Albert Dupontel

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Albert Dupontel

Deux films avec Albert Dupontel ont retenu mon attention : Ennemi intime et Président.

Cet humoriste, acteur et réalisateur français, n’est ni inconnu ni très connu, il possède une forte personnalité, surtout le regard et il sait se mettre dans la peau de chacun de ses personnage tout en se démarquant du rôle qu’il vient de quitter.
Bienveillant, il n’en est pas moins lucide, il n’a pas la langue dans sa poche et sait s’exprimer.
Ce sont les raisons de mon coup de cœur.

On ne peut le stigmatiser et c’est ce qui me plaît chez un comédien, savoir jouer, passer du drame à la comédie, sans avoir d’étiquette encore épinglée sur le col.

Albert Dupontel, (ce n’est paraît il pas son vrai nom, mais on s’en fout, c’est sa vie privé), a ceci de particulier, qu’il n’a pas fait beaucoup de vague depuis les 20 dernières années, parcours sans histoire, provocateur certes, mais dans la nuance et certainement le contraste, passant tour à tour du rôle de SDF à celui de Président, puis de militaire dans le bled.

Ce gars là conjugue talent et style, tout en ayant un tempérament de feu, je le soupçonne de cultiver le psychodrame, mais en toute humilité 😉

Son style est proche d’un humour caustique à tendance débridée, tout en sachant rester tendre, ce qui lui aura permis de s’adapter au milieu dans lequel il évolue.
C’est avant tout un artiste de théâtre, un humoriste, adepte du one-man-show à l’humour décapant et tout récemment un réalisateur, c’est du moins l’image que je m’en fait, nous avons presque le même âge à un an près et j’ai suivi sa carrière en pointillé, ce qui ne m’a pas empêché de rester connecté et ne pas perdre le fil, comme vous pouvez le constater.

En parlant musique, voici ce que Albert en pense.

Extrait du blog d’Albert Dupontel
– La place de la musique ? Dans mon quotidien, la musique est très présente. Surtout en ce moment où voyageant beaucoup, je suis obligé d’entendre les conversations insipides de mes contemporains. Ce qui me pousse à me réfugier dans mes écouteurs.
En vieillissant, j’apprécie de plus en plus le classique mais revient régulièrement dans des listes hétéroclites, qui vont du hard rock à la soul en passant par la variété.
A noter que j’ai vu récemment le concert Elton John / Ray Cooper, et que si Elton John m’a largement ennuyé avec ses mélodies sucrées au piano, Ray Cooper m’a ravi en dynamitant littéralement le show. Ce type est un géant.

J’aime toutes les musiques de mes films, avec une tendresse particulière pour celle du générique de fin de « Bernie », composée spécialement par Noir Désir. C’est une chanson qui s’appelle « Là-Bas ».
Sur « Le Vilain », nous nous sommes procurés deux titres « Surfin’ Bird » des Trash men et « Dor e Dor » de Tom Ze. « Surfin’bird » est un micro clin d’œil à maître Kubrick, qui avait utilisé ce titre dans « Full metal jacket ». « Dor e dor » est un coup de foudre éprouvé au hasard de mon écoute.
Le reste est le travail d’un jeune mélodiste doué (Christophe Julien), qui a été particulièrement à mon écoute lorsque je lui exprimais maladroitement mon envie de musique pour Harry Potter de banlieue.

