La musique est un langage universel, quelque soit sa forme, sa couleur, ses origines. Pour les gens de ma génération, cela nous rappelle aussi que la musique pour la reproduire chez soi, il nous aura fallu en passer par plusieurs technologies depuis disons les années 80″.
Vinyl, ruban magnétique, CD et maintenant musique dématérialisée, portable, via streaming sur Internet ou depuis un N.A.S commandé par un sever musical domestique, le tout piloté du bout des doigts via une tablette informatique.
Quelque soit le mode, il y aura toujours des fervents utilisateurs, car on ne peut pas se passer de musique.
Vous l’aurez sans doute constaté, le vinyl est encore populaire et semble même, dans certains cas, devenir une source d’inspiration pour les collectionneurs, DJ’s et autres fans.
J’entends par là, que le matériel beau, bon et surtout, pas cher, séduit une clientèle de plus en plus jeune, à l’image de notre propre expérience dans les années 70/80″.
Ce qui est intéressant de constater, c’est qu’à mesure où la musique sous sa forme numérique ne cesse de progresser en qualité et bien l’analogique lui, s’appuis sur le concept du son à l’ancienne, avec en point de mire l’objet que l’on tient entres ses mains, le fameux disque vinyl, sans oublier l’aspect purement mécanique avec la platine en elle même, qui recèle dans bien des cas, une foule de détails que seul un œil averti saura reconnaître et apprécier pour sa juste valeur.
J’avoue avoir un faible pour l’objet, la minutie appliquée à l’ajustement des pièces, la répartition des masses, le type de matériaux, le type de bras, de plateau, la cellule, … La manufacture canadienne Oracle a été et reste certainement le plus bel exemple de ce qu’une platine analogique représente en terme de design.
Question technologie, Louis Desjardins a lui aussi, su porter à son paroxysme ses platines analogique Kronos et Sparta, faites au Canada.
Bref, de voir se réaliser le miracle du son, provenant du grattage d’un diamant (stylet) au fond d’un sillon de vinyl; Le miracle tient à peu de chose, franchement, à bien y penser c’est quand même fascinant, vous ne trouvez pas?
Cependant, la performance que vous visez tient à quelques « détails » d’ajustement et surtout de la qualité du bras et cellule que vous allez employer.
Sachez aussi que les tarifs de ces plateaux rotatifs, entendez par là, les platines tourne-disques, peuvent être délirants, mais force est de constater que l’analogique a su s’adapter et conquérir une nouvelle clientèle tout en consolidant l’ancienne, avec de nouveaux « jouets » toujours plus beaux et performants. Le marché regorge de produits, pour tous les goûts, toutes les bourses.
Concrètement, vous pouvez trouver sur le marché des platines analogiques complètes, qui offrent tout de même des performances honorables, pour 1000$ tout compris. Rega étant selon moi le champion du monde toutes catégories. Comme quoi les anglais ne savent pas faire que des belles bagnoles et des chaussures en cuir.
Mais tout comme n’importe quel autre appareil audio, il ne se suffit pas à lui même et il n’est pas rare de pouvoir obtenir des performances plus élevées en s’intéressant à ce qui peut (doit) l’être.
Une platine analogique est constituée d’une partie mécanique rotative, le plateau, mue par un moteur électrique, un bras, une cellule et un pré-phono qui reçoit et transfère le micro signal vers le préamplificateur du système hi-fi.
Chaque élément est important, tout comme le soin apporté au montage et les réglages d’azimuts et d’alignement, nous allons y venir, car on n’a rien sans rien dans la Vie.
Nous allons aujourd’hui nous intéresser à la cellule, le fameux « truc » en forme de stylet qui gratte le fond du sillon, avec le modèle MC-2 de chez Charisma Audio
Prix public constaté : $2250 + tx.
Je vais en préambule vous donner mon avis sur l’analogique.
