Hasta la Vista

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Hasta la Vista, le coup de cœur cinéma de la semaine

Ce n’est pas tous les jours que l’on découvre un film émouvant, qui déborde de vie et traite un sujet qui ne fait pas recette, avec des comédiens quasiment inconnus qui néanmoins portent le film par leur présence et un jeu de caractères colorés, mais sincères.

Le cinéma Flamand n’avait pas eu grande presse dans la francophonie, c’est chose faite, grâce en particulier à Claude Lelouch qui est le distributeur du film, via Les Films 13.

Hasta la Vista

C’est aussi notre coup de cœur cinéma de la semaine.

Titre : Hasta la Vista,
Un film écrit et réalisé par : Geoffrey Enthoven,
Genre : comédie dramatique, road movie,
Origine : Belgique,
Année de sortie : septembre 2011,
Durée : 1h54,
Chronique par Magazine Audio.
Hasta la vista est une expression espagnole qui signifie au revoir.

L’histoire

Philip (tétraplégique), Lars (fauteuil roulant) et Jozef (mal voyant) sont trois amis handicapés. Encore jeunes, ils discutent de plus en plus de sexe, ça les titilles au point de planifier un voyage juste tous les 3.

Extrait du film hasta la Vista de Geoffrey Enthoven

Grands amateurs de bons vins, ils aiment la vie pour ce qu’elle offre et sont parfaitement conscients de leur état physique, mais il leur manque encore une chose qu’ils n’ont pas goûté, ils rêvent d’un contact amoureux avec une femme pour franchir la barrière et devenir des hommes accomplis. Ils se mettent en tête d’aller visiter un bordel situé en Espagne, le El Cielo, qui selon la brochure, accepte les gens comme eux, c’est à dire avec un handicap physique.

Pas question d’y aller avec leurs parents… l’itinéraire est édulcoré, la destination finale un secret.

Ils planifient donc leur voyage consciencieusement, économisent suffisamment d’argent, trouvent un chauffeur infirmier qualifié, avec un véhicule adapté; mais entre temps l’état de santé de Lars se détériore et les analyses révèlent que sa tumeur au cerveau a grossie rendant tout déplacement risqué.

De fait ses parents refusent catégoriquement qu’il quitte la maison et encore moins pour un voyage en totale autonomie avec ses deux amis handicapés.

Extrait du film hasta la Vista de Geoffrey Enthoven

Devant les derniers événements, le chauffeur initial se désiste, le voyage semble compromis. C’est sans compter la détermination des jeunes, l’insistance des 3 garçons est payante, le chauffeur initial leur trouve une personne qui accepte de prendre le risque de les transporter à bon port à sa place, ce qu’ils ne savent pas c’est qui est cette fameuse personne.

C’est précisément là que le film commence et une suite de décisions, de quiproquos les amènent à réfléchir sur les conséquences de leurs actes, de leurs paroles… ceci dit, comme nous sommes au cinéma, la rédemption … heu, je voulais dire, la solution n’est pas loin 🙂

Extrait du film hasta la Vista de Geoffrey Enthoven

Flamand et Wallon … le scénariste n’a pas pu s’en empêcher et nous avons droit au clivage identitaire au sein de ce pays.

Ne vous fiez pas aux sous titres des 20 premières minutes du film, allez plus avant et découvrez peu à peu la matière du film; tout comme les 4 protagonistes vont apprendre à se connaître, que le language n’est pas une barrière infranchissable, c’est plus un moyen de reconnaissance.

Extrait du film hasta la Vista de Geoffrey Enthoven

Je retiens une phrase de ce film : « … il n’est pas question de mourir puceau… »
Nous avons découvert des comédiens attachants et authentiques; décidément le cinéma Belges a un grand potentiel.


Conclusion

C’est aussi ce que j’appelle du bon cinéma, même si je dois reconnaître que ça pédale un peu dans les premières minutes.
Un sujet sensible, le handicap, mais traité avec une grande honnêteté, ce qui confère au film tout son intérêt, même si certains pourraient être tentés de dire que l’histoire est cousu de fil blanc, il n’en reste pas moins que l’on s’affranchi du côté prévisible, pour se laisser prendre au jeu.

Autres sujets sensibles abordés ici : la maladie et la mort.
Des comédiens crédibles, dont le scénario permet de voir de l’intérieur ce qui se passe, sans voyeurisme ni complaisante libidineuse.
Nous avons ri, nous avons pleuré, nous avons aimé.

Un film à voir et à revoir, tendre et juste, il nous ouvre grand les yeux sur l’essence même de la Vie, avec ses joies, ses peines, la fatalité qui nous conduit au bout du chemin, mais que voulez vous, c’est ça la Vie et nos actes, gestes, paroles et écrits sont précisément là pour témoigner de notre existence.

La leçon à retenir de tout ça, est vivre et laisser vivre, profiter de l’instant présent et de croire que tout est encore possible.
Bienheureux sont celles et ceux qui font de leur vie un exemple.
Quant à ceux qui passent leur temps à faire chier le monde, ils leur reste peut être une chance et feraient mieux d’ouvrir les yeux sur ce qui les entourent avant qu’ils ne se ferment; n’oubliez pas: qui sème le vent récolte la tempête.
Le film est ponctué de son titre : Hasta la Vista.


La pensée du moment :

Lorsque tu fais quelque chose, sache que tu auras contre toi, ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui voulaient le contraire, et l’immense majorité de ceux qui ne voulaient rien faire.
[Confucius].


Cet article a été rédigé par Marc PHILIP, rédacteur indépendant, tous droits réservés, copyright 2012, les textes et photos sont la propriété de l’auteur et du magazine.
Bon divertissement.