tapis, sauf que nous sommes rendus en 2013 et l’épaisseur de saletés commence sérieusement à déborder…
Mesdames et messieurs, manufacturiers, distributeurs, revendeurs, vous qui êtes actrices et acteurs de l’industrie de la hifi, du cinéma maison et du divertissement multimédia, mon conseil, réveillez vous ou bien restez couchés.


information complémentaire

Le matériel utilisé pour les prises de vues basse résolution était un photophone Nokia Lumia 920 qui nous a été prêté par Nokia Canada, merci à Sébastien Voyer pour son soutien et le suivi efficace.
Toutes les autres photos et vidéos HD ont été réalisées à l’aide d’un boîtier Nikon D3s avec un objectif Nikkor 24-70 f2.8. Le micro est un modèle Sennheiser MKE 600.
Lors de la rédaction de cette page, j’ai écouté en boucle les fichiers informatiques issus de mon ordinateur, dans la liste que j’ai publié précédemment, depuis mon iPod en passant Bluetooth par le Relay de Mass Fidelity.


Sarah Tremblay et Michel PLante
Sarah Tremblay et Michel PLante

Salon Son & Image
MICHEL PLANTE : Ex- Président, Salon Son & Image
SARAH TREMBLAY : Présidente, Salon Son & Image
2054, rue de Salaberry
Saint-Bruno (QC) Canada J3V 4N6
(450) 441-5989
(514) 267-6231 (cell)


La pensée du moment :

La vie est faite de choix, le plus difficile c’est de vivre avec. (extrait du film « The words ».


Cet article a été rédigé par Marc PHILIP, rédacteur indépendant, tous droits réservés, copyright 2013, les textes et photos sont la propriété de l’auteur et du magazine.
Bon divertissement.