Puisque je suis née dans les années 60″, j’ai eu entres mes mains des vinyles, tout comme mon père et le siens avant lui, jusqu’à ce qu’arrive le ruban magnétique sous toutes ses formes, puis le CD (Compact Disc) numérique et enfin, les fichiers dématérialisés High Rez.
les défauts de jeunesse du numérique ont également été rectifiés depuis les années 90″ et nous pouvons affirmer en 2015, que l’industrie est parvenue à conjuguer aussi bien le support, le software ainsi que le hardware (DAC).
Honnêtement, le vinyl c’est bien beau, mais ce n’est pas très pratique, une face A peut contenir 15 minutes de musique, après quoi il faut manuellement retourner le disque, faire que le diamant de la cellule arrive pile où il doit arriver, le nettoyer régulièrement et ainsi de suite… autant dire que c’est assez peu ergonomique.
Cependant, c’est aussi ce côté « mécanique » de précision qui fait encore l’attrait du vinyl. pas que le son soit meilleur que … non, je n’irais pas sur ce terrain et non, du moins pas dans des budgets réalistes évidemment, il n’y a pas de comparaison possible avec un bon enregistrement numérique, mais il reste qu’une fois le set up complété avec soin, le résultat analogique est très plaisant à écouter et c’est finalement tout ce qui compte.
Avant d’en arriver au plaisir d’écoute, il faut installer la cellule sur le bras, cette étape est vitale pour la suite des événements.
Effectuer tous les ajustements qui s’imposent.
Vérifier et contre-vérifier les données à l’ordinateur, le programme informatique, nous indique les valeurs d’over hang, puis à l’œil.
Positionner la platine sur un support adéquat, couplage et découplage systématique.
Là enfin, la musique peut s’exprimer.
l’alignement du bras, l’horizontalité de la cellule, c’est ce qui va faire toute la différence en terme de performance, vous pouvez passer de juste acceptable à excellent si vous réussissez ces étapes.
J’ai volontairement choisi une platine analogique d’entrée de gamme pour ce banc d’essai. La raison est simple, le marché se situ autour de ce type de produit. Il s’est vendu des milliers de platines du genre à travers le monde en 2014, il fallait donc pouvoir argumenter autour de quelque chose de connu et reconnu.
Rega a été l’un des précurseurs en terme de platine analogique au rapport/qualité/prix.
Cette RP-3, signée Zilon, est le fruit d’une collaboration active entre l’importateur canadien, Plurison. Une initiative de son directeur marketing Michel Plante.
Zilon : Artiste peintre autodidacte, Zilon exerce depuis 1983 sa pratique des graffitis sur les murs de la ville de Montréal, mais également sur n’importe quel mur et objet, parfois même les plus inusités.
Ceci dit, vous devez vous en douter, nous avons voulu savoir et donc comparer cette Rega RP3 (1750$) équipée de la cellule Charisma Audio MC-2 (2250$) face à notre platine de référence Oracle Première Mk IV, Bras Moerch DP8 Anamorphique, Cellule Benz Micro Ruby 3H, Pré phono PS Audio GCPH modifié : 13 000$.
C’est en 1954, que la Recording Industry Association of America (RIAA) a standardisé la courbe d’égalisation inspirée du label RCA Victor.
Les vibrations du stylet dans le fond du sillon de vinyl engendrent des micros modulations en sortie de la cellule, trop faibles pour être envoyées directement vers un préamplificateur, elles doivent être pré-préamplifiées, d’où l’importance d’utiliser un préamplificateur phono adapté et surtout, performant. Tous sont loin d’être égaux face à cette réalité.
L’ajustement de l’impédance de la cellule sur l’entrée phono est elle aussi un facteur de performance non négligeable, il est fortement conseillé d’avoir un minimum d’expérience pour tirer le meilleur d’une platine analogique, sinon, c’est le casse tête assuré, dans la circonstance, votre revendeur professionnel est votre ami.
La Rega RP-3 est platine vinyle de type manuelle.
Aucune assistance, autant pour le positionnement du bras, la relève de ce dernier en fin de lecture ou l’arrêt complet.