Filmographie

Source Wikipedia
En tant qu’acteur
* 1988 – Encore de Paul Vecchiali : Alain
* 1988 – La Bande des quatre de Jacques Rivette : Un (faux) voyou
* 1989 – La nuit du doute de Cheikh Djemai
* 1990 – V comme vengeance d’Andy Bausch (série TV)
* 1990 – Sales histoires de Manuel Poirier (Téléfilm)
* 1992 – Désiré d’Albert Dupontel : Le médecin (court-métrage)
* 1993 – Chacun pour toi de Jean-Michel Ribes : Gus
* 1994 – Giorgino de Laurent Boutonnat : L’infirmier infirme
* 1996 – Un héros très discret de Jacques Audiard : Dionnet
* 1996 – Bernie d’Albert Dupontel : Bernie Noël
* 1996 – Je suis ton châtiment de Guillaume Bréaud (court-métrage)
* 1998 – Serial Lover de James Huth : Eric Cellier
* 1999 – Le Créateur d’Albert Dupontel : Darius
* 1999 – La Maladie de Sachs de Michel Deville : Docteur Bruno Sachs
* 1999 – Du bleu jusqu’en Amérique de Sarah Lévy : Professeur Helpos
* 2000 – Les Acteurs de Bertrand Blier : Un officier de police
* 2001 – L’Origine du monde de Jérôme Enrico : Le travesti
* 2001 – « Le gentleman bleu » de Stéphane Lembry : Hugo Delpiètre
* 2002 – Petites misères de Philippe Boon : Jean
* 2002 – Irréversible de Gaspar Noé : Pierre
* 2002 – Monique : toujours contente de Valérie Guignabodet : Alex
* 2003 – Le Correcteur de Patrice Ambard : Denis
* 2003 – Les clefs de bagnole de Laurent Baffie : Un comédien qui refuse de tourner avec Laurent
* 2004 – Le Convoyeur de Nicolas Boukhrief : Alexandre Demarre
* 2004 – Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet : Célestin Poux
* 2006 – Fauteuils d’orchestre de Danièle Thompson : Jean-François Lefort, le pianiste
* 2006 – Enfermés dehors d’Albert Dupontel : Roland
* 2006 – Avida de Benoît Delépine, Gustave Kervern : Le garde du corps maladroit
* 2006 – Président de Lionel Delplanque
* 2007 – Jacquou le croquant de Laurent Boutonnat : Le père de Jacquou
* 2007 – Odette Toulemonde d’Éric-Emmanuel Schmitt : Balthazar Balsan
* 2007 – Chrysalis de Julien Leclercq : David Hoffmann
* 2007 – L’Ennemi intime de Florent Emilio Siri : sergent Dougnac
* 2007 – Louise-Michel de Gustave Kervern et Benoît Delépine
* 2008 – Paris de Cédric Klapisch : Jean, le maraîcher
* 2008 – Deux jours à tuer de Jean Becker : Antoine Méliot
* 2009 – Le Vilain d’Albert Dupontel : Sidney
* 2010 – Le Bruit des glaçons de Bertrand Blier
* 2010 – La proie de Eric Valette
Comme réalisateur, scénariste
* 1992 – Désiré (court-métrage)
* 1996 – Bernie
* 1999 – Le Créateur
* 2006 – Enfermés dehors
* 2009 – Le Vilain
Pas mal pour un p’tit jeune qui débute 🙂

Ennemi intime :

Il campe le rôle du sergent Dougnac, durant les événements de la guerre d’Algérie.
Si vous voulez en apprendre plus sur le contexte local de l’époque, ce film va vous en donner un bref aperçu, parfois violent, jamais voyeur, on y croise également un Benoît Magimel dans la peau d’un officier fraîchement sorti de l’école, qui débarque en Algérie au plus fort des combats portant en lui ses principes moraux et ses illusions, qu’il finira pas perdre à un moment donné, comme dirait l’autre … Il n’aurait pas aimé l’homme qu’il était devenu … le danger et l’ennemi ne vient pas toujours de l’extérieur, c’est aussi un message pour dire qu’il faut toujours se méfier du démon intérieur des gens.
Certaines scènes sont largement inspirées de la réalité, j’en ai discuté avec des vétérans, ce qui procure à ce film tout sont sens et sont intérêt.

Président :

C’est lui le Président de la République. Nous le voyons successivement à ses débuts avec son mentor, vers son ascension dans les méandres du pouvoir politique.
Certaines situations plausibles, donnent froid dans le dos.
Ces deux films très différents, vous permettront de passer un excellent moment de cinéma chez soi, au delà de vous informer sur un plan historique et humain.
Le but de cet édito est de vous informer sur ce comédien que j’ai eu du mal à apprécier à ses débuts et de vous donner envie de visionner ses films, ses spectacles et de vous intéresser aux supports cinématographiques à venir.
La suite vous appartient, moi, je dois me rendre au vidéoclub, j’ai quelques films en retard.


Cet article a été rédigé par Marc PHILIP, rédacteur indépendant, tous droits réservés, copyright 2010, les textes et photos sont la propriété de l’auteur et du magazine.

Bonne journée et bonnes écoutes.

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