On doit tout faire soi même, mais de part sa mécanique très simple, elle est aussi très fiable, d’où sa bonne réputation.
Mon choix s’est porté sur ce modèle en particulier, pour toutes ces bonnes raisons.
Détail sur la cellule Charisma MC-2 de cet essai.
La cellule Charisma MC-2 est ce que l’on appelle une MC (Moving Coil) : cellule à bobine mobile.
Généralement performante, ce type de cellule sont beaucoup plus compliquées à fabriquer, ce qui justifie son prix, au delà du fait que le modèle présenté ici est fait en série limitée et non en production de masse. Cette technologie, si on peut encore appeler ça ainsi, est généralement réservée aux produits haut de gamme.
Il est plus compliqué de mettre correctement en œuvre une platine analogique qu’un lecteur de CD, du fait que sur le CD, la partie lectrice n’est pas réglable, ce qui est loin d’être le cas sur un bras de lecture analogique, qui bouge en permanence, la cellule doit rester parallèle sur son axe.
Strengths/ Points forts :
- Les performances globales,
- Construction soignée en aluminium,
- La finition et présentation haut de gamme,
- Tarif attractif au regard des prestations offertes.
Weaknesses/Points faibles :
- Rien.
Conclusion
Je me questionnais à l’époque de savoir si oui ou non, je devais m’équiper à demeure d’un système analogique. Force est de constater que l’on y prend goût à l’usage.
L’idée de la performance à tout prix ne m’a pas découragé, à chaque fois que je tiens un disque vinyl dans mes mains, cela me rappelle ma jeunesse insouciante et rien que cette idée, me plait.
Quelques disques plus tard, je me surprend à encore aimer ça, je tape du pieds en écoutant de la musique, c’est bon signe.
Mon seul regret est de ne pas avoir plus de vinyls à écouter et d’être obligé de tourner ce foutu disque toutes les 10/15 minutes dans le meilleur des cas.
J’ai ressorti pour l’occasion des grands classiques et mon copain Claude m’a gentiment prêté quelques disques audiophiles, des enregistrements Sheffield Labs d’une grande qualité.
Ceci dit, c’est avec de bons pressages que le vinyl prend tout sont sens, en particulier les disques de 2L et Stockfish Records.
J’ai beaucoup aimé le son de la Rega RP-3 équipée de cette merveilleuse cellule Charisma MC-2, par sa faculté à ne pas en rajouter, ni colorer, c’est fluide, aéré, équilibré et délié, les voix sont parfaitement naturelles, le grave est tendu, rapide et profond à la fois.
La musique est agréable à écouter, selon mes critères, bien entendu car je n’aime pas le son coloré ou mou, ce travers qui caractérise certaine écoutes analogiques, avec un son rondouillard que je qualifie volontiers de « romantique », mais qui en fait est une forme de coloration évidente, ce qui peut me plaire ne plaira pas à d’autres. cqfd
Pas si pire pour le prix, je m’attendais à plus de différence que ça face à la Oracle Première, nous avons quand même près de 10 000$ d’écart.
Attention, ne me faite pas dire, ce que je n’ai pas dit… c’était super bon oui, au point de passer d’un disque à l’autre avec gourmandise, elle est attachante cette « petite » Rega ainsi équipée, la cellule haut de gamme Charisma MC-2 lui va comme un gant.
Mais la Oracle va plus loin en terme de dynamique.
La comparaison est un exercice périlleux, qu’il faut faire dans un cadre bien particulier.
Nous sommes tombés d’accord sur le fait que si n’avions pas comparé, la Rega RP-3 + cellule Charisma MC-2 était tout à fait dans la course, avec une sonorité équilibré et relativement dynamique, surtout plaisante à écouter, quelque soit le type de musique ou de disque, dans ce contexte.
Mon dernier coup de cœur avait été un montage avec une cellule Dynavector 10X5, mais là dans le cadre de cet essai la Rega RP-3 s’est littéralement métamorphosée avec la cellule Charisma MC-2.
Il n’y a aucun doute possible, si cela joue si bien montée sur une platine à 1000$ (de base), il va sans dire que les performances devraient encore mieux s’entendre sur un modèle plus élaboré.
je ne saurais trop vous inciter à bien valider vos choix en la matière, une cellule, un bras, c’est la clé du succès assuré quand le match est bon.
Nous n’avons pas trouvé de défaut à celle cellule Charisma MC-2, pétrie de qualité, cet objet n’a pas été fait par des amateurs, loin de là.
Les gens qui ont dessiné cette cellule se sont inspirés de leur propre expérience, mais également de la plupart des produits similaires déjà disponibles sur le marché. Ils ont gommé certains défauts, pour engendrer ce qu’il convient d’appeler un excellent rapport/qualité/prestation audio/prix.
Pour les plus curieux d’entres vous, sachez qu’il reste encore un micro ajustement à réaliser sur cette platine RP-3 et la cellule MC-2, puisque après plusieurs mois d’utilisation nous avons dépassé le seuil de rodage recommandé par le manufacturier, mais sachez le son est déjà là très très bon, assez pour que je l’utilise comme référence pour le magazine.
Dans mon contexte, j’utilise un support tripode inovaudio mural, fait sur mesure en acier et pointes en carbone taillées sur mesure par un spécialiste aux USA.
Une platine analogique ne s’installe pas de la même façon qu’un lecteur de CD, en effet, si ce dernier a besoin d’être couplé sur son support pour délivrer toute sa performance, il en va autrement en lecture analogique, où il faut trouver à s’isoler le plus possible du support, donc de découpler le bras, le plateau, et le moteur, afin de se libérer de toute contrainte mécanique parasite, les vibrations sont nuisibles à un fonctionnement optimal de la cellule au bout de son bras, voilà pourquoi on retrouve un absorbeur enchâssé dans une partie en bois sous chaque patte de la Rega RP-3, plus une contre-platine elle même découplée par une mousse haute densité et dont la partie basse repose en trois pointes carbone semi amorties pour les deux points avant.
Le pré-phono utilisé est intégré dans mon CDP integris, comme d’habitude et le câble RCA de liaison entre la platine et le pré-phono mesure 3 mètres et semble de qualité très ordinaire, mais … le son est là!
Une dernière chose, j’ai eu l’occasion sur plusieurs années de voir et surtout d’entendre des platines analogiques qui pouvaient pour certaines dépasser le prix de ma voiture lorsqu’elle était neuve, mais sachez que le prix n’est en aucun cas un gage absolu de musicalité, j’ai pris autant de plaisir à écouter de la musique sur la Rega RP-3 à 4000$ + tx tout compris avec la fameuse cellule MC-2 de chez Charisma Audio, que j’en ai eu avec la Oracle Première mk IV, 5 fois plus chères.
Je recommande sans l’ombre d’un doute cette cellule Charisma Audio, qui travaille toujours sur l’amélioration de ses produits, car au moment où j’écris ces lignes, un modèle encore supérieur a vu le jour.
Un passionné le reste toute sa Vie, Bernard Li est de cette race d’homme, vous pouvez lui faire confiance.
Une écoute vous tente?
Vous êtes les bienvenus, contactez moi et nous prendrons un rendez-vous, je suis certain que l’expérience vaut le déplacement.
Contact et information
Importateur canadien : Charisma Audio
Manager : Bernard Li
Suite 86
4261, Highway 7
Markham, Ontario
Canada L3R 9W6
Telephone: (905) 470-0825
Fax: (905) 470-7966
La pensée du moment
Lorsque tu fais quelque chose, sache que tu auras contre toi, ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui voulaient le contraire, et l’immense majorité de ceux qui ne voulaient rien faire. [Confucius].
Cet article a été rédigé par Marc PHILIP rédacteur indépendant, tous droits réservés, copyright 2015, les textes et photos sont la propriété de l’auteur et du magazine.
Bonne journée et bon divertissement.